«Le statu quo n’est plus possible» – Natalie Petitclerc, PDG du CIUSSS MCQ

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Par Cynthia Martel
«Le statu quo n’est plus possible» – Natalie Petitclerc, PDG du CIUSSS MCQ
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SANTÉ. Le CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec a tenu à faire le point ce matin sur la modification des horaires du personnel infirmier, une mesure qui suscite la grogne et l’angoisse depuis son annonce la semaine dernière. L’établissement en a également profité pour tenter de se montrer rassurant.

«Nous sommes très sensibles aux réactions du personnel infirmier. Nous avons pris le temps de lire plusieurs commentaires. En contrepartie, comme établissement de santé, nous devons garantir des soins et services pour répondre aux besoins de la population dans nos secteurs 24/7. Dans les derniers mois, on a atteint un point culminant, qui nous confirme que le statu quo n’est plus possible, autant lorsqu’on pense au personnel de ces secteurs qu’à l’offre de services pour la population. Nous avons la responsabilité de mettre en place des solutions pour soutenir le personnel qui demande de l’aide maintenant et rapidement», a lancé d’entrée de jeu Natalie Petitclerc, présidente-directrice générale du CIUSSS MCQ, lors d’une conférence de presse virtuelle.

La semaine dernière, les infirmières ont appris qu’elles devront travailler un week-end sur trois à compter du 26 février. Cette mesure vise à prêter main-forte aux employés travaillant dans les hôpitaux et les CHSLD, des secteurs où la situation est très critique, surtout à Drummondville.

«On vient de passer la période des Fêtes et on est dans le pic de la période hivernale, il faut donc se préparer à la période estivale. À titre comparatif, l’été dernier, il nous manquait 1300 infirmières, infirmières auxiliaires et préposés aux bénéficiaires pour combler les quarts de travail pour l’ensemble du CIUSSS. Ce manque, ça représente le personnel nécessaire pour maintenir un hôpital de la taille de Drummondville ou Shawinigan, ce n’est pas peu dire!» a imagé Mme Petitclerc.

Celle-ci estime que les infirmières œuvrant au sein des centres hospitaliers et des CHSLD n’ont pas à subir à elles seules toute la pression qui sévit sur le réseau.

«Nous avons du personnel qui est contraint et soumis au temps supplémentaire obligatoire, ce n’est pas une pression qui est équitable et répartie sur l’ensemble de nos troupes. Nous sommes conscients que cette mesure n’est pas parfaite et si cette solution nous l’avions, elle serait déjà mise en place. Si nous maintenons le statu quo, nous serons contraints de fermer certains secteurs pour être capables de préserver les services essentiels et ce n’est pas ce qu’on souhaite. On ne peut pas continuer à avancer sans agir rapidement», soutient la gestionnaire.

Rappelons que dès le 26 février, seules les infirmières de Drummondville travaillant par exemple au CLSC et au soutien à domicile verront leur horaire modifié. À compter du 26 mars et, au plus tard le 21 mai, la nouvelle mesure s’appliquera à l’ensemble du personnel infirmier du territoire du CIUSSS qui n’œuvre pas en milieu hospitalier. Mme Petitclerc a tenu à apporter une précision sur les nouvelles tâches.

«Pour les infirmières qui travaillent dans des centres d’activité ouverts sept jours, elles feront une fin de semaine sur trois dans leur secteur d’activité, selon ce qu’elles connaissent et selon leur quart de travail habituel. Pour toutes les autres, elles seront assignées dans des secteurs qui seront de nature apparentée à le leur. Leurs compétences antérieures et leurs habiletés seront considérées. Or, elles seront accompagnées et soutenues par la direction des soins infirmiers et formées pour faire la transition et mettre à jour leurs compétences.»

Par ailleurs, la PDG a réitéré sa pleine collaboration envers le syndicat. Questionnée si cette mesure est conforme à la convention collective du personnel infirmier, Mme Petitclerc a répondu par l’affirmative.

«Cette mesure-là fait partie des leviers de gestion que nous avons dans les conventions collectives. Elle est donc conforme en tout point.»

Le CIUSSS MCQ anticipe des gains rapides et tangibles.

«On ne fait pas cette mesure-là pour rien. Ça permettra certes de combler le plus grand nombre de quarts défavorables, de réduire le recours au temps supplémentaire et temps supplémentaire obligatoire et aussi de soutenir notre personnel infirmier des secteurs 24/7. On va pouvoir leur assurer plus de prévisibilité, donc davantage de stabilité dans les horaires de travail pour un meilleur équilibre travail et vie personnelle. Nos quarts de fin de semaine seront comblés, ce qui fera plus d’équité. En d’autres mots, la pression sera répartie plus équitablement. Enfin, nous pourrons assurer une offre de services plus sécuritaire et de qualité, notamment par la diminution de bris de services», conclut-elle, confiante.

Une rencontre est prévue vendredi avec toutes les infirmières pour entendre leurs préoccupations dans le but de bien les accompagner.

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