AFFAIRES. Un peu plus d’un mois après la faillite de Signé Hurtubise spécialisée dans les produits de revêtement d’aluminium, l’entreprise Maibec se porte acquéreur des actifs et s’apprête à redémarrer la production lentement, mais sûrement.
En entrevue avec L’Express, Patrick Labonté, président-directeur général de Maibec, une entreprise très connue dans le milieu de la construction pour ses produits de bois tels que Canexel, a fait savoir que la production de panneaux d’aluminium redémarrera dès le début janvier avec une quinzaine d’employés.
«On a eu les clefs du bâtiment de la rue Alfred-Nobel le 7 décembre. On reprend les activités manufacturières de Signé Hurtubise, mais pas la partie Beaulieu revêtement qui s’occupait de l’installation. De même, on n’a pas acquis les locaux. Ils appartiennent toujours à une entreprise de Sherbrooke», informe M. Labonté.
Déjà, ce dernier avise que quelques employés ont été rappelés en vue de la relance. Des ouvertures de postes seront affichées sous peu, mais pas question d’y aller à fond de train pour ce nouveau départ. Les erreurs du passé resteront dans le passé.
«On va démarrer de manière modeste, mais solide, assure le PDG. Souvent, quand on grandit vite, malgré tous les efforts qu’on peut faire, on devient plus fragile. Nous allons redémarrer l’usine avec une quinzaine de personnes et nous visons entre 36 et 40 employés d’ici les 24 à 36 prochains mois. On va vraiment se concentrer sur les revêtements d’aluminium. On ne touchera pas aux murs rideaux.»
S’il n’a pas communiqué le montant de la transaction, M. Labonté assure que l’usine n’a pas été acquise pour une «bouchée de pain» malgré le contexte de la faillite.
«Le chemin juridique est tortueux. On est dépendant de plusieurs décisions administratives, mais on espère être capable de redémarrer l’usine au début de janvier.»
Ce n’est pas la première entreprise que Maibec acquiert dans le domaine de l’aluminium. L’an dernier, elle a mis la main sur l’usine Dizal de Québec, qui se veut complémentaire à Signé Hurtubise.
«Hurtubise fait spécifiquement des produits de couleur opaque alors que l’usine de Québec fait des imprimés de bois sur aluminium. Ce sera intéressant de proposer aux architectes deux solutions», commente M. Labonté.
Rappelons qu’en novembre, L’Express révélait que l’entreprise Beaulieu revêtement (Signé Hurtubise) était acculé à la faillite, menant quelque 400 employés au chômage. Près de 200 créanciers, dont plusieurs de la région de Drummondville, ont perdu d’importantes sommes pour un total de 42 M$.
«Avant d’acheter les actifs, on a cherché à comprendre ce qui s’est passé pour s’assurer qu’on puisse élever l’entreprise. On pense que la source de leurs difficultés était les coûts d’installation. Il y a certainement eu une mauvaise gestion. On ne génère pas de liquidités en vendant des produits moins cher que le coût de production et d’installation», exprime Patrick Labonté, en ajoutant que la pandémie a contribué aux déboires de l’ancienne administration.
«On regarde en avant. On est content d’être à Drummondville. C’est près des grands centres et des autoroutes. On croit que nous allons être capables d’amener l’entreprise davantage hors Québec. Avec notre réseau, on pourra certainement être plus fort en Ontario et aux États-Unis, mais on va faire les choses une à la fois», termine l’homme d’affaires.
Spécialisée dans le revêtement extérieur, Maibec compte une dizaine d’usines notamment en Beauce ainsi qu’au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse et en Colombie-Britannique. Créée en 1946, l’entreprise a établi son siège social à Lévis. Elle regroupe plus de 760 employés.
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