La Ville s’attaque aux changements climatiques

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Par Cynthia Martel
La Ville s’attaque aux changements climatiques
Le réputé météorologue Patrick de Bellefeuille, la mairesse de Drummondville Stéphanie Lacoste et le conseiller municipal et président du comité de gestion des infrastructures, du territoire et de l’environnement, Daniel Pelletier. (Photo : Ghyslain Bergeron)

ENVIRONNEMENT. La Ville de Drummondville s’attaque aux changements climatiques en se dotant d’un plan d’action sur dix ans auquel elle consacrera une somme de 1,5 M$, soit 150 000 $ par année, lui permettant également de mener des projets environnementaux.

C’est en présence de plusieurs partenaires, tout comme de citoyens, que la Ville a lancé ce matin son plan d’adaptation aux changements climatiques 2023-2033.

Comme partout ailleurs, Drummondville est de plus en plus exposée aux aléas climatiques. On a qu’à penser à la rivière qui sort de son lit avec toujours plus d’impact, aux débordements des égouts, aux multiples épisodes de gel-dégel qui mettent à mal les rues, aux vents plus forts et destructeurs et aux périodes de canicules répétitives et de moins en moins inconfortables.

Jean-François Daigle (Photo : Ghyslain Bergeron)

Les municipalités ayant un devoir de renforcer leur résilience face aux aléas climatiques, c’est en ce sens que la Ville a élaboré ce plan.

«Cela nous permettra de mieux nous adapter à atténuer les effets des changements climatiques sur nos infrastructures actuelles et futures, ajuster nos méthodes de travail aux mécanismes de travail et aussi améliorer notre milieu et qualité de vie», a fait savoir le directeur de la direction de l’ingénierie et de l’environnement de la Ville de Drummondville, Jean-François Daigle.

L’appareil municipal et ses partenaires, dont la firme Stantec experts-conseil, ont donc élaboré, à partir d’une méthode de gestion des risques, une liste d’axes d’intervention et d’une centaine de mesures d’adaptation répondant aux principaux enjeux de la Ville. La population avait également été invitée à se prononcer sur ses principales préoccupations, lesquelles ont guidé les actions.

Au dire de la mairesse Stéphanie Lacoste, la Ville de Drummondville fait preuve d’un leadership important en lançant ce plan.

«Notre plan d’adaptation aux changements climatiques, c’est un plan fondamental pour notre ville, comme le sont le Plan de mobilité durable et le Plan de conservation des milieux naturels. Ça nous permettra de concentrer nos actions pour qu’on ne s’éparpille pas de sorte à avoir le plus d’impact possible», a-t-elle indiqué.

Si la Ville prend aujourd’hui ses responsabilités, la mairesse rappelle que la lutte aux changements climatiques est toutefois l’affaire de tous.

«En tant que Ville, on travaille sur nos responsabilités, mais les citoyens en ont aussi pour faire en sorte qu’il y ait une cohérence au bout de la ligne et pour changer la donne. D’ailleurs, l’un des axes d’intervention concerne l’implication citoyenne. Elle est importante, car c’est comme ça qu’on va avoir l’adhésion et qu’on va provoquer de réels changements.»

«Dans le même temps, nous devons assumer un leadership nécessaire pour mettre en place des outils qui nous permettent de faire face à cette tendance. Et ce leadership que nous faisons preuve à notre niveau municipal se doit d’être accompagné par nos partenaires des autres paliers gouvernementaux», a-t-elle lancé, en faisant référence à l’annonce récente du plan pour une économie verte 2030 du gouvernement du Québec, assorti d’une enveloppe de 1,4 G$, auquel le monde municipal nourrit de grandes attentes.

Un engagement de longue date

L’adoption du Plan d’adaptation aux changements climatiques 2023-2033 n’est pas le premier geste que pose la Ville de Drummondville en lien avec les enjeux climatiques. En effet, rappelons que le conseil municipal avait ratifié, en avril 2002, le protocole de Kyoto, et que la Ville avait adhéré, dès 2010, au programme national «Climat municipalités». Qui plus est, Drummondville avait endossé la Déclaration du Sommet des élus locaux pour le climat du 4 décembre 2015 (COP21), et donné son appui à la Déclaration citoyenne universelle d’urgence climatique, en novembre 2018.

La mairesse en a également profité pour citer en exemple quelques actions concrètes mises en oeuvre, à savoir l’objectif de planter 20 000 arbres d’ici 2025, dont plus de 5500 ont déjà été plantés, la conversion électrique du tiers du parc automobile de la Ville, la conservation de nombreux espaces naturels et l’aménagement d’un corridor de biodiversité.

Patrick de Bellefeuille (Photo : Ghyslain Bergeron)

Soulignons en terminant que la Ville a profité du lancement de son plan pour inviter le réputé météorologue Patrick de Bellefeuille, un spécialiste des changements climatiques. Dans une conférence d’une trentaine de minutes, il a rappelé l’importance pour la population de s’informer sur les impacts des changements climatiques.

«Dans le contexte de la lutte aux changements climatiques, tout le monde a son rôle à jouer. Les citoyens ont des choses à faire, les municipalités ont des choses à faire, les entreprises ont des choses à faire, les gouvernements ont des choses à faire. Et une des choses que l’on peut faire, comme citoyen, c’est de voter, d’élire des politiciens qui vont bien servir les intérêts de la planète», a-t-il suggéré.

Orientations et axes d’intervention

Le plan d’adaptation aux changements climatiques 2023-2033 comporte quatre orientations qui se déclinent en dix axes d’interventions. Selon la projection de la Ville de Drummondville, au terme des dix ans, une centaine d’actions auront été réalisées.

1- Une gouvernance qui tient compte des changements climatiques

  • consolider les bases d’une gestion résiliente aux effets des changements climatiques
  • intégrer les changements climatiques dans la planification des activités municipales

2- Une ville plus verte et résiliente en réponse à la chaleur extrême

  • diminuer les îlots de chaleur urbains
  • protéger, augmenter et renforcer les milieux naturels et naturalisés
  • diminuer l’impact du pollen (herbe à poux) sur la santé publique

3- Une gestion durable de l’eau dans un contexte de perturbation des régimes hydriques

  • faciliter l’infiltration naturelle des eaux de pluie
  • prévenir la surcharge des systèmes de drainage et d’égouts
  • réduire le phénomène d’érosion des berges et des talus
  • assurer l’accès à l’eau potable et en réduire sa consommation globalement

4- Une implication citoyenne engagée pour une communauté résiliente

  • impliquer activement les citoyens dans la démarche vers une plus grande résilience
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