Hélène Pelletier : «Le Challenger fait rêver les jeunes»

Hélène Pelletier : «Le Challenger fait rêver les jeunes»
Hélène Pelletier a pris la parole lors d'une activité à titre de présidente d'honneur du Challenger de tennis de Drummondville. (Photo : gracieuseté du Challenger)

TENNIS. Les amateurs de tennis qui assistent aux matchs du sixième Challenger Banque Nationale de Drummondville cette semaine ont l’occasion de croiser l’ex-joueuse de tennis professionnel Hélène Pelletier lors de leurs visites au centre René-Verrier.

Assurant la présidence d’honneur de l’événement, Hélène Pelletier n’a pas hésité avant d’accepter cette proposition. En temps normal, l’analyste au Réseau des sports profite pourtant de vacances bien méritées à l’extérieur du Québec pendant le mois de février.

«J’ai joué au tennis pendant une quinzaine d’années et en raison de mon travail, je suis encore l’horaire du circuit professionnel. Après les Internationaux d’Australie, pendant lesquels nos horaires sont assez difficiles, j’en profite pour voyager… et voir du tennis. Mais quand j’ai reçu l’appel d’Alain Caillé et de son groupe, j’ai tout de suite senti quelque chose de différent dans leur approche. J’ai été frappé par leur professionnalisme, leur désir d’exceller et leur passion du sport. Je me suis dit pourquoi pas? Ça s’est fait simplement aussi simplement que ça!»

À l’époque où elle tentait de percer dans le milieu du tennis, Hélène Pelletier devait s’exiler à l’extérieur du pays afin de participer à des tournois comme le Challenger. «Si tes parents n’y croyaient pas, tu n’avais pas de chance. C’est pourquoi ça me fait tellement plaisir de faire partie de ce tournoi. Je me dis que si je dis ne serait-ce qu’un petit mot qui accroche quelqu’un ou qui encourage un jeune, ça peut faire une grande différence dans sa vie. Ça pourrait le sauver d’on ne sait trop quoi.»

Une parité remarquable

Depuis le début du tournoi, la grande dame du tennis québécois est sur place presque chaque jour. Celle qui, en raison de son métier, suit habituellement le circuit du Grand chelem s’est dite renversée par le calibre de jeu du Challenger.

«C’est épatant, a-t-elle lancé en jetant un œil sur le duel très serré entre l’Allemand Dominik Koepfer et l’Américain Strong Kirchheimer. Souvent, ça se joue sur de petits riens. Le classement n’a rien à voir avec ce qui se passe sur le terrain. C’est fou de remarquer la parité. On ne peut plus s’étonner de voir un joueur classé 400e ou 500e battre un joueur classé 92e, car en réalité, ils sont très proches. Tu n’as pas le droit d’être un brin en dessous de ton niveau habituel. Parfois, le joueur qui a perdu le match a gagné presque 50 % des points. Ça se joue souvent sur les balles de bris.»

Brayden Schnur et Liam Caruana reçoivent les instructions de l’arbitre lors du tirage au sort précédant leur affrontement. (Photo gracieuseté du Challenger)

Hélène Pelletier a aussi été impressionnée par l’Italien Liam Caruana (439e rang mondial), qui a surpris le Canadien Brayden Schnur (178e rang mondial) en début de tournoi.

«Caruana n’est pas grand, alors il a dû se faire dire toute sa vie qu’il était trop petit. Certains joueurs sont chouchoutés par leur fédération parce qu’ils ont le physique et la prestance de l’emploi tandis que d’autres ne sont pas financés. Des perles cachées comme lui, il y en a plein sur le circuit des Challengers! Son agilité, sa légèreté, ses accélérations et son sens du jeu lui permettent de deviner ce que son adversaire va faire. Plus le match avançait, plus Schnur devenait prévisible. Il s’est découragé et il a perdu sa puissance au service parce que son adversaire le déjouait dans tout», a affirmé la femme native de Charlesbourg, qui a été intronisée au Temple de la renommée du tennis québécois il y a 20 ans.

«Peu importe le pays de provenance des joueurs, ce que je préfère, c’est regarder l’amour du jeu et la beauté du jeu. Certains joueurs possèdent une finesse et un sens de l’anticipation. C’est ce que ça prend pour devenir un grand joueur de tennis.»

Des organisateurs dédiés

Au cours des dernières années, les dirigeants de Tennis Canada ont souvent louangé la qualité de l’organisation du tournoi drummondvillois. Un discours repris par Hélène Pelletier, qui n’a pas tari d’éloges envers ceux qu’elle surnomme «les trois mousquetaires» : Alain Caillé, Pierre Desrosiers et Stéphan Hamel.

Alain Caillé. (Photo d’archives, Ghyslain Bergeron)

«Ce sont des gens à succès dans le domaine des affaires qui transposent ça dans le tennis. Leur désir, c’est de s’améliorer à chaque année. Ils sont dédiés à 100 % à cet événement. On n’a pas idée tout ce que ça exige d’organiser un tel tournoi, parce qu’on ne s’en rend pas compte. Quand tout roule, tout baigne, c’est que l’organisation derrière a tout fait le travail. Cette fluidité ne s’acquiert seulement que lorsque des gens d’expérience y participent», a-t-elle fait valoir, en rappelant que cette semaine de tennis représente près d’un an de travail assidu et nécessite l’appui de 300 bénévoles dévoués.

À nouveau cette année, près de 1500 élèves des écoles de la région ont assisté gratuitement aux séances de jour du Challenger. Une initiative qui a littéralement charmé Hélène Pelletier.

«C’est important de faire rêver les tout-petits. Combien de fois a-t-on entendu des histoires où un jeune a allumé sur le tennis parce que ses parents l’ont invité à un match? C’est le cas de Justine Henin. Avant de mourir du cancer, sa maman l’a amené à Roland-Garros. C’est là que le rêve est né. Le Challenger permet aux jeunes de rêver. Ça leur permet de voir que ce n’est pas un rêve complètement fou d’avoir une carrière dans le monde du sport.»

«Et tout le dévouement que ça prend pour y arriver, ça peut être payant. Si tu ne deviens pas un joueur professionnel, toute cette expérience-là va te permettre d’aller plus loin dans le domaine que tu choisiras par la suite», a conclu celle qui, en compagnie de sa partenaire Jill Hetherington, avait surpris le monde du tennis en 1985 en battant le duo composé de Martina Navratilova et Beatriz Fernandez.

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