André Boivin, un pionnier au Québec

André Boivin, un pionnier au Québec
André Boivin (à droite) a reçu une mention honorifique lors du tournoi provincial de hockey-balle pour les personnes ayant une déficience intellectuelle. (Photo : Photo Ghyslain Bergeron)

COMMUNAUTÉ. Le nom d’André Boivin est un incontournable lorsqu’on parle de loisir pour personnes handicapées dans la région. À l’aube de prendre sa retraite, l’homme de cœur revient sur ses quarante ans de carrière.

C’est par hasard qu’il s’est retrouvé dans le milieu des loisirs pour personnes handicapées, à la fin des années 1970. «Je devais faire un stage de huit mois dans le cadre de mes études en récréologie à l’Université du Québec à Trois-Rivières. À ce moment, le gouvernement souhaitait mettre en place des associations régionales de loisirs pour ce type de clientèle partout dans la province, dont en Mauricie. Je n’y connaissais rien, et rien ne m’y préparais. Je suis tombé en amour», se remémore-t-il.

En tout, l’homme a contribué à mettre sur pied quatre associations régionales de loisir, dont celle du Centre-du-Québec (ARLPHCQ), dans laquelle il est toujours impliqué.

«À l’époque, c’était aussi politique. On se scindait de la Mauricie pour avoir notre propre association. C’était une fierté», raconte M. Boivin.

En gros, l’ARLPHCQ donne des coups de main à des organismes membres pour organiser des activités et chapeaute tout ce qui se fait en région en matière de loisir pour les personnes handicapées, que ce soit en sports, en culturel ou en arts visuels.

Pour André Boivin, divertir ce type de clientèle est primordial pour leur bien-être. «Ça leur permet de faire partie d’un groupe. Cela brise l’isolement. C’est très important pour leur qualité de vie et cela leur permet de créer des liens», explique-t-il.

D’ailleurs, c’est un aspect qui a beaucoup changé depuis les débuts de M. Boivin dans le domaine : les personnes avec un handicap sont moins seules qu’avant, et les organisations sont plus sensibles à leur cause. «Par exemple, un camp de jour disons, régulier, va avoir tendance à embaucher un ou deux animateurs de plus pour s’occuper d’un enfant handicapé. C’est quelque chose qu’on ne voyait pas il y a quarante ans. Cela témoigne d’une plus grande ouverture des organismes, comme les services de loisirs des municipalités ou des centres communautaires.»

Cependant, tout n’est pas gagné encore : André Boivin considère que les organismes doivent composer avec un manque de reconnaissance de la part des institutions gouvernementales. «Les subventions auxquelles nous avons droit n’ont pas changé depuis 15 ans. C’est comme si le ministère nous oubliait dans un coin. Le financement n’est pas à la hauteur de la tâche, c’est certain. C’est important que nos associations locales soient soutenues. On ne peut pas prendre pour acquis que cela va fonctionner tout seul.»

Quoiqu’il en soit, André Boivin n’a jamais regretté de s’être lancé dans l’aventure des loisirs pour les personnes handicapées, il y a quarante ans. «Ce sont des personnes extrêmement attachantes, et les relations qu’on entretient avec elles sont vraies. Si elles nous aiment, elles vont le dire, et si elles ne nous aiment pas, elles vont le dire aussi. C’est très valorisant de travailler dans ce domaine.»

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