Une mi-mandat entre bons coups et nouvelle réalité pour la mairesse Lacoste

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Par Cynthia Martel
Une mi-mandat entre bons coups et nouvelle réalité pour la mairesse Lacoste
Stéphanie Lacoste n'a aucun regret quant à ses deux premières années à la mairie. (Photo : Ghyslain Bergeron)

MUNICIPAL. Même si plusieurs défis demeurent et que l’inflation a coupé les élans des élus et de l’administration dans certains projets, la mairesse de Drummondville, Stéphanie Lacoste, ne changerait rien de sa première moitié de mandat qui s’est avérée bien occupée.  

Logement, itinérance, développement durable, changements climatiques, hôpital, voilà autant d’enjeux qui ont rempli l’agenda de la première citoyenne au cours des deux dernières années.

Le Fonds du logement social et communautaire permettant de soutenir la construction de 450 logements subventionnés d’ici 2030, est un dossier dont elle est particulièrement fière.

«Nous avons fait le tour du Québec avec David Bélanger de l’Office d’habitation pour parler de cette initiative», souligne-t-elle.

Autres dossiers réglés au cours de ce mi-mandat : la mise sur pied du plan d’adaptation aux changements climatiques, la reconstruction du stade Jacques-Desautels et l’achat du bâtiment pour la salle multifonctionnelle au centre-ville.

«On a aussi mis en œuvre des visions de développement durable. On prend le tournant qui est nécessaire pour la continuité des choses et on le fait grâce à la solidité du passé et à la vision du conseil actuel. Je suis heureuse aussi de la nouvelle image de marque du centre-ville, c’est porteur pour la suite et on le voit déjà avec le nombre d’ouvertures de commerces ces derniers mois», tient à ajouter celle qui a été élue le 7 novembre 2022, sans s’accorder tout le crédit.

La mairesse Lacoste se réjouit également que la course exclusivement féminine La Joséphine très populaire à la Roche-sur-Yon, ville jumelle de Drummondville, s’importe ici.

Et elle ne voudrait surtout pas passer sous silence le fait que Drummondville et ses municipalités avoisinantes forment maintenant une région métropolitaine de recensement.

Si plusieurs dossiers ont été menés rondement, d’autres ont été des sujets de discorde. On a qu’à penser aux sens uniques de la rue Fradet et à la maison d’hébergement sur la rue Elvin.

«Je veux que les citoyens comprennent une chose : je ne connais aucun politicien qui se lève la nuit pour se demander comment il pourrait embêter les citoyens. Chacun d’entre eux, leur objectif c’est d’améliorer les choses, tout le temps. Et quand on dit non à un projet ou qu’on va de l’avant même si ça ne fait pas l’affaire de tous, il ne faut pas le prendre personnel. En tant qu’élus, nous avons une vision globale de développement et on a des priorités à instaurer. Je ne serai pas toujours en mesure de faire plaisir à tout le monde, mais je le fais toujours de bonne foi», insiste-t-elle, indiquant que les élus et l’administration sont toujours ouverts aux idées des citoyens.

Quant au travail des membres du conseil municipal autour de la table, Stéphanie Lacoste salue l’harmonie qui règne entre elle et les 12 conseillers, même lorsqu’il y a des divergences d’opinions.

«Je vais prendre l’exemple du dernier conseil municipal, la semaine dernière, au sujet de la maison d’hébergement sur la rue Elvin. Certains élus m’ont demandé de s’exprimer et ils l’ont fait, car je trouvais important que chacun ait le droit de dire leur position. C’est ça la démocratie. Quand il s’agit de projets concernant les infrastructures souterraines, l’asphalte, les discussions sont généralement plus courtes. Mais quand on touche à la qualité de vie des citoyens, ce sont 12 personnes en plus de moi qui ont des expériences différentes, ce qui rend les discussions intéressantes. Et c’est bien aussi qu’un conseil ne soit pas toujours en accord, parce que ça représente réellement ce qui se passe dans la société», fait valoir la mairesse en rappelant que les décisions touchent 83 000 citoyens.

L’inflation galopante a également perturbé certains plans de la Ville.

