Une année mouvementée chez les Voltigeurs

Une année mouvementée chez les Voltigeurs
Philippe Boucher et Éric Bélanger. (Photo : archives, Ghyslain Bergeron)

HOCKEY. L’année 2022 a été mouvementée à bien des égards chez les Voltigeurs de Drummondville.

Tant sur la glace qu’à l’extérieur de celle-ci, l’action n’a pas manqué au sein de l’organisation. L’Express a retenu quelques événements marquants survenus au cours des 12 derniers mois chez les Rouges.

Une élimination hâtive

Malgré une fin de saison laborieuse (fiche de 1-5-3-1), les Voltigeurs (28-25-9-6) parviennent à soutirer l’avantage de la patinoire à l’Armada (30-29-5-4) en vue du premier tour des séries éliminatoires. En raison de la longue pause forcée par la pandémie, ce qui a repoussé la fin de la saison régulière, la première ronde est disputée sous un format trois-de-cinq plutôt que quatre-de-sept.

Édouard Charron et Charles-Edward Gravel. (Photo d’archives, Sébastien Gervais)

Après une victoire dans le premier duel, les protégés de l’entraîneur-chef Steve Hartley encaissent trois revers consécutifs. La série se joue en partie sur les unités spéciales, l’Armada marquant notamment quatre buts à court d’un homme. Après cette élimination hâtive, le vétéran Édouard Charron ne mâche pas ses mots.

«L’Armada avait un plus grand désir de gagner que nous. Notre sentiment de désespoir a fait défaut. L’équipe s’en va dans la bonne direction, mais j’espère que les gars vont retenir la leçon. On a vu ce que ça prend pour gagner en séries : il suffit que les gars soient prêts à se sacrifier.»

Au lendemain de cet échec, le directeur général Philippe Boucher dévoile les nouvelles attentes de l’organisation en dressant son bilan. «À partir de la saison prochaine, je ne veux plus entendre dire qu’on est jeunes ou qu’on n’a pas d’expérience. Je veux que l’équipe se hisse dans le haut du classement et qu’on essaie d’arriver au but, qui est de gagner dans les trois prochaines années.»

Lamoureux, le choix des Coyotes

En juillet, Maveric Lamoureux réalise un rêve de jeunesse en étant repêché en première ronde par les Coyotes de l’Arizona. Lors de la séance de sélection tenue au Centre Bell, son nom est prononcé au 29e rang au total. Un large sourire accroché aux lèvres, le défenseur format géant essuie quelques larmes en se dirigeant vers l’estrade où l’attend le commissaire Gary Bettman. Lamoureux devient ainsi le 11e joueur de l’histoire des Voltigeurs à être repêché au premier tour.

Maveric Lamoureux. (Photo : Coyotes de l’Arizona)

En août, les Coyotes lui octroient un contrat de trois saisons. Durant le camp d’entraînement, Lamoureux vit une expérience unique en côtoyant les joueurs de l’organisation. «J’ai tellement pu grandir à travers cette expérience-là. En passant autant de temps avec eux, j’ai pu réaliser que le hockey, c’est un mode de vie pour eux. Ils ne laissent aucun détail de côté. C’est une guerre entre chaque joueur. Chacun fait tout en son possible pour être le meilleur.»

Des blessures à long terme

En juin, le verdict tombe. L’attaquant Justin Côté et le défenseur Maveric Lamoureux doivent subir une intervention chirurgicale qui nécessitera une réhabilitation d’environ six mois. Lors des dernières séries éliminatoires, les deux jeunes étoiles des Voltigeurs ont joué en dépit d’une blessure récurrente à une épaule.

S’armant de patience, Côté et Lamoureux redoublent d’ardeur à l’entraînement en attendant de pouvoir venir prêter main-forte à leurs coéquipiers. Leur retour au jeu n’est prévu que vers la fin du mois de décembre.

Justin Côté. (Photo d’archives, Ghyslain Bergeron)

«Le plus dur, c’est de ne pas avoir de pouvoir, exprime Justin Côté. Tu regardes l’équipe, mais tu ne peux pas rien faire. C’est tellement dur de ne pas pouvoir aider, autant quand ça va bien que ça va mal. Quand on est sur la glace, on a le pouvoir de changer quelque chose.»

En octobre, une autre tuile tombe sur la tête des Voltigeurs quand Riley Mercer se blesse à un genou dès son deuxième départ. Le gardien de 18 ans, qui a fait vive impression au camp d’entraînement des Canadiens de Montréal, doit subir une opération qui le tiendra à l’écart du jeu pendant plusieurs semaines. Son absence forcera les Voltigeurs à faire l’acquisition du vétéran Kevyn Brassard sur le marché des transactions.

