HOCKEY. Le coup est particulièrement dur à encaisser pour Anthony Morrone. Jusqu’à la dernière minute, le gardien de 20 ans et ses coéquipiers des Voltigeurs de Drummondville ont espéré pouvoir disputer des matchs éliminatoires.
La nouvelle tant redoutée est finalement tombée lundi soir. En raison de la pandémie mondiale de coronavirus, la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) a mis une croix sur la présentation des séries éliminatoires de la coupe du Président. En un clin d’œil, la carrière junior de Morrone ainsi que des vétérans de 20 ans Mathieu Charlebois et Brandon Skubel a pris fin de manière cruelle.
«J’étais dans la cuisine avec ma mère quand on a appris la nouvelle sur les réseaux sociaux, a raconté Morrone lorsque joint à son domicile de Mirabel. C’est vraiment dur à prendre, parce que j’ai toujours gardé espoir qu’on allait jouer les séries. Mais je comprends que c’est une question de sécurité pour tout le monde dans la société. Il faut prendre cette situation au sérieux.»
Après de courts passages chez les Tigres de Victoriaville et les Remparts de Québec, Morrone a rapidement fait sa niche chez les Voltigeurs. Grâce à son authenticité, sa fougue et ses performances inspirées durant le parcours éliminatoire de l’équipe au printemps 2019, il est vite devenu l’un des favoris de la foule du Centre Marcel-Dionne.
Principale surprise à travers la LHJMQ cette saison, les Voltigeurs passaient encore sous le radar des experts à l’approche des séries éliminatoires. Morrone estime que l’équipe était de nouveau prête à faire mentir les experts ce printemps.
«C’est l’équipe la plus soudée pour laquelle j’ai joué dans ma carrière. L’ambiance était très bonne dans la chambre. On était tous de bons amis. Tout le monde prenait soin des autres. Chaque fois qu’on embarquait sur la glace, on était dédiés. Il n’y avait pas de vedettes : tout le monde était prêt à bloquer des tirs et à se sacrifier. Tout le monde voulait gagner et on se soutenait les uns les autres. C’est pourquoi je pense qu’on aurait pu causer de grosses surprises en séries. On se serait rendus plus loin que ce que les gens pensent», a insisté celui dont la moyenne de buts alloués de 2,27 en séries constitue d’ailleurs un record d’équipe.
Un grand frère pour Lapenna
De simple joueur invité au camp d’entraînement des Tigres, Anthony Morrone est devenu l’homme de confiance devant le filet des Voltigeurs en l’espace d’à peine deux ans. Une situation qui a d’ailleurs poussé l’organisation à se départir d’Olivier Rodrigue l’été dernier.
«Durant ces années-là , j’ai grandi en tant que gardien, mais aussi en tant que personne. Je suis fier de ce que j’ai accompli. Mais ce dont je vais me souvenir toute ma vie, ce sont les amis que je me suis faits. On est devenus comme des frères. On va toujours rester en contact», a affirmé le portier de 6 pieds et 178 livres.
En l’espace de quelques mois, Morrone est également devenu un grand frère pour le gardien recrue Francesco Lapenna. Le fameux duel du 28 septembre dernier aura été le point de départ d’une belle histoire entre les deux athlètes aux origines italiennes.
«Francesco est un jeune gardien rempli de talent. Il est très combatif devant son filet. Il me fait penser à moi au même âge! Le plus important, c’est qu’il a la bonne attitude. S’il continue dans la même voie, il va connaître un beau parcours dans le hockey», a soutenu Morrone.
Au bout du compte, l’ex-numéro 31 des Rouges voit l’avenir d’un bon œil pour ses anciens coéquipiers.
«C’est une jeune équipe qui est tellement soudée ensemble. Je vois juste du positif pour eux. Avec un leader de la trempe de Xavier Simoneau, ils seront toujours une équipe gagnante. Je suis convaincu qu’ils vont se créer de beaux souvenirs ensemble», a lancé Morrone, qui s’alignera avec les Stingers de l’Université Concordia la saison prochaine s’il ne parvient pas à décrocher un contrat dans les rangs professionnels mineurs.