Une 34e Nuit des sans-abri pour rappeler la responsabilité collective

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Par Louis-Philippe Samson
Une 34e Nuit des sans-abri pour rappeler la responsabilité collective
Le comité organisateur de la 34e Nuit des sans-abri. (Photo : Ghyslain Bergeron)

ITINÉRANCE. La Nuit des sans-abri sera de retour pour une 34e année à Drummondville le vendredi 20 octobre prochain. Pour l’occasion, une cinquantaine de personne en situation d’itinérance ou vivant dans la précarité sont attendues à la place Saint-Frédéric.

Parmi eux se trouvera assurément Éric Dumont, un homme qui vit dans la rue depuis trois ans et demi. Selon lui, les initiatives comme la Nuit des sans-abri sont nécessaires pour les personnes comme lui.

«C’est un événement qui est organisé pour nous autres, ceux qui vivent dans la rue, qui ont de la misère. Ça vient nous chercher des choses comme ça. On essaie de s’impliquer du mieux qu’on peut pour ça et d’aider notre prochain. On a un campement et on reçoit des gens qui arrivent de l’Abitibi et de la Gaspésie. On est huit à vivre à cet endroit depuis un mois», a raconté M. Dumont.

Éric Dumont, qui vit en situation d’itinérance depuis plus de trois ans, se réjouit que des événements comme la Nuit des sans-abri mettent en lumière les gens vivant dans la rue. (Photo : Ghyslain Bergeron)

L’homme apprécie énormément l’aide que les organismes locaux offrent aux gens comme lui. Cependant, il estime que plus d’actions pourraient être faites dans le contexte actuel.

«La Ville peut bien investir dans des logements, mais ça n’aide pas nécessairement les sans-abri. Il faudrait que les loyers soient plus abordables. Une chambre coûte presque autant que le montant que je reçois du gouvernement. Aujourd’hui, il faut être deux pour avoir un appartement, mais il faut être avec une bonne personne», a décrit Éric, qui s’est retrouvé à la rue lorsqu’il a quitté une relation toxique dans laquelle il a vécu de la violence conjugale.

Selon lui, le sujet de l’itinérance est encore tabou. Avec l’hiver qui approche, il est important d’en parler parce que toute l’aide possible sera la bienvenue. «On prend tout ce qu’on nous offre. On s’organise comme on peut. Des gens nous ont donné des coupe-vent, de quoi isoler notre tente et se garder au chaud un peu. On n’aurait jamais eu cet équipement sans ces gens», a ajouté Éric Dumont.

Pour le comité organisateur de la Nuit des sans-abri, la sensibilisation à cet enjeu de société est l’un des principaux objectifs de l’événement. «C’est une occasion de mettre en lumière les défis de ces gens et de rappeler notre responsabilité collective envers eux, a indiqué Yvon Bonneau, travailleur de rue à La Piaule et membre du comité organisateur. Il est crucial de comprendre que la réalité des personnes vivant en situation d’itinérance ne se résume pas qu’à quelques statistiques. Gardons en tête que la Nuit des sans-abri est une opportunité de rallier nos forces, de réfléchir à notre engagement envers les plus démunis et d’œuvrer pour un avenir où chaque personne aura droit de vivre dans la dignité.»

Lors de la soirée du 20 octobre, de la nourriture, des témoignages et des prestations musicales seront proposés. «On reprend le même concept que l’an dernier. On a deux groupes qui vont s’occuper de l’ambiance musicale. Il y a aussi l’hommage aux disparus qui est toujours bien attendu», a ajouté M. Bonneau.

La 34e Nuit des sans-abri se tiendra de 18 h à 23 h, le 20 octobre, à la place Saint-Frédéric au centre-ville de Drummondville. L’événement est organisé conjointement par l’Ensoleilvent, la Fondation de la Tablée populaire de Drummondville, le Comptoir alimentaire Drummond, la Maison Habit-Action, Pivot Centre-du-Québec, La Piaule Centre-du-Québec, le Carrefour d’entraide Drummond, le Réseau d’aide le Tremplin, le Centre communautaire Drummondville-Sud et la CDC Drummond. Une soixantaine de municipalités du Québec proposeront leurs propres activités.

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