La première année de Natalie Petitclerc a nécessité une dose de courage entrepreneurial

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Par Cynthia Martel
La première année de Natalie Petitclerc a nécessité une dose de courage entrepreneurial
Natalie Petitclerc est la PDG du CIUSSS MCQ depuis un an. (Photo : Gracieuseté)

SANTÉ. Modification des horaires des infirmières. Gestion de proximité. Dossier du futur hôpital à Drummondville. La première année de Natalie Petitclerc à la tête du CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec a été marquée par de grands changements, des défis et des projets. À la lumière de son bilan, elle se dit satisfaite des 12 derniers mois bien qu’elle soit consciente que ses décisions n’ont pas toujours fait l’unanimité.  

Le sujet qui a fait couler le plus d’encre est sans contredit les horaires des infirmières. En février dernier, ces dernières se sont vu imposer un week-end de travail sur trois. Même que certaines d’entre elles ont été déplacées vers les secteurs 24/7. Une décision qui a aussitôt suscité la grogne chez les professionnelles concernées. Manifestations, menaces de démission, pétitions… les actions ont été nombreuses pour exprimer leur désaccord et décrier les enjeux qui en découlent. De son côté, la présidente-directrice générale affirmait à ce moment-là que c’était la décision à prendre pour venir en aide au personnel qui est contraint et soumis au temps supplémentaire obligatoire et, ultimement, pour diminuer la pression sur le réseau de la santé. «Le statu quo n’est plus possible», avait alors lancé Mme Petitclerc. Sept mois plus tard, celle-ci demeure convaincue que c’était une bonne solution au problème, des gains ayant été observés.

«Je le rappelle, cette mesure-là était essentielle pour préserver nos services 24/7. Drummondville était le secteur le plus critique. Quand on analyse les données, tout en restant prudent, je constate qu’on a réussi à diminuer de plus de 50 % le temps supplémentaire obligatoire à Drummond et de plus de 11 % le temps supplémentaire, comparativement à l’année dernière. Aussi, on a fermé moins de lits durant l’été et le taux d’assurance-salaire a baissé», détaille-t-elle.

«Les gens ont beaucoup déploré le nombre trop grand de départs, mais quand je regarde les chiffres des dernières années par rapport à maintenant, c’est constant, je n’ai pas vu d’augmentation significative. À travers tout ça, notre établissement a continué à attirer du personnel», ajoute-t-elle.

Malgré ces résultats positifs, la PDG affirme être «sensible» aux préoccupations du personnel et aux impacts engendrés par ce changement majeur.

«Vous comprendrez toutefois que je suis redevable à la population, laquelle a droit à ces services 24/7. Quand les gens en ont besoin, on ne peut pas les mettre sur une liste d’attente, parce que leur état de santé requière des soins urgents. Collectivement, c’était la décision qu’il fallait prendre. Je le rappelle, la situation était critique au point où il aurait fallu fermer certains secteurs si rien ne s’était passé», expose-t-elle.

Au cours des derniers mois, Mme Petitclerc s’est fait un devoir de rencontrer les infirmières dans le but de leur expliquer le sens de cette décision. L’objectif était d’être rassurante, de les soutenir, de comprendre de part et d’autre les enjeux et d’apporter en continu des améliorations.

«J’ai même travaillé avec certaines d’entre elles pour être en mesure de bien analyser la situation.»

Par ailleurs, au début de son mandat, Mme Petitclerc avait annoncé qu’elle placerait la gestion de proximité au cœur de ses priorités. Chose dite, chose faite : en plus d’avoir visité les milieux et accompagné des employés dans leurs tâches, la gestionnaire note l’implantation de bureaux de proximité en ressources humaines et la nomination de directeurs de proximité.

«Je suis satisfaite de ce qu’il a été accompli en ce sens. J’estime qu’on en a fait quand même beaucoup, mais il faut continuer à avancer. Ça fera encore partie de mes objectifs pour la prochaine année. Ce que la population souhaite, c’est d’avoir un interlocuteur, quelqu’un à l’écoute et des services de proximité. Et de leur côté, les employés souhaitaient qu’on améliore le volet des ressources humaines. Avec la nouvelle directrice, ç’a beaucoup aidé; la coordination locale des opérations est plus fluide», précise-t-elle.

Bien sûr, les projets d’envergure comme la modernisation et l’agrandissement de l’Hôtel-Dieu-d’Arthasbaska, les Maisons des aînés et le futur hôpital de Drummondville, ont rempli bon nombre de cases horaires de l’agenda de la PDG. En ce qui a trait au nouveau centre hospitalier réclamé, Mme Petitclerc salue la mobilisation des acteurs du milieu et assure que le CIUSSS aura en main un dossier bien ficelé au moment de l’inscription du projet au plan québécois des infrastructures.

«Nous avons dégagé deux personnes pour travailler le dossier.»

Les prochains défis

En plus de poursuivre le travail de proximité, Natalie Petitclerc entend, pour la prochaine année, bonifier l’expérience des employés, continuer d’améliorer l’accessibilité et la fluidité des services puis mettre l’accent sur la transformation des pratiques dans les secteurs jeunesse.

À travers tout cela, le CIUSSS doit revoir l’organisation de l’offre de services dans la santé publique. Il s’agit d’une suite logique de la réforme des horaires.

«Il faut être en mesure de cerner quelles sont les activités à préserver du côté de la santé publique. Plusieurs régions ne requièrent pas d’infirmières pour faire la santé scolaire. Ce sont des activités de promotion et prévention qui peuvent être faites par d’autres types d’emplois. Est-ce qu’une infirmière est la bonne personne pour faire de la prévention pour les saines habitudes de vie en milieu scolaire? Je ne crois pas. Est-ce qu’un organisateur communautaire pourrait être un bon interlocuteur? Possiblement. Il faut réorganiser le travail des gens. Au même titre que la vaccination qui se fait maintenant par des acteurs différents dans l’organisation. Il faut rétablir l’équilibre entre l’offre de services et la santé et le mieux-être de nos employés et ça, ça passe notamment par le repositionnement de certains employés et par une multitude d’autres moyens», estime la gestionnaire qui se sent d’attaque pour les prochains défis.

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