Un nouveau capitaine aussitôt échangé

Après une saison sans capitaine, les Voltigeurs identifient leur nouveau meneur en septembre, à la veille de leur match d’ouverture. L’attaquant de 20 ans Charles-Antoine Dumont sera secondé par Luke Woodworth, Justin Côté et Maveric Lamoureux. En l’absence de ces deux derniers, Jérémy Lapointe arbore également une lettre sur son chandail.

Charles-Antoine Dumont. (Photo d’archives, Ghyslain Bergeron)

Moins de trois mois après sa nomination, lors de l’ouverture du marché des transactions, Charles-Antoine Dumont est échangé au Drakkar de Baie-Comeau en retour de Xavier Fortin. L’organisation ne prévoit pas identifier son successeur immédiatement.

Le congédiement de Steve Hartley

Le 16 novembre, une véritable bombe secoue les Voltigeurs et la LHJMQ alors que Steve Hartley est congédié. Le dg Philippe Boucher assurera l’intérim derrière le banc du club, qui montre une fiche de 10 victoires et 9 défaites à ce moment. «La performance générale de l’équipe depuis le début de l’année est en deçà de nos attentes, explique Philippe Boucher. Nous avons conclu que l’équipe avait besoin d’une nouvelle voix.»

Steve Hartley. (Photo d’archives, Ghyslain Bergeron)

À sa cinquième saison comme entraîneur-chef, Steve Hartley s’arrête donc à une seule victoire d’égaler un record d’équipe détenu par Mario Duhamel. L’homme de hockey se dit déçu, mais pas amer envers les Voltigeurs. «Ce n’est pas une nouvelle plaisante à apprendre, mais malheureusement, ça fait partie du métier. Quand je regarde l’ensemble de l’œuvre, je suis extrêmement fier de ce qu’on a accompli tout le monde ensemble.»

L’embauche d’Éric Bélanger

Une semaine après le licenciement de Steve Hartley, les Voltigeurs nomment Éric Bélanger au poste d’entraîneur-chef. La veille, l’ex-attaquant de la LNH avait délaissé ses fonctions à la tête des Lions de Trois-Rivières, dans la ECHL.

Éric Bélanger. (Photo d’archives, Ghyslain Bergeron)

«Éric coache ses équipes comme il a joué : avec passion et intensité, affirme Philippe Boucher au sujet de son ami de longue date. Il connait le monde du hockey, il connait la game et il possède une expérience de la Ligue nationale importante qu’il pourra partager à tous nos joueurs.»

Se décrivant comme un coach intense et passionné, Éric Bélanger estime que la LHJMQ se veut un véritable tremplin vers la LNH.

«J’adore travailler avec les jeunes, parce que leur réceptivité est excellente. J’ai déjà été dans leurs souliers. Je vais pouvoir leur redonner mon savoir. Une chose est sûre, mon équipe sera structurée, préparée et va jouer avec beaucoup de hargne, comme le joueur que j’étais.»

Une triste nouvelle

Le 9 décembre, les joueurs des Voltigeurs apprennent une triste nouvelle, celle du décès de Francis Durocher.

Un hommage à Francis Durocher a été rendu avant le match entre les Voltigeurs et le Drakkar, le 11 décembre, au centre Henry-Leonard. (Photo : Kassandra Blais)

Le jeune homme de 17 ans originaire de Saint-Lambert souffrait d’une leucémie. Le défenseur des Riverains du Collège Charles-Lemoyne avait disputé quelques matchs dans l’uniforme des Voltigeurs au début de la saison 2021-2022.

D’ici la fin de la saison, les joueurs des Voltigeurs arboreront les initiales de Francis Durocher sur leur casque afin d’honorer sa mémoire.

Des accusations de viol collectif 

En décembre, des accusations de viol collectif éclaboussent l’organisation des Voltigeurs. Radio-Canada Sports rapporte qu’en 2016, une adolescente de 15 ans aurait été agressée sexuellement par trois jeunes hommes, dont deux joueurs des Voltigeurs. À ce moment, deux des trois présumés agresseurs étaient d’âge mineur tandis que le troisième, Noah Corson, était majeur.

Noah Corson. (Photo d’archives, L’Express)

Le président des Voltigeurs, Éric Verrier, assure que personne au sein de l’organisation n’était au courant de cette histoire. «J’ai été renversé, je n’en reviens toujours pas. C’est contre toutes les valeurs de l’organisation. On dénonce les situations comme celles-là et s’il y a collaboration à avoir avec l’enquête on va collaborer. Pour l’instant, nos pensées vont vers la victime.»

L’organisation des Voltigeurs ajoute : «Nous allons continuer notre mission, encore plus capitale, d’éduquer et de sensibiliser nos joueurs à ces situations et ces comportements excessivement graves lesquelles nous voulons collectivement éradiquer de notre société.»

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