MAGAZINE. Depuis 23 ans, les clients du Tim Horton’s situé au 2050 boulevard Saint-Joseph ont la chance de côtoyer Joël Duchesneau et sa bonne humeur contagieuse.
Vivant avec une déficience intellectuelle légère, Joël Duchesneau est décrit comme un employé agréable et souriant. Il aime son travail et ça paraît.
«J’aime tout de mon travail. Je travaille dans la cuisine à l’arrière, je vide toutes les poubelles, je nettoie toutes les tables. J’ai de très bons patrons. Je suis toujours de bonne humeur. L’accueil de mes collègues chaque matin me rend heureux. Je m’entends très bien avec eux», dit celui qui a célébré son 46e anniversaire le 28 mars dernier.
Après tant d’années à travailler dans la même succursale, Joël connaît très bien les clients réguliers et eux aussi ont appris à le connaître. Sa mémoire hors du commun et son sens du détail lui permettent de se souvenir précisément de la commande de chacun d’entre eux.
«Il se rappelle facilement le nom des gens. Il peut se souvenir de la sorte de beigne qu’un client prend. Si un client régulier ne prend pas de beigne un jour, Joël va le remarquer», décrit son père Denis Duchesneau.
Directrice générale chez Tim Horton’s, Yacinthe Blanchard a rencontré Joël la première fois il y a un peu plus de sept ans. Depuis, elle constate chaque jour les nombreuses qualités de son employé.
«Joël nous accueille toujours avec le sourire. Il est agréable et aime rendre service. Je pense que ses collègues de travail l’apprécient beaucoup pour ça. Il n’y a jamais de tension ou de malaise à travailler avec lui. Lorsqu’on lui demande quelque chose, si c’est bien expliqué, ce sera bien fait. Il est aussi très apprécié des clients», témoigne Mme Blanchard.
La directrice générale souligne également l’ouverture d’esprit dont fait preuve Joël, ses talents de communicateur, son assiduité et sa persévérance.
Au-delà du travail, Joël est un très grand fan de hockey et des Voltigeurs. Depuis 42 ans, sa famille possède des billets de saison aux mêmes sièges. Avide lecteur, il consulte les journaux chaque matin avant de partir au travail.
«J’aime lire les journaux de L’Express, les circulaires, les magazines, sur les Voltigeurs sur le cellulaire et des livres», énumère Joël.
Développer l’autonomie
Pour ses parents Denis et Lyse, le travail représente quelque chose d’extrêmement positif dans la vie de leur fils. Joël a toujours aimé avoir une structure dans sa vie. Aujourd’hui, il travaille en moyenne 37 heures par semaine au restaurant Tim Horton’s. En poste de 7 h à 15 h, il a développé sa petite routine quotidienne à laquelle il ne déroge pas.
«Joël est heureux d’avoir un emploi. C’est important pour lui d’avoir un horaire bien établi le matin avant de partir au boulot. Il est structuré dans tout ce qu’il fait. On sent qu’il en a besoin. Il a toujours été comme ça», témoignent les deux parents.
Depuis qu’il a environ 18 ans, Joël a occupé toutes sortes d’emploi. À l’exception d’un passage chez Walmart et dans un Jean Coutu, il a surtout évolué dans le milieu de la cuisine et des restaurants. Ses premières expériences ont été au Red Lobster, là où se trouve maintenant Normandin, et au Resto Pub Trattoria, qui a eu pignon sur la rue Lindsay. Chacun de ces emplois lui a permis de développer son autonomie.
«Enfant, il avait la responsabilité de sa chambre et elle était toujours rangée. Il avait déjà cette autonomie-là. En travaillant, il l’a encore plus développée en côtoyant d’autres personnes», décrit Lyse Gauthier-Duchesneau.
Malgré ses 23 ans chez Tim Horton’s, Joël Duchesneau se voit y travailler encore longtemps. Tant lui que ses parents et sa patronne sont fiers de ce qu’il réussit à accomplir jour après jour.
