Steve Hartley à la fois déçu et fier

Steve Hartley à la fois déçu et fier
Déçu par son congédiement, Steve Hartley s’est dit «extrêmement fier» de son parcours chez les Voltigeurs. (Photo : archives, Ghyslain Bergeron)

HOCKEY. Steve Hartley est touché en plein cœur. C’est néanmoins avec classe et sentiment du devoir accompli que l’entraîneur-chef au plus long règne dans l’histoire des Voltigeurs encaisse l’affront de son congédiement.

À sa septième saison derrière le banc drummondvillois, sa cinquième dans les souliers d’instructeur en chef, Steve Hartley a vécu un choc lorsque le directeur général Philippe Boucher lui a annoncé son licenciement, mercredi. L’homme de hockey de 37 ans est toutefois retombé rapidement sur ses pattes, acceptant de s’entretenir avec les représentants des médias à peine quelques heures plus tard.

«C’est sûr que je suis extrêmement déçu, mais je ne suis pas amer. Ce n’est pas une nouvelle plaisante à apprendre, mais malheureusement, ça fait partie du métier. Quand on décide de devenir entraîneur-chef, on sait que ça fait partie des risques du métier et on l’accepte», a exprimé celui dont le père, Bob Hartley, a été congédié à trois reprises dans la Ligue nationale de hockey.

Steve Hartley s’est adressé aux médias quelques heures après son congédiement. (Capture d’écran)

Le Franco-Ontarien originaire de Hawkesbury ne retient que du positif de son séjour à Drummondville, où ses deux filles sont d’ailleurs nées.

«Quand je regarde l’ensemble de l’œuvre, je suis extrêmement fier de ce qu’on a accompli tout le monde ensemble. Dans les quatre dernières saisons, notre équipe est troisième dans la LHJMQ au niveau du pourcentage de victoires. Personne ne nous voyait là. Personne ne peut nous l’enlever. On avait l’organisation à cœur. On l’a accompli en équipe», a fait valoir le successeur de Dominique Ducharme, en se disant reconnaissant envers chaque membre de l’organisation.

Le coaching dans le sang

Refusant de brandir l’excuse des blessures, Steve Hartley a néanmoins admis que le visage des Voltigeurs n’est pas le même sans les vétérans Maveric Lamoureux et Justin Côté, sans oublier le gardien Riley Mercer.

«Personne n’est content de notre début de saison. Je suis le premier responsable et je ne me cache pas derrière ces absences. Est-ce que j’aurais aimé avoir plus de temps? Avoir ces gars-là dans notre alignement, pour qu’ils fassent partie de la solution? On n’avait pas notre meilleur alignement, mais ça fait partie du métier.»

De façon plus large, Steve Hartley estime que le départ des vétérans Francesco Lapenna, William Dufour et Xavier Simoneau via le marché des échanges a fini par miner le leadership du club. «Depuis quelques mois, l’équipe manquait de constance. La chimie n’était plus la même. En tant qu’entraîneur, tu es entièrement responsable de ça», a-t-il laissé tomber.

Steve Hartley n’était qu’à une victoire d’égaler un record d’équipe détenu par Mario Duhamel. (Photo d’archives, Ghyslain Bergeron)

Alors que le noyau des Voltigeurs arrive lentement à maturité, les attentes ont commencé à se faire plus grandes dans l’entourage du club cette saison. Steve Hartley vit toutefois bien avec cette pression inhérente au sport.

«En tant qu’entraîneur-chef, les attentes sont toujours élevées. À chaque début de saison, on veut se rendre à la coupe du Président. Le gros de nos succès ces quatre dernières saisons, c’est justement qu’on n’avait pas de complexes envers personne. On avait le désir de gagner chaque match. Cette saison, on voulait mettre la barre plus haute. Ça n’a pas fonctionné comme on le voulait, mais les intentions étaient bonnes.»

Sous contrat avec les Voltigeurs jusqu’en 2026, Steve Hartley profitera des prochaines semaines pour passer du temps en famille. Celui qui, avec 153 victoires en 264 parties, n’était qu’à un seul gain de rejoindre Mario Duhamel en tant que pilote le plus victorieux dans l’histoire des Voltigeurs est toutefois déjà impatient de vivre de nouvelles aventures dans le milieu du hockey.

«Ma famille, c’est ma priorité numéro un. Ils ont fait tellement de sacrifices. Pendant la saison, il y a beaucoup de journées sur la route et peu de journées de congé. On accepte de le faire parce que c’est une passion. Être entraîneur, c’est dans mon sang. J’ai déjà hâte à la prochaine opportunité», a dit celui qui a également œuvré derrière le banc des Mooseheads de Halifax et des Grenadiers de Châteauguay au fil des ans.

Ayant comme seul regret de ne pas avoir ramené la coupe du Président à Drummondville, mais ayant toujours les Voltigeurs à cœur, Steve Hartley continuera de suivre l’équipe du coin de l’œil dans le futur.

«Il y a beaucoup de gens dans cette équipe-là qui me tiennent à cœur. Je ne souhaite de malheur à personne dans cette équipe-là. J’ai grandi avec ces joueurs-là et j’ai bâti de belles relations avec eux au fil du temps. Je leur souhaite du succès, car c’est ce qu’ils méritent», a conclu Steve Hartley, touché par le geste de ses joueurs ayant défilé dans son bureau une dernière fois avant son départ.

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