Laurent Paquin revisite son adolescence

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Par Louis-Philippe Samson
Laurent Paquin revisite son adolescence
Laurent Paquin a dépoussiéré de vieux souvenirs en visitant des lieux qui ont marqué son adolescence. (Photo : Ghyslain Bergeron)

MAGAZINE. Lorsqu’il était enfant, Laurent Paquin a souvent eu à déménager. Ce n’est qu’à son arrivée au secondaire que sa famille s’est installée à Wickham. Il y est resté durant toute son adolescence. Aujourd’hui, l’humoriste et comédien considère la région comme l’endroit où ses racines sont les plus profondes.

C’est au fil de ces années d’adolescence que s’est forgé le jeune Laurent Paquin. Plusieurs endroits ont ainsi marqué cette période où il a découvert le plaisir d’être sur scène, la performance devant public et passé de nombreux moments avec des amis.

«Je ne suis pas quelqu’un de très nostalgique. Mes parents ont beaucoup déménagé durant mon enfance en raison de l’emploi de mon père. Je n’ai pas eu le temps de me creuser de longues racines quelque part jusqu’à ce que mon père soit embauché par les Caisses Desjardins et que nous nous installions à Wickham. Ainsi, Wickham, Acton Vale et Drummondville sont ce qui ressemble le plus à des racines pour moi. Je suis encore en contact avec des amis que je me suis faits à cette époque», raconte Laurent Paquin, qui a annoncé à sa mère son entrée à l’École nationale de l’humour, en voiture, sur le 9e rang.

C’est d’ailleurs lors d’une balade en automobile que L’Express Magazine l’a accompagné alors qu’il a redécouvert certains des lieux qui ont marqué son passage dans la région.

Église Saint-Jean-l’Évangéliste de Wickham

L’humoriste a vécu plusieurs moments marquants à l’église de Wickham. (Photo : Ghyslain Bergeron)

À peine débarqué à Wickham, Laurent Paquin a voulu s’impliquer comme servant de messe à l’âge de 12 ans. «Pour moi, c’était quelque chose qui se rapprochait de monter sur une scène et faire un spectacle. C’est pour cette raison que je voulais servir la messe. Lorsque je me suis lassé de le faire, j’étais trop gêné de le dire au curé Bruno Lamy. À la place, j’ai commencé à chanter dans la chorale. J’y suis resté jusqu’à mes 20 ans», se souvient l’humoriste de 52 ans, qui chantait la partition basse.

L’endroit a éveillé en lui de nombreux souvenirs alors qu’il a pris un moment afin de s’imprégner de l’atmosphère. Les images se sont visiblement bousculées dans son esprit, car il s’agit de l’église où ont été célébrées les funérailles de son père et de ses grands-parents maternels. D’ailleurs, chaque fois qu’il revient dans la région, il prend quelques minutes pour aller saluer son père, enterré dans le cimetière situé derrière le lieu de culte.

«Je n’ai pas de croyances religieuses ou de vie après la mort particulières, mais je viens quand même voir mon père. Je me dis que si jamais il y a quelque chose, si je lui parle, il m’entendra. Je lui donne des nouvelles», partage le père de deux enfants.

Parc Woodyatt

Résidant à Wickham, les occasions d’aller au parc Woodyatt pour la famille Paquin étaient plutôt rares. C’est pourquoi le lieu lui remémore des moments spéciaux, comme des pique-niques, des baignades dans la rivière Saint-François ou même le fameux Festival mondial de folklore.

Encore aujourd’hui, Laurent Paquin s’émerveille devant la beauté de la rivière Saint-François. (Photo : Ghyslain Bergeron)

«C’est un lieu que j’associe à mon père. Il aimait beaucoup l’eau. À l’époque, c’était l’endroit de villégiature à Drummondville pour ma famille. On ne venait pas si souvent; ça avait un côté exceptionnel. C’était une grosse sortie», dit Laurent Paquin, s’émerveillant encore devant la beauté de l’endroit et de la rivière.

Bar laitier La Lichette

«La Lichette, c’était le petit moment de récompense qu’on s’accordait, ma mère et moi, après une journée de magasinage sur la rue Heriot. On y venait surtout lorsque j’étais à l’école secondaire. Lorsque je suis parti étudier au Cégep de Jonquière, j’ai perdu beaucoup de contacts avec Drummondville. Mes souvenirs d’adolescence sont beaucoup associés à la région, tandis que ma vie d’adulte a commencé à Jonquière», témoigne Laurent Paquin.

Le jeune Laurent raffolait des sundaes au caramel de l’endroit. Environ 30 ans plus tard, il a eu l’occasion de confectionner son propre dessert pour la première fois. «Il n’aurait pas fallu que j’aie accès à la bouteille de caramel à l’époque!», s’exclame-t-il tout en versant celui-ci sur la glace à la vanille.

