Militaire de père en fils

Militaire de père en fils
François Horion et son fils, William Horion, devant le Manège militaire de Drummondville. (Photo : Ghyslain Bergeron)

MAGASINE. Militaire pour les Forces armées canadiennes durant 27 ans, le Drummondvillois François Horion a accroché ses armes en 2017. C’est maintenant une fierté pour lui de voir son fils, William Horion, poursuivre l’héritage familial.

Lorsqu’il était encore étudiant, M. Horion s’est inscrit au Manège militaire de Drummondville pour ensuite se diriger dans la réserve. Au départ, cette idée n’était qu’un moyen pour amasser de l’argent.

«J’ai toujours voulu servir, mais je ne savais pas où aller. Donc, je suis entré dans la réserve. Tranquillement, j’ai fait mon chemin et ça a duré 27 ans», explique celui qui a fait ses débuts dans l’armée en 1989.

Il a commencé par le 6e Bataillon, Royal 22e Régiment à Drummondville. Il a passé la majorité de son temps à la base militaire de Valcartier en tant que 3e bataillon à l’infanterie légère, alors qu’il était fantassin. Il s’est également aventuré en Alberta, pour une durée de quatre ans, sur la base de Wainwright. Il a été déployé trois fois en mission officielle un peu partout dans le monde lors de sa carrière.

Ce parcours a inspiré son fils à vouloir s’engager dans le même domaine que son paternel, ce qui lui a fait voir les avantages du métier.

«C’est en voyant mon père que j’ai eu l’idée d’y aller aussi. Je voulais également servir, mais je ne savais pas dans quel métier aller. Je suis bien et j’ai une sécurité d’emploi, peu importe ce qui se passe», raconte le jeune de 19 ans.

Depuis la fin de ses cours en avril dernier, le jeune William se trouve à la base de Petawawa en Ontario. Il peut maintenant être déployé n’importe quand dans le monde; son unité est la prochaine qui sera envoyée en guerre, s’il y a lieu.

Une chose est certaine, voir sa progéniture prendre le chemin de l’armée rend le père très heureux. «C’est sûr que ça apporte une fierté. C’est toujours agréable de suivre son parcours et de lui dire de ne pas faire la même erreur que moi et ce qu’il devrait faire», confie celui-ci.

François Horion et son fils William. Ils sont militaires de père en fils. (Photo : gracieuseté)

Pour sa part, William Horion souhaite tracer son propre chemin. «Oui, j’ai un modèle, mais en même temps, j’essaie de faire mon propre nom. Je veux un peu suivre ses pas, mais aussi faire mes propres choses», assure ce dernier.

À travers ses 27 années de service, François Horion a trouvé quelques avantages à travailler dans l’armée. L’un d’eux est le fait de voyager régulièrement aux quatre coins de la planète. «La seule place où je ne suis jamais allé dans le monde, c’est en Afrique», lance-t-il.

Que ce soit partout au Canada, aux États-Unis, en Europe ou bien en Asie, la planète n’a plus de secrets pour lui.

«Aujourd’hui, je me promène avec mes enfants et ma conjointe et peu importe l’endroit où l’on va, on va connaître quelqu’un. J’ai des amis partout dans le monde», indique celui qui compte sur une famille complètement bilingue.

Son fils a également partagé sa vision des choses concernant les avantages de ce métier. «En ce moment, je n’ai pas pu encore voyager comme mon père, mais pour l’instant, ce sont vraiment les amitiés que tu fais qui seront plus fortes que n’importe quelles autres rencontres que tu pourrais faire dans ta vie», exprime William Horion.

Comme il est présentement en Ontario, le fait de parler anglais représente également un gros point positif qui lui sera utile le reste de sa vie.

Ce qui vient avec des avantages vient cependant avec le revers de la médaille. Outre les risques de se blesser ou pire, de trouver la mort, l’ex-militaire juge que d’être séparé de sa famille est la chose la plus difficile à vivre lorsqu’il est à l’étranger.

Le jeune retraité occupe maintenant ses jours en travaillant avec les cadets. Cela lui permet de redonner au suivant. Avec sa conjointe Karine Tremblay, il envisage d’aller voir leur fils à la base en Ontario.

Ce que sa femme a vécu

Comme l’a souligné M. Horion, l’un des inconvénients d’être soldat est le fait d’être séparé de sa famille pour un certain temps. Sa conjointe, Mme Tremblay, qui a également vécu sur la base de Valcartier et de Wainwright, a tenté chaque fois de voir les choses positivement.

«Un côté positif quand notre mari est absent, c’est que les amis deviennent notre famille. On est bien entouré et il y a de belles communautés sur les bases militaires. À l’époque de l’Afghanistan, j’étais seule avec les autres femmes pendant que nos hommes étaient tous partis. Ça tisse des liens; ça nous permet d’avoir du support et d’affronter tout ça ensemble», souligne celle qui faisait partie d’un groupe de quatre amies lors de ses moments sur la base de Valcartier.

Sur cette photo, on aperçoit François Horion en compagnie de sa femme Karine Tremblay, quelques semaines avant de prendre sa retraite, en 2017. (Photo : gracieuseté)

Avoir un conjoint et un fils militaires lui apporte néanmoins une grande source de fierté. «Mon mari a fait une belle carrière et quand je l’ai connu, il était déjà militaire. Si quelqu’un m’avait dit que j’allais être marié à un soldat, je ne l’aurais jamais cru», partage Mme Tremblay.

«Mon fils, je le sais depuis qu’il est jeune qu’il allait être dans l’armée. Avant qu’il ne parte, son employeur lui a offert un gros salaire avec plein de belles conditions. J’espérais vraiment qu’il reste, mais il a décidé de partir et c’est correct», poursuit-elle.

Jour du Souvenir

Célébré le 11 novembre, le jour du Souvenir est une date importante pour plusieurs personnes, alors que c’est le moment de rendre hommage aux sacrifices des soldats qui ont donné leur vie pour protéger leur patrie. M. Horion aimerait d’ailleurs que cette journée soit plus reconnue au Québec.

«C’est plate parce qu’au Québec, le jour du Souvenir est suivi, mais pas tant que ça. Quand tu regardes le reste du Canada, c’est une journée fériée. La culture au Québec est différente. Dans le reste du Canada, tu te présentes au Tim Hortons en uniforme et souvent la personne en avant de toi va payer pour toi. Je ne veux pas dire qu’il faut payer pour tout le monde, mais juste faire une poignée de main est important», estime celui qui a pris sa retraite à 46 ans.

«Si tu vas en Hollande et que tu portes un drapeau canadien et que tu dois payer, tu n’es pas chanceux! Tu n’auras pas rencontré les bonnes personnes. C’est le Canada qui a libéré la Hollande durant la Seconde Guerre mondiale et aujourd’hui, ils le savent tellement quand tu te présentes dans le pays», illustre ce dernier voulant démontrer l’importance du jour du Souvenir.

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