TRIBUNE LIBRE. Une rencontre houleuse eut lieu mardi soir à l’école secondaire La Poudrière. Intitulée «séance d’information», elle devait plutôt être libellée «Aux barricades, citoyens» Très tôt, en rafales, une large majorité faisait front commun pour rejeter le projet proposé.
L’office d’habitation Drummond, la Maison Habit Action et le service d’urbanisme de la ville en ont présenté à tour de rôle les tenants et les aboutissants avec brio. Il faut saluer particulièrement la résilience et patience du directeur de l’OH Drummond. Soulignons également le témoignage de Lancelot, ex-bénéficiaire et reconnaissant de l’apport de la Maison HA dans sa vie.
La modératrice de la soirée a eu bien du mal à gérer la soi-disant période de questions. On assiste alors plutôt à de longs exposés des préoccupations de chacun, sous les applaudissements de leur confrérie. Les gens qui défilent au micro s’intéressent plus à leur interminable préambule qu’à la réponse à une question qu’il devait poser. Sommes à mille lieues du vivre ensemble. Plusieurs reconnaissent la nécessaire réhabilitation de la clientèle cible et le bien-fondé d’une résidence en deuxième étape. À contrario, ils enchaînent en précisant qu’il fallait chercher ailleurs sa mise en place. La scène rappelle celle où les gens consultés sont majoritairement pour la lutte aux changements climatiques; mais refusent systématiquement de modifier quelques comportements, si bénins soient-ils.
On se rappelle tous la saga de Select Aviation. Une incessante pression de quartier a chassé une entreprise florissante. L’odeur de cannabis provenant d’une zone agricole va-t-elle mobiliser une campagne citoyenne? Sur place depuis 1984, l’établissement carcéral Drummond devrait s’épargner une revendication des propriétaires du secteur Marconi!
Les citoyens ont non seulement le droit, mais le devoir de s’intéresser à l’activité municipale. Mais le bien commun doit toujours être prépondérant à l’intérêt individuel. Nul n’est besoin d’élaborer sur les problèmes de logement et de comportement déviant auxquels font face les municipalités. Drummondville ne fait pas exception.
La soirée fut une digne démonstration du «pas dans ma cour», bien que l’on réfute ce qualificatif. À tous les aidants qui se vouent à accompagner nos concitoyens en difficulté, vous avez toute mon admiration. Aux autorités municipales et aux élu(e)s, vous avez toute ma sympathie. Les aléas de la vie publique dans les municipalités voisines en sont de vibrantes illustrations.
À bon entendeur, salut.
Michel Lemay, Drummondville
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