Les Frères de la Charité officiellement poursuivis en justice

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Par Lise Tremblay
Les Frères de la Charité officiellement poursuivis en justice
Les Frères de la Charité ont fait 36 victimes, dont 17 jeunes Drummondvillois, selon les dénonciations à ce jour. (Photo : Deposit)

JUSTICE. Dix mois après que le Tribunal a autorisé une action collective contre les Frères de la Charité, qui ont été plusieurs à enseigner à Drummondville, le cabinet d’avocats Arsenault, Dufresne et Wee a officiellement déposé une poursuite le 8 décembre dernier, au palais de justice de Montréal.

De base, l’action collective fait suite aux nombreuses allégations d’agressions sexuelles commises par des religieux faisant partie des Frères de la Charité. Ceux-ci enseignaient au Collège Saint-Frédéric de même qu’au Collège Saint-Bernard de Drummondville.

Selon la liste anonymisée des victimes, ils ont fait 36 victimes, dont 17 jeunes Drummondvillois.

Les religieux qui sont visés par la poursuite sont le frère Raphaël (Collège Saint-Frédéric vers 1950), le laïc Joseph-André Fournier (Collège Saint-Bernard vers 1975-1980), le frère Rolland Thibault (Collège Saint-Bernard vers les années 1974-1978), le frère Albert Bibeau (Collège Saint-Bernard vers les années 1966 et 1970), le frère Goupil (1963), le frère Dominic (1947), le frère Antonin Lemay (1966-1968), le frère Julien-Viateur Plante (1966), le frère Cyprien (1974-1978) et le frère Ambroise (1961-1962).

Les agressions auraient été perpétrées dans différents lieux, soit dans les maisons d’enseignement, à l’église Christ-Roi de Drummondville et, dans certains cas pour le laïc Joseph-André Fournier, à son propre domicile. Les victimes étaient âgées de 11 à 15 ans au moment des faits. Certaines ont vécu jusqu’à une dizaine d’agressions.

«Les victimes demandent réparation et elles sont toutes impatientes d’obtenir justice, d’autant plus qu’elles vieillissent, indique l’avocat Justin Wee. À Drummondville, il y a le cas particulier de Joseph-André Fournier qui a fait plusieurs victimes sur de nombreuses années. Certaines l’ont dénoncé auprès de leur directeur, mais ces dénonciations semblent avoir donné lieu à des déplacements dans d’autres établissements. C’était vraiment le patern pathétique qu’on a pu voir dans d’autres congrégations religieuses. On a préféré déplacer les agresseurs que de les dénoncer auprès des autorités policières.»

Dans la requête introductive d’instance qui a été déposée cette semaine à la Cour Supérieure, on peut lire que les agressions sexuelles ont causé aux victimes, particulièrement à celle se faisant appeler A.B., de nombreux dommages tels que de l’anxiété, de l’hypervigilance, de l’humiliation ainsi que des problèmes de dépression.

L’histoire se terminera ultimement par un procès qui reste à être mis au calendrier.

«Pendant ce procès, on va essayer de démontrer que la congrégation savait que des agressions avaient lieu, qu’elle n’a rien fait, que des agressions ont aussi été commises par des directeurs et que tout cela constitue une faute qui doit être indemnisée», déclare Me Wee.

Ce dernier ajoute qu’il est toujours possible pour des victimes potentielles de s’ajouter au recours collectif.

«C’est gratuit et confidentiel et elles n’auront pas nécessairement besoin de témoigner à la cour», assure l’avocat Justin Wee.

Soulignons que la congrégation des Frères de la Charité a été fondée le 26 novembre 1807 à Grand, en Belgique. Des membres se sont établis au Québec en 1965.

 

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