La FIQ exhorte le gouvernement de conclure une entente une fois pour toutes

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Par Cynthia Martel
La FIQ exhorte le gouvernement de conclure une entente une fois pour toutes
La FIQ a déclenché des journées de grève en novembre dernier. (Photo : d'archives Ghyslain Bergeron)

SANTÉ. Après plus d’un an de négociations, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) n’est toujours pas parvenue à une entente de principe. À l’instar des 75 000 autres membres, les 5400 syndiqués de la Mauricie et du Centre-du-Québec ont intensifié leurs moyens de pression pour exhorter le gouvernement Legault à dénouer l’impasse une fois pour toutes.

Au cours des quatre dernières semaines, une série d’actions de mobilisation s’est tenue aux quatre coins de la province devant le bureau de circonscription des différents députés de la CAQ, dont celui de la présidente du Conseil du Trésor et députée de Champlain, Sonia LeBel, et celui du ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé.

Le but de la démarche était simple : rappeler au gouvernement que la santé des citoyens, y compris celle des professionnelles en soins, est de leur responsabilité et qu’elle doit impérativement être au cœur de leurs priorités.

«Les demandes actuelles du gouvernement mettent en péril la sécurité et la qualité des soins à la population. Le gouvernement doit trouver des solutions durables, à la fois pour régler la prochaine convention collective et les problèmes du réseau qui perdurent depuis des décennies. Le premier ministre dit qu’il veut revenir aux priorités. Il n’y a pas de priorité plus grande que la santé dans l’esprit des professionnelles en soins et des Québécois», insiste Patricia Mailhot, présidente par intérim du syndicat des professionnelles en soins de la Mauricie et du Centre-du-Québec (FIQ-SPSMCQ).

Parmi les points qui achoppent dans les négociations, il y a notamment la mobilité et la flexibilité des infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes.

«Le gouvernement veut déplacer n’importe où et à tout moment les employés même si on est régis par un ordre professionnel. Demander à un employé qui travaille depuis 15 ou 20 ans dans le même secteur spécialisé d’aller travailler dans un autre département qui ne s’apparente pas à ses compétences, c’est très difficile, voire stressant. On soigne des humains. On y voit ici un enjeu de sécurité majeur au niveau de la population», soutient Mme Mailhot.

Les ratios sont également au cœur des discussions.

«En santé, il n’y a pas de maximum de patients qu’une infirmière peut avoir sous sa charge. Vous comprendrez que dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre et de départs massifs, les professionnelles se retrouvent avec encore plus de patients, et ce, dans un cadre où le droit à l’erreur n’est pas envisageable. Ça aussi, on juge que ce n’est pas sécuritaire», indique-t-elle.

La FIQ demande également de revoir la définition du temps supplémentaire.

«Le gouvernement a fait part de son intention de payer le temps supplémentaire uniquement à partir du moment où l’infirmière a complété toutes ses heures prévues. En d’autres mots, si son horaire de la semaine est de 37 heures et demie, elle sera payée en temps supplémentaire seulement au bout de ces heures, et ce, même si elle a travaillé 16 heures consécutives l’une de ces journées», précise la représentante syndicale.

La FIQ demande au gouvernement de passer de la parole aux actes en s’assurant que ses offrent améliorent significativement les conditions de travail des professionnelles en soins. Le syndicat estime qu’il est temps de reconnaître l’expertise de tous ces syndiqués.

«Il faut cesser l’hémorragie. Redonner de bonnes conditions de travail. Voir comment on peut garder notre monde et en attirer d’autres. Certains syndicats ont accepté de redonner l’ancienneté à des professionnelles même si elles avaient quitté le réseau public. Ça aussi c’est sur la table de négociations. Évidemment qu’on ne va pas contrer la pénurie de main-d’œuvre du jour au lendemain, mais je crois que si on met toutes ces actions gagnantes dans la convention, on va au moins arrêter de perdre des professionnelles», estime Patricia Mailhot.

Les membres de la FIQ se rassembleront dans les rues de la ville de Québec le 16 mars prochain pour se faire entendre une fois de plus.

«Rares sont les fois où les infirmières sortent dans les rues, parce qu’elles travaillent la fin de semaine, le soir, la nuit, à Noël, au jour de l’An; ça fait partie de notre quotidien. Cependant, quand elles sortent, qu’elles clament haut et fort que les soins ne sont plus sécuritaires parce qu’elles savent par ce cri du cœur ce qui peut advenir de tout ça, il faut les écouter», conclut-elle.

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