Le GARAF confirme la présence de lynx à Saint-Nicéphore

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Par Louis-Philippe Samson
Le GARAF confirme la présence de lynx à Saint-Nicéphore
Le GARAF a obtenu des images d'un lynx rôdant près du site d'enfouissement de Waste Management à Drummondville. (Photo : capture d'écran GARAF)

FAUNE. Plus d’un an après avoir tenté d’en repérer, le GARAF (Groupe d’aide pour la recherche et l’aménagement de la faune) a obtenu des images d’un lynx avec l’aide d’une citoyenne.

En février 2023, un groupe d’élèves avait passé une nuit au centre de plein air du Groupe Canimex, voisine du site d’enfouissement de Waste Management, afin de capturer des images d’animaux. À ce moment, seuls des cris de l’animal ont été captés.

Récemment, une citoyenne et photographe, Marylene Audet, a réussi à capter des images d’un lynx roux à l’aide d’une caméra de chasse, qui a aussi filmé un cerf, des coyotes et un pékan. Cette découverte a eu de quoi réjouir les professeurs et les élèves du GARAF.

«C’est fascinant comme situation, a lancé Pablo Desfossés, coordonnateur du GARAF. On a mis beaucoup d’efforts pour trouver des lynx. On savait qu’ils étaient là. Le GARAF veut pouvoir dire aux gens de Drummondville que nous avons une belle biodiversité chez nous. Nous augmentons actuellement nos efforts pour capturer des photos de lynx et quantifier leur population. Cette découverte a eu un effet explosif sur la motivation des élèves.»

Maintenant, les élèves de quatrième secondaire ont la tâche d’identifier le sexe de l’animal qui a été observé. Pour ce faire, M. Desfossés s’est rendu à l’emplacement où le lynx a été filmé afin de prendre des mesures de l’environnement. Grâce à celles-ci, les jeunes pourront déterminer les mensurations de l’animal par projection.

Le groupe s’est également rendu en forêt afin d’installer des pièges à poils. Ceux-ci serviront à créer des profils ADN des lynx afin de mieux évaluer leur population. Le GARAF sera appuyé par des biologistes à ce moment. Des caméras seront aussi installées de façon plus permanente dans l’espoir de capter plus d’images d’animaux.

«Nous ne sommes pas des spécialistes, donc nous avons demandé l’aide de biologistes pour nous guider dans l’évaluation de certains paramètres. Lorsque nous ne possédons pas les connaissances nécessaires, nous allons chercher l’expertise qu’il nous faut pour bien orienter les élèves. Nous avons la chance d’avoir un laboratoire de génétique qui nous aidera beaucoup à identifier les animaux lorsque nous aurons récolté des poils», a indiqué M. Desfossés.

Des élèves du GARAF ont installé des pièges à poils dans le secteur où le lynx a été observé. (Photo : GARAF)

Conservation

Maintenant que la présence de lynx dans le secteur du site d’enfouissement est confirmée, le GARAF tentera d’améliorer son habitat. Pour ce faire, on prévoit planter quelques bosquets de sapins. Ces bosquets sont très prisés des lièvres qui s’y réfugient en hiver notamment et y établissent leur terrier.

«Le lièvre est la principale proie du lynx. Nous allons donc favoriser la survie du lièvre pour favoriser celle du lynx. Ce sont des techniques qui sont éprouvées et suggérées par le ministère de la Faune. Le secteur est grand; nous pouvons faire plusieurs améliorations d’habitats. On pense pouvoir observer des augmentations de populations», a expliqué l’enseignant.

Les données récoltées par le GARAF pourront également être utilisées par la Ville de Drummondville pour son plan de conservation des milieux naturels. Un travail de sensibilisation auprès de la population devra aussi être réalisé.

«Notre objectif est de favoriser la conservation. On ne veut pas que les gens se rendent sur les sentiers en espérant voir des lynx. Un exemple d’action de conservation est de garder son chien en laisse dans le secteur. La présence de chiens stresse le lynx et diminue les chances de reproduction. Si nous voulons vivre en harmonie avec la biodiversité, il faut informer les gens afin que ce soit fait dans les règles de l’art», a souligné M. Desfossés.

Pour Pablo Desfossés et le GARAF ont très hâte de présenter leurs résultats. D’ailleurs, des observations de lynx leur ont aussi été rapportées à L’Avenir.

«Il y a de très grands territoires avec un énorme potentiel de biodiversité dans Drummond; avec la forêt Drummond en tête. On aimerait susciter l’intérêt des municipalités à aller voir ce qu’on a dans ces endroits. La conservation n’appartient pas seulement au GARAF, mais à toute la société», a conclu Pablo Desfossés.

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