Restaurant Burger King

Plusieurs fins de soirées pour la bande d’amis de Laurent Paquin se sont terminées au Burger King du boulevard Saint-Joseph, maintenant disparu. «Je ne me souviens pas si c’était parce qu’on se couchait de bonne heure ou si c’était parce que le restaurant restait ouvert tard, mais on y venait souvent, dit-il en souriant. Avec mes amis, nous étions souvent en ville. L’endroit me rappelle beaucoup de partys d’adolescence; c’était notre rituel.»

Fermé en 2016 puis démoli en 2017, le restaurant Burger King de Drummondville aura laissé une trace indélébile chez l’humoriste.

École secondaire Marie-Rivier

Débarqué à l’école Marie-Rivier à l’automne 1987 afin d’y compléter sa cinquième secondaire, Laurent Paquin n’a pas tardé à y faire sa place. Il arrivait de la polyvalente Robert-Ouimet d’Acton Vale. À l’époque, cette dernière n’offrait pas la cinquième secondaire et ses élèves étaient transférés vers Drummondville.

Le passage de Laurent Paquin, finissant de 1988 de l’école Marie-Rivier, lui a rappelé une foule de moments et de personnes qu’il a côtoyés. (Photo : Ghyslain Bergeron)

«Ma gang d’Acton était perçue comme les “weirdos” parce qu’on était des personnes drôles qui faisaient du théâtre, de l’humour et des niaiseries. Je ne crois pas qu’on dérangeait, mais on était le groupe d’originaux qui faisait du bruit. Avec des amis, on apportait parfois du vin cheap dans nos thermos et des fromages à manger le midi», se remémore le comédien.

En une seule année, plusieurs membres du personnel de l’école auront tout de même réussi à marquer le jeune Laurent Paquin. Que ce soit le directeur Laurent Lemaire, ou encore les enseignants Louis Boucher, Rita Brennan et André Huet, ils ont tous influencé le futur humoriste.

«Je n’étais pas un élève trop dérangeant. Je voulais que tout le monde m’aime. J’étais le gars qui faisait rire la classe, mais je m’arrangeais pour que le prof rie aussi. Je crois que j’étais apprécié parce que je ne faisais pas chier le monde. Encore aujourd’hui, je suis persuadé que j’ai réussi mon cours d’anglais parce que Mme Brennan m’appréciait. J’ai probablement terminé tout juste avec la note de passage», rapporte l’artiste.

Maison des arts

À Drummondville, s’il y a un lieu où Laurent Paquin se sent comme à la maison, c’est bien entendu à la Maison des arts Desjardins. Plusieurs Drummondvillois l’ont vu incarner François Pignon dans la pièce «Le dîner de cons» à l’été 2022, mais également lors des nombreuses représentations de ses spectacles solos qu’il a offerts dans cette salle de spectacle qu’on appelait autrefois centre culturel.

D’hier à aujourd’hui, la scène de la Maison des arts a vu grandir le talent de Laurent Paquin. (Photo : Ghyslain Bergeron)

«Je me souviens d’avant les rénovations. C’était plus moche. Aujourd’hui, c’est l’une des plus belles salles du Québec. Pas seulement la salle de spectacle, mais également les loges. C’est un endroit incontournable en tournée», décrit le comédien.

Dans la catégorie des souvenirs, Laurent Paquin se rappelle d’ailleurs la première fois qu’il a mis les pieds sur cette scène. C’était en 1987-1988. Les élèves de l’école Marie-Rivier y ont présenté un spectacle intitulé «Je t’aime Québec!». Laurent Paquin y a présenté son premier numéro d’humour devant un public composé de gens qui ne le connaissaient pas. Il a aussi participé au numéro de la chorale et chanté deux chansons, accompagné à la guitare par son ami Michel Bergeron.

«On avait joué devant une salle à peu près pleine. J’ai présenté un numéro d’humour avec deux amis. Même si c’était la première fois qu’on faisait ça devant des gens qui ne nous connaissaient pas, ça avait vraiment bien été. Les gens avaient beaucoup ri. Ça m’avait confirmé que nous étions capables de faire rire d’autres personnes que seulement nos amis», témoigne Laurent Paquin.

Il s’agit aussi de l’endroit où le Wickhamois d’adoption a vu les spectacles de certaines de ses idoles, dont RBO, Ding et Dong, Jean-Guy Moreau, Pierre Labelle et Jean Duceppe, dans la pièce Douze hommes en colère.

Maintenant, Laurent Paquin se prépare à lancer la tournée de son cinquième one-man-show, intitulé «Crocodile distrait», dès le 1er novembre. L’humoriste décrit ce spectacle comme une réflexion mordante sur le bonheur. Il cherche à savoir qui sont les gens heureux. Il présentera le fruit de ses réflexions à la Maison des arts le 25 novembre.

 

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