Maxime Cressy ou la victoire de la force mentale (photos)

Maxime Cressy ou la victoire de la force mentale (photos)
Maxime Cressy a crié sa joie au moment de remporter le Challenger de tennis de Drummondville. (Photo : Ghyslain Bergeron)

TENNIS. On dit souvent que le sport de haut niveau est 10 pour cent physique et 90 pour cent mental. Le Franco-Américain Maxime Cressy en a fait la démonstration en s’imposant en finale du sixième Challenger Banque Nationale de Drummondville, dimanche, devant une salle comble au centre de tennis intérieur René-Verrier.

Au terme d’un affrontement relevé de 126 minutes, Cressy a eu le dernier mot sur le Français Arthur Rinderknech en trois manches de 6-7 (4), 6-4 et 6-4. Du coup, le 252e joueur au classement de l’Association de tennis professionnel (ATP) a mis la main sur la coupe René-Verrier.

Du haut de ses six pieds, sept pouces et 194 livres, Cressy a fait honneur à sa réputation de serveur puissant et agressif. En plus de servir des balles de feu, dont plusieurs dépassant les 210 kilomètres par heure, l’émotif athlète de 22 ans a multiplié les montées au filet, forçant Rinderknech à la faute.

Maxime Cressy a mis la main sur la coupe René-Verrier. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Après avoir servi un ultime as à son adversaire, le vainqueur s’est laissé choir sur le terrain du court central, à la fois exténué et fier. «Je savais que ma seule chance de gagner cette finale, c’était d’être mentalement très fort, a lancé Cressy. J’ai dû batailler du début à la fin et faire preuve de caractère pour surmonter quelques pépins physiques, la fatigue et la frustration d’avoir perdu quelques points ici et là. J’en suis sorti victorieux parce que mentalement, j’ai réussi à rester concentré sur ce que je devais faire. Je suis resté concentré sur le moment présent.»

Établi 14e favori à Drummondville, Cressy a hérité d’une bourse de 7200 dollars américains et de 80 précieux points au classement de l’ATP à titre de vainqueur. «Arthur et moi, on s’entend très bien. On a passé toute la semaine ensemble. J’ai dû mettre de côté cette amitié, le voir comme un adversaire et non pas comme un ami. Je savais que ce serait une énorme bataille et que je devais jouer mon meilleur tennis pour le battre. J’ai dû batailler comme un dingue.»

Un service impeccable

Natif de Paris, Maxime Cressy est établi à Los Angeles depuis six ans. Gagnant d’un titre universitaire en double dans la NCAA, l’étoile montante dispute sa première saison sur le circuit professionnel.

Les deux amis se sont félicités après le match. (Photo : Ghyslain Bergeron)

«Cette victoire est d’une grande importance pour moi! Gagner un Challenger, c’est l’une des meilleures sensations que je peux avoir dans ma vie, parce que c’est l’étape intermédiaire pour accéder au circuit de l’ATP. C’est mon objectif de batailler avec les grands. Mon rêve, c’est de faire mon nom sur le circuit et être célèbre», a expliqué celui qui a pour idole l’Américain Pete Sampras.

En cinq matchs à Drummondville, Cressy a réussi pas moins de 82 as. Son service n’a jamais été brisé en 53 occasions durant le tournoi. Le successeur de Ricardas Berankis, Denis Kudla, Denis Shapovalov, Daniel Evans et John-Patrick Smith a salué l’ambiance folle qui régnait tout au long de la semaine. «C’était excitant de jouer ici. Je n’ai jamais eu autant de plaisir à jouer devant un public. C’est vraiment un gros boost pour la confiance. Je vais me souvenir de ce tournoi pour le reste de ma vie.»

Dès la semaine prochaine, Cressy sera en action au Challenger de Calgary. «Je vais prendre le temps de célébrer cette victoire, mais je serai vite de retour au boulot. Je dois continuer à avoir cette mentalité de guerrier sur chaque point. J’ai gagné un Challenger, mais la semaine prochaine, tout sera à recommencer. Je vais attaquer chaque match comme si c’était une finale», a exprimé celui qui a atteint le 173e rang mondial en novembre dernier.

Rinderknech à bout de ressources

Malgré cette défaite, Arthur Rinderknech n’est pas reparti les mains vides. Le 239e joueur mondial a obtenu une bourse de 4200 dollars américains ainsi que 40 points au classement de l’ATP.

Après avoir gagné la première manche, Arthur Rinderknech n’a pu poursuivre sur sa lancée. (Photo : Ghyslain Bergeron)

«Ça s’est joué sur quelques facteurs. Au début du deuxième set, je commençais déjà à être physiquement très juste. Je ne me sentais vraiment pas super bien. Il a fait un bon jeu de retour. Le mien n’était pas très bon. Puis, quand il a brisé mon service dès le début du troisième set, c’était difficile de revenir puisqu’il sert très bien. Il a très bien joué vers la fin. Il n’a pas qu’un bon service, il est aussi très rapide et très habile au filet. Il mérite cette victoire», a analysé l’athlète de 24 ans, qui était la 12e tête de série de la compétition.

Vainqueur d’un tournoi disputé à Rennes il y a quelques semaines et gagnant de la finale du double en compagnie de son compatriote Manuel Guinard, la veille, le Français de six pieds, cinq pouces et 190 livres a semblé à bout de ressources en fin de rencontre.

«Ça fait déjà plusieurs jours que je suis fatigué. C’est difficile de récupérer en si peu de temps. Mais même si j’avais perdu au premier tour en double et que je n’avais joué qu’en simple, je ne suis pas sûr que j’aurais fait mieux du tout. C’est très bénéfique d’avoir gagné en double», a fait valoir celui qui prendra maintenant la direction de Calgary.

À l’instar du vainqueur, le finaliste a louangé le travail des organisateurs, des 300 bénévoles et de la physiothérapeute qui a soigné leurs blessures pendant la finale et tout au long de la semaine.

Un record d’assistance

En attirant pas moins de 6257 spectateurs tout au long de la semaine, le tournoi drummondvillois a établi un nouveau record d’assistance. Après la finale, le président Alain Caillé a de nouveau laissé entendre qu’un agrandissement du centre René-Verrier sera nécessaire dans le futur.

Le mot de la fin est revenu à la présidente d’honneur du Challenger, l’ancienne joueuse professionnelle Hélène Pelletier. Présente lors de chaque journée, la grande dame du tennis québécois a vite adopté Drummondville.

«On a eu droit à un spectacle extraordinaire. J’ai été grandement impressionnée par le niveau des joueurs et la qualité des échanges. On a pu voir qu’un joueur du top 100 n’aura jamais la vie tranquille, même contre un joueur classé au-delà du 500e rang. Les tournois Challengers sont une étape importante pour les jeunes joueurs qui tentent de gravir les échelons du tennis. Longue vie à cette merveilleuse épreuve!»

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