MAGAZINE. 25 décembre 1993. Magalie Drolet foule pour la première fois la scène du Treasure Island de Las Vegas pour le spectacle Mystère, marquant le début d’une aventure extraordinaire qui dure depuis trois décennies.
La Drummondvilloise a fait ses premiers pas en gymnastique à l’âge de cinq ans au club des Djinns. À l’âge de la majorité, elle a découvert le tumbling. Il s’agit d’un sport qui consiste à faire un enchaînement des figures acrobatiques sur une piste élastique.
«Lors d’une compétition, l’un des juges m’a approché. Il m’a demandé si ça m’intéressait de me joindre à son groupe qui s’appelait Les fous volants. Il organisait des spectacles dans les foires pendant l’été. Je devrais apprendre à faire du bungee (saut à l’élastique)», raconte celle qui a tout de suite accepté l’invitation.
Au début des années 1990, Magalie Drolet a fait plusieurs représentations à travers le Québec et les États-Unis. Une flamme s’est allumée en elle. «C’était la première fois que je performais devant un public. Ça m’a donné le goût. Je suis tombée en amour avec le bungee.»
Magali Drolet était déterminée à faire sa place dans le milieu artistique. Du haut de ses 20 ans, l’acrobate a auditionné pour un nouveau spectacle du Cirque du Soleil, Mystère.
À son plus grand bonheur, elle s’est jointe à la troupe. Un nouveau chapitre s’amorçait.
Du Québec à Las Vegas
Magali Drolet a participé à la création du spectacle Mystère à Montréal, en compagnie des autres artistes et du metteur en scène Franco Dragone.
Quelques mois plus tard, elle s’est envolée vers Las Vegas. «Le théâtre a été construit pour le spectacle en fonction de nos besoins. Quand on est arrivé, la salle était encore en construction. On a rencontré le propriétaire de l’hôtel Treasure Island. On ne pouvait pas encore s’entraîner. On avait besoin d’une structure pour faire le numéro de bungee. On pratiquait nos enchaînements», indique-t-elle.
Mystère est un spectacle à grand déploiement qui combine les prouesses athlétiques, les acrobaties défiant la gravité et l’imagination sans retenue du Cirque du Soleil.
«C’était leur premier grand spectacle permanent d’une telle ampleur. Avant, ils faisaient des spectacles dans des tentes. À Vegas, la scène était beaucoup plus grande. Elle montait et elle descendait. En 1992, c’était avancé au niveau de la technologie.»
Sa première représentation restera à jamais gravée dans sa mémoire. C’est le contact du public qui l’a plus marqué. «Encore aujourd’hui, ce qui me motive le plus, c’est de voir l’audience. Ils sont émerveillés tout au long du spectacle et ils vivent plusieurs émotions», mentionne-t-elle, en précisant que la salle peut accueillir 1700 personnes.
Dans le spectacle, un total de six acrobates font partie du numéro de saut à l’élastique. Chacun d’entre eux est attaché au niveau de la taille. «La première partie est de haut en bas. On fait des flips. On retourne au trapèze. À la deuxième partie, il y a un changement de musique. On se balance. On se lance. On revient à notre trapèze, parfois avec les mains ou les jambes», explique-t-elle.
Questionnée à savoir ce qu’elle aime le plus, elle répond sans hésiter qu’elle adore être dans les airs. Elle a l’impression de voler comme un oiseau.
Magalie Drolet est une artiste polyvalente. Au fil du temps, elle a ajouté des cordes à son arc, participant entre autres au numéro de mât chinois.
Vivre à l’étranger
Celle qui est mère de deux enfants a fait le choix de s’établir à Las Vegas. Elle habite dans la même maison depuis 18 ans. Elle s’est rapidement adaptée à son nouvel environnement. «J’aime beaucoup le climat. Le ciel est bleu tous les jours. Il fait beau. Je n’ai pas besoin de me demander quelle sera la météo.»
Magalie Drolet reste tout de même attachée à sa ville natale puisque ses parents y habitent encore. Un lien fort les unit, malgré la distance qui les sépare.
Lise Gaudet a vu le spectacle de sa fille à plusieurs reprises. Chaque fois, elle est impressionnée par les prouesses de l’acrobate. Le spectacle est grandiose. «D’une fois à l’autre, je vois toujours quelque chose de différent. Il y a beaucoup d’action», commente-t-elle.
À ce jour, Mystère compte plus de 13 000 représentations et a été vu par plus de 17 millions de spectateurs.
Être la doyenne
Trente ans plus tard, Magalie Drolet est la doyenne parmi la troupe de Mystère. Elle a toujours été fidèle à la production, sauf lorsqu’elle a pris part à la tournée nord-américaine de Quidam, une autre production du Cirque du Soleil. À l’été 1996, elle a prêté main-forte à l’équipe en faisant entre autres de la corde lisse et de la corde à danser. Deux ans et demi plus tard, elle était de retour à Las Vegas, fermement décidée à y rester.
La Drummondvilloise signe des contrats d’un an à la fois. La cinquantenaire est toujours aussi passionnée par son métier. Elle ne compte pas laisser sa place de sitôt. «J’aime ce que je fais. Je vais continuer tant que mon corps et mon cœur vont suivre.»
Maintenant, elle redonne au suivant en propulsant les acrobates de la relève du Cirque du Soleil. Elle est responsable de former les nouveaux artistes qui intègrent son équipe.
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