Pour un éveil de la conscience écologique chez les jeunes

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Par Emmanuelle LeBlond
Pour un éveil de la conscience écologique chez les jeunes
Fabrice Cormier a lancé sa propre compagnie de vêtements éthiques et écologiques. (Photo : Ghyslain Bergeron)

MAGAZINE. Le propriétaire de la marque Héppie, Fabrice Cormier, a cette force : celle de concrétiser des projets. Celui qui teint des vêtements avec des végétaux est prêt à tout pour éveiller la conscience écologique chez les jeunes. L’entrepreneur change le monde, un chandail à la fois.

Le Drummondvillois a développé sa fibre entrepreneuriale à l’adolescence. «J’avais déjà une entreprise de vêtements au secondaire. Je faisais des tie-dyes. Ça marchait super bien. Un moment donné, je me suis un peu lassé. Tout le monde peut teindre des chandails avec de la teinture chimique.»

Fabrice a mis de côté son projet afin de se concentrer sur sa pratique sportive. La boxe a fait partie de sa vie pendant onze ans. «Je ne pensais à rien d’autre. J’ai arrêté de boxer à l’âge de 22 ans, un peu avant la pandémie. J’avais beaucoup de temps devant moi. J’avais envie de performer dans quelque chose, tout en me sentant épanoui», raconte-t-il.

Le Drummondvillois utilise une technique de sérigraphie. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Plus motivé que jamais, le jeune homme a renoué avec l’entrepreneuriat. Cette fois, il avait envie de sortir de l’ordinaire. Offrir des produits uniques qui étaient à son image. La production de vêtements écoresponsables s’est imposée d’elle-même.

Un déclic s’est produit lorsqu’il a visionné des documentaires sur l’industrie mondiale du textile. «En creusant un peu, j’en ai appris davantage sur les conditions des travailleurs dans les pays en développement et sur les conséquences de la mode pour l’environnement. La teinture chimique consomme beaucoup d’eau», mentionne-t-il.

Le Drummondvillois s’est lancé dans la production de chandails faits en coton biologique local et teints de façon naturelle avec des végétaux. Ce n’était pas une mince affaire.

Fabrice a suivi des formations en ligne afin d’en apprendre davantage sur la teinture végétale. La phase d’expérimentation a duré plusieurs mois. Son procédé artisanal nécessite l’utilisation de gros chaudrons. «J’ai commencé avec de la racine de garance. J’ai passé une petite commande. J’ai fait des tests sur des chandails. Ça m’a pris un an avant de maîtriser la technique», explique celui qui a fait ses débuts dans la cuisine de sa mère.

Mentionnons que la garance est une plante vivace dont la racine est récoltée par une herboriste québécoise. Fabrice utilise aussi de la peau d’avocat et du brou de noyer noir pour teindre ses vêtements.

L’entreprise Héppie propose des chandails en coton biologique tissés au Québec et teints de façon naturelle avec des végétaux. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Une fois la compagnie lancée, l’entrepreneur a enchaîné les projets les uns après les autres. Il a lancé une collection de chandails en collaboration avec des artistes de la région. Les dessins qu’on retrouve sur les vêtements sont imprimés grâce à une technique de sérigraphie.

Le Drummondvillois a aussi conçu une collection pour les skateurs. Il a eu l’idée d’intégrer une serviette sur le chandail. De cette manière, les sportifs peuvent essuyer la sueur sur leur visage. «C’est quelque chose que je veux produire en plus grosse quantité. Il y a la possibilité de développer pour d’autres sports comme le basketball.»

En parallèle, Fabrice planche sur l’élaboration de vêtements réversibles, c’est-à-dire des manteaux qui se portent des deux côtés. Le propriétaire d’Héppie y voit plusieurs avantages, soit de diminuer de nombre de morceaux dans sa garde-robe, miser sur des vêtements durables et avoir des pièces qui sortent de l’ordinaire.

De plus, le Drummondvillois s’est donné la mission de sensibiliser les consommateurs à la mode écoresponsable. «Les gens sont préoccupés par leur vie. Ils veulent juste s’habiller et être à la mode. Ils ne pensent pas plus loin. Ils achètent leurs vêtements en magasin et ils ne pensent pas aux impacts que leurs choix peuvent avoir. Les gens s’en foutent parce qu’ils ne voient pas les conséquences. Je veux qu’ils réalisent qu’il y a des personnes qui font nos vêtements.»

L’entrepreneur de 27 ans accepte toutes les invitations qui se présentent à lui afin de transmettre son message. Entre autres, il a participé à une table ronde de l’organisme Fashion Revolution à Montréal. Il a récemment animé une conférence pour les élèves du centre de formation des Maskoutains à Acton Vale.

Par ses actions, Fabrice souhaite s’adresser à la nouvelle génération. «Je veux conscientiser tout le monde, surtout les jeunes. Ce sont eux qui vont faire le changement», termine-t-il.

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