«On s’était donné des plans de match lors de mon élection, mais il se peut que certains projets prennent plus de temps à se réaliser en raison de ça. J’ai une limite à vouloir dépenser. En même temps, je peux dire qu’on est très créatifs, parfois on réussit à modifier un projet pour pouvoir le concrétiser, d’autres fois on est capable d’aller chercher d’autres subventions, par exemple», explique-t-elle.

Les deux premières années ont également été marquées par l’élaboration de la planification stratégique qui servira de vision globale jusqu’en 2027.

«Ça nous permet de nous concentrer sur des aspects qui nous semblent vraiment importants tout en se gardant une agilité. En d’autres mots, ça nous permet de préparer les projets en amont et lorsqu’une subvention sort, on est prêts à faire la demande. C’est comme ça qu’on a réussi à avoir des infrastructures de grandes villes dans une ville qui est encore considérée de taille moyenne», précise Mme Lacoste.

La préfecture de la MRC de Drummond ainsi que la présidence de la Société de développement économique de Drummondville ont d’autant plus occupé Stéphanie Lacoste.

«On avait de gros enjeux à la MRC, il y a eu bien du mouvement. On souhaitait, les maires et mairesses, davantage travailler en collaboration, car c’est payant. On a donc fait en sorte que la planification stratégique de la MRC reflète la vision de synergie qu’on avait. Ce n’est pas banal de briser des silos pour faire en sorte que tout le monde travaille mieux ensemble. Ç’a pris de la volonté politique et l’arrivée de Christine Labelle (directrice générale) nous a aidés à concrétiser ça à l’intérieur de nos politiques», affirme-t-elle.

Aucun regret

À la lecture de ses deux premières années à la mairie de Drummondville, Stéphanie Lacoste affirme n’avoir aucun regret.

«Je ne suis pas quelqu’un à la base qui regrette, même dans les erreurs que je peux commettre, parce que je me dis que j’apprends énormément de ça. Je crois qu’il faut se donner le droit à l’erreur si, et seulement si, on en comprend quelque chose et qu’on trouve des solutions. Je ne changerais rien des deux dernières années», assure-t-elle.

Elle poursuit : «Parfois on me dit que je prends peut-être trop les choses à cœur, mais en même temps, c’est ce qui me donne l’énergie. Je ne fais pas les choses pour briller, mais pour changer, parce que j’y crois. J’aime profondément ma ville. C’est vraiment le plus beau métier du monde, mais c’est aussi le plus exigeant.»

Et qu’est-ce qui la rend le plus fière? «Quand les Drummondvillois et Drummondvilloise sont bien ici, qu’ils sont heureux et veulent y rester. Également ceux qui me disent qu’ils ont choisi la ville. C’est pour eux autres que je travaille. J’aime encore plus ça quand ils remercient et complimentent les gens de l’administration, nos magiciens dans l’ombre.»

Et la suite?

La seconde moitié de mandat s’annonce aussi chargée et exaltante pour Stéphanie Lacoste, avec entre autres le projet de modernisation du centre Marcel-Dionne et la Fortissimo.

«Nous sommes en attente de notre demande de subvention pour le centre Marcel-Dionne. Et nous avons de bonnes nouvelles qui s’en viennent pour la Fortissimo. De plus, nous allons voir comment nous mettrons en œuvre le plan d’adaptation aux changements climatiques et commencerons à déployer certaines actions.»

La pénurie de main-d’œuvre et le vivre-ensemble constituent deux enjeux cruciaux auxquels la Ville veut s’attaquer.

«Comme partout ailleurs, nous sommes touchés dans le monde municipal par la crise de main-d’œuvre. Il faut constamment trouver des moyens pour être attractifs, car la compétition est de plus en plus féroce entre les villes. Nous avons des postes à combler. Et pour offrir des services de qualité, il faut avoir les talents nécessaires. Pour ce qui est de l’aspect du vivre-ensemble, on a du travail à faire pour favoriser l’inclusion; dans un contexte post-pandémie, il faut réapprendre à accepter les opinions des autres et leurs différences», conclut-elle.

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