Gueules de bois, une musique du terroir bâtie sur le plaisir

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Par Claude-Hélène Desrosiers
Gueules de bois, une musique du terroir bâtie sur le plaisir
Le groupe Gueules de bois sera en spectacle au Festival Trad-Cajun. (Photo : Ghyslain Bergeron)

MAGAZINE. Gueules de bois, ce sont trois amis qui offrent un univers musical éclaté. Dans un style qu’ils qualifient de western-folk agricole, ils misent sur la chaleur des guitares et des voix. Un peu à l’envers de la tendance new country, ils ramènent le country à ses racines.

Le groupe fait partie des artistes invités au Festival Trad-Cajun de Drummondville. Il lancera pour l’occasion son premier album.

Il est composé d’Olivier Beaulieu, d’Éric Maheu — qui est aussi membre de Kaïn et La Chicane — et de Jean-Philippe Audet. Rencontre avec les deux premiers, des hommes résolument gentils et simples.

Les débuts

En 2009, Olivier Beaulieu se produisait en spectacle dans un bar de Drummondville. Dans la salle, il y avait les membres du groupe Kaïn, dont Éric Maheu. Ils se sont mis à discuter ensemble et se sont promis de jouer ensemble sous peu, ce qu’ils ont fait la semaine d’après. Ça a été un véritable coup de foudre musical.

Olivier Beaulieu, Éric Maheu et Jean-Philippe Audet composent le groupe. (Photo Ghyslain Bergeron)

À la même époque, Olivier Beaulieu a commencé l’aventure de Star Académie. Parmi les autres candidats, il y avait un certain Jean-Philippe Audet, avec qui il s’est rapidement lié d’amitié.

Dès leur sortie de Star Académie, ce dernier présente Jean-Philippe Audet à Éric Maheu. Les trois se mettent à jouer ensemble et développent des liens d’amitié. C’est le début de Gueules de bois.

Une méthode de travail non conventionnelle

Le trio a une façon de faire très particulière. Avant chaque spectacle, l’un arrive avec une chanson, indique les accords, et voilà! Ça passe ou ça casse. Si la chanson ne passe pas le test de son, ils ne la font pas.

C’est ainsi qu’ils peuvent jouer en spectacle une chanson qu’ils ne connaissent pas tous nécessairement… puis l’écouter à la radio en se demandant où ils ont déjà entendu ça, pour finalement se rendre compte qu’ils interprètent cette chanson depuis 10 ans !

«C’est ça qui fait que c’est original. Ce n’est pas parce qu’on est lâches ou qu’on ne veut pas pratiquer, c’est parce qu’on veut garder ce petit edge-là», précise Éric Maheu, qui s’occupe de la basse et de la batterie. Selon lui, c’est une façon de faire qui est payante. «Si tu as du fun, le public, automatiquement, va avoir du fun», ajoute-t-il.

Des marchands de bonheur

Le trio est arrivé à une étape importante de sa carrière, soit de présenter un album de chansons originales. Le CD, 100 % francophone, sera disponible en primeur au Festival Trad-Cajun. Du contenu qui ne déroutera pas les fidèles du groupe, selon les musiciens. «On a réussi à avoir la couleur que les gens aiment quand ils viennent nous voir. Si tu n’as pas un sourire en nous écoutant, c’est parce que ça va vraiment mal dans ta vie ! On a un truck rempli de bonheur, on est des marchands de bonheur et on veut l’amener entre autres au Festival Trad-Cajun», dit Éric Maheu.

Pour lui, il était important de ne pas dénaturer le style du groupe. «On n’a pas essayé de se faire un brushing ou une permanente racine !», dit-il en riant. «C’est Davy Gallant qui fait le mixage dans son studio d’enregistrement. C’est un artiste accompli. Il vient tout crémer ça, il ajoute des petites touches comme lui seul connaît le secret. Il est un vrai magicien», commente-t-il, visiblement admiratif.

(Photo Ghyslain Bergeron)

Questionnés sur ce qui inspire leurs compositions, les hommes servent une réponse dans la simplicité. «Nos chansons parlent de thèmes simples comme l’amour, le travail, la route… Des thèmes de base auxquels le monde peut s’identifier», explique Olivier Beaulieu. «On parle le même langage que le monde», ajoute Éric Maheu.

Excités et heureux de présenter un nouveau spectacle à la deuxième édition du Festival Trad-Cajun, ils sont prêts à aller à la rencontre du public. «Ah! Un bon vieux show de tente bien remplie! Si j’avais le choix entre la tente et le gros stage à côté… la tente m’appelle! C’est plein de monde, la bière est dans le coin, la chaleur est là, l’énergie aussi…», rêve Olivier Beaulieu.

Le succès, mais pas à tout prix

Dans le quotidien, chacun des membres a une vie différente. Surtout pour Jean-Philippe Audet et Olivier Beaulieu, qui sont respectivement dans les domaines de l’enseignement et dans les services financiers. «C’est ce qui nous permet de faire Gueules de bois sans trop d’attentes. Sans trop d’attentes, ça ne veut pas dire sans ambition, parce qu’on en a en masse, mais pas à tout prix. On veut juste continuer à se faire du fun. Le jour où on n’aura plus de fun : game over, Gueules de bois. Ça a été construit là-dessus», affirme Éric Maheu.

Ils sont avant tout de bons amis, admiratifs les uns des autres. Leur complicité saute aux yeux, chacun complétant la phrase de l’autre. Ils ont de la joie et de la gratitude à faire ce qu’ils font.

Olivier Beaulieu. (Photo Ghyslain Bergeron)

Entre eux, il y a une chimie spéciale qui, selon eux, n’arrive pas souvent dans un groupe. Terminant à la sauce «Gueules de bois», Olivier Beaulieu conclut, dans un éclat de rire : «14 ans… Je n’ai pas vu de triangle amoureux durer aussi longtemps!».

Ce sera la fête au Festival Trad-Cajun!

Gueules de bois se produira le samedi 7 octobre à 17 h dans le cadre du Festival Trad-Cajun qui se tiendra au parc Woodyatt.

Le même jour, les groupes Musique à bouches, Pickin’ Party Bluegrass Band, La Patente et Bodh’aktan sont aussi à l’affiche.

Le dimanche 8 octobre, Masson Stomp, Raphaël Dénommé, Nicolas Pellerin et les Grands hurleurs et Lendemain de veille fouleront les planches. Salebarbes clôturera le festival avec l’énergie qui caractérise le groupe.

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