Il court dans chaque rue de Drummondville

Il court dans chaque rue de Drummondville
Sylvain Bibeau. (Photo : gracieuseté)

COURSE À PIED. Depuis deux ans, le mot-clic #jecoursdmv a fait son apparition sur les médias sociaux dans la communauté des coureurs drummondvillois. Sylvain Bibeau a décidé de pousser ce concept jusqu’au bout en courant dans chaque rue de sa ville natale.

Évaluant que le réseau des voies publiques de Drummondville compte environ 1500 kilomètres, Sylvain Bibeau s’approche du cap des 1000 kilomètres depuis le début de l’année 2020. Courant de façon plus intensive depuis le mois de mars, le marathonien de 47 ans prévoit compléter l’exploit d’ici le mois de juillet.

C’est en visionnant le court-métrage Every Single Street, dans lequel un homme court dans toutes les rues de San Francisco, que Sylvain Bibeau a eu le goût d’appliquer cette idée à Drummondville.

«Ça m’a allumé. Je me suis dit pourquoi ne pas faire ça ici? En tant que coach de course à pied, je fais environ 2000 kilomètres par année. J’ignorais l’étendue du réseau de Drummondville, mais quand j’ai constaté que mon quartier totalisait 35 kilomètres à lui seul, la dimension de la ville m’a soudainement paru plus imposante», a raconté Sylvain Bibeau, qui court près de 50 kilomètres par semaine en moyenne.

À force d’en parler à sa famille et ses amis, le père de trois jeunes adultes a fini par se lancer tête première dans l’aventure. Les mesures de confinement, qui empêchent les coureurs de s’entraîner en groupe, ont accéléré ce processus.

Sylvain Bibeau tient une carte à jour de ses déplacements à Drummondville.

«Présentement, toutes les étoiles sont alignées. Les coureurs sont un peu découragés, parce que les marathons ont tous été reportés, dont celui de la course des Chênes-toi. Avec ce trip fait sans prétention, j’essaie de crinquer mes amis. J’espère aussi inspirer monsieur et madame Tout-le-monde.»

Au fil des semaines, Sylvain Bibeau a pu découvrir des quartiers de la ville dont il ignorait même l’existence. Lors de chaque sortie, il se fait un devoir d’aller jusqu’au bout de chaque rue, de chaque rond-point et de chaque cul-de-sac.

«Ça me permet de faire changement de mes parcours habituels. Dans certains cas, je suis surpris de ne jamais avoir mis les pieds là, même si j’habite à Drummondville depuis toujours. Avec la rivière Noire qui sillonne la ville, il y a des quartiers qui ne font que trois ou quatre rues. Je découvre aussi des sentiers qui connectent deux quartiers ensemble», a exprimé Sylvain Bibeau, qui tient une carte à jour de son parcours drummondvillois.

Courir pour s’évader

Se décrivant comme un coureur social qui aime à la fois performer et aider les autres à atteindre leurs objectifs, Sylvain Bibeau a découvert les bienfaits de la course à pied il y a une dizaine d’années. Il est vite devenu un mordu, au point d’obtenir sa licence d’entraîneur.

«Au début, je courais trop vite et je me blessais. J’essayais de réaliser des temps, mais ça a vite passé. Maintenant, je cours pour le plaisir et pour mon bien-être. Bouger et être en forme, c’est naturel pour moi. Quand je suis fatigué, stressé ou que je manque d’énergie, la solution, c’est toujours la course à pied. Ça enlève les petits bobos et ça me permet de me sentir bien», a expliqué celui qui occupe un emploi de directeur chez Soucy.

Sylvain Bibeau au marathon de Québec en octobre 2019. (Photo gracieuseté)

«Dans la région, on a certains athlètes comme Michel Lessard qui sont capables de réaliser de belles performances sportives, a ajouté Sylvain Bibeau. Moi, je ne suis pas un grand sportif, mais j’aime courir. Comme entraîneur, je veux aussi promouvoir et démocratiser la course à pied. C’est le plus beau sport au monde selon moi. J’adhère d’ailleurs pleinement à la mission de Zone course, qui s’adresse à tout le monde.»

C’est dans cet esprit que Sylvain Bibeau a participé au fameux Trip de fou de Gilles Roussel l’an dernier. Cette année, en pleine pandémie, deux équipes de 24 coureurs ont été formées dans le cadre d’un défi amical : celui de parcourir le plus grand nombre de kilomètres en l’espace d’une semaine. En additionnant leurs performances individuelles, les 48 participants ont totalisé la distance entre Montréal et Vancouver!

«Ce sont des coureurs occasionnels, mais ils ont réussi à faire chacun environ 100 kilomètres. Ce sont des petits défis comme ceux-là qui m’allument le plus. Il y a toujours quelque chose de grandiose qu’on peut réaliser à travers la course à pied. C’est notre petite victoire à nous», a conclu le passionné de course à pied.

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