Philippe Boucher : «On est tous à blâmer»

Philippe Boucher : «On est tous à blâmer»
Philippe Boucher a expliqué que la décision de remercier Steve Hartley a été prise de concert avec le conseil d’administration des Voltigeurs, (Photo : archives, Ghyslain Bergeron)

HOCKEY. Sept ans presque jour pour jour après le congédiement de Martin Raymond, les Voltigeurs se retrouvent à nouveau plongés dans un grand branle-bas de combat. Comme Dominic Ricard l’avait fait à l’époque, le directeur général Philippe Boucher a choisi de montrer la porte à l’entraîneur-chef Steve Hartley mercredi.

C’est avec un air soucieux que Philippe Boucher s’est présenté devant les médias lors d’un point de presse virtuel, en fin de journée. L’ex-défenseur de la Ligue nationale de hockey n’a pas caché sa consternation devant la tournure des événements, lui qui assumera l’intérim derrière le banc en attendant de trouver un successeur à Steve Hartley.

«On est tous à blâmer dans ce qui s’est passé aujourd’hui. C’est ce que j’ai dit aux joueurs tantôt. Personne ne veut voir un entraîneur se faire congédier. L’équipe ne va pas comme on le voulait, même si les circonstances ne sont pas faciles. Dans la chambre, j’ai demandé aux joueurs de lever la main s’ils pensaient avoir tout donné depuis le début de la saison. Ils n’ont pas tous levé la main. Il faut tous se regarder dans le miroir, moi inclus, pour amener les Voltigeurs à un autre niveau», a lancé le dg d’entrée de jeu.

S’attendant à voir l’équipe progresser davantage cette saison, l’homme de hockey de 49 ans s’est toutefois dit conscient que les absences à long terme de Justin Côté, Maveric Lamoureux et Riley Mercer ont affecté le rendement du club.

Philippe Boucher s’est adressé aux médias mercredi. (Capture d’écran)

«L’idée, c’était que nos deux gardiens se battent pour le poste de numéro un. Mercer n’a joué que deux matchs et Goobie a connu un début difficile. Lamoureux est un rare choix de première ronde dans la LNH tandis que Côté est un gars très offensif. Ils manquent à toute l’organisation. Ce n’est pas la situation idéale pour un entraîneur. Il n’avait pas toutes les cartes dans son jeu», a-t-il laissé tomber.

En réponse à une question en ce sens, Philippe Boucher a expliqué que la décision de remercier Steve Hartley a été prise de concert avec le conseil d’administration des Voltigeurs, qui est présidé par Éric Verrier. Ultimement, c’est néanmoins le dg qui a tranché.

«On a un conseil d’administration qui regarde où l’organisation s’en va. Le plan de l’organisation, c’est d’être très compétitif après Noël cette saison, l’année prochaine et possiblement celle d’après, puis décider quelle année on va foncer. La décision s’est prise à savoir si on a la bonne personne pour diriger l’équipe l’année où on va foncer.»

À un membre des médias lui demandant comment l’organisation pouvait en venir à montrer la porte à celui qui, il y a moins de deux ans, a été identifié comme son homme de confiance jusqu’en 2026, Philippe Boucher a offert cette réponse. «J’ai donné sept ans de contrat à Steve Hartley. Ça peut vous donner une idée du niveau de confiance que j’avais envers lui. Est-ce que ce niveau de confiance peut avoir diminué dans les derniers mois? Probablement. On en a discuté ensemble. On en est rendu là aujourd’hui.»

Du même souffle, l’ex-patron des Remparts de Québec et de l’Océanic de Rimouski a confié que le processus menant à cette décision a été particulièrement douloureux. «Quitter les Remparts, une équipe que j’aimais beaucoup, c’était très difficile, mais honnêtement, depuis ma retraite, c’est la décision la plus difficile que j’ai eu à prendre dans le hockey.»

Bientôt un successeur

Quelques heures après avoir annoncé la nouvelle à Steve Hartley, l’entraîneur-chef intérimaire a sauté sur la glace du centre Marcel-Dionne pour diriger une première séance d’entraînement en compagnie des entraîneurs-adjoints Mathieu Gravel et Julien Desrosiers.

«Ce n’est pas une journée facile pour les gars. Je vais essayer d’être juste avec eux. Je vais aussi essayer d’avoir une meilleure lecture de mon club. Je veux apprendre à mieux connaître les joueurs. Il y a des choses que j’accepte et d’autres que je n’accepte pas. Il n’y aura pas de passe-droit pour personne.»

«C’est la décision la plus difficile que j’ai eu à prendre dans le hockey», a laissé tomber Philippe Boucher. (Photo d’archives, Ghyslain Bergeron)

Toujours appuyé par son adjoint Steve Ahern ainsi que son conseiller et recruteur-chef Jean-Sébastien Perron au deuxième étage, Philippe Boucher souhaite engager un nouvel entraîneur-chef d’ici quelques semaines. «L’idée serait d’avoir quelqu’un pour diriger l’équipe le plus rapidement possible, mais il n’y a pas de presse non plus. On va se concentrer sur les matchs de vendredi et samedi, puis on va dresser une liste de candidats et on va commencer les entrevues», a-t-il précisé.

Ayant déjà été approché par quelques hommes de hockey, Philippe Boucher s’est dit à la recherche d’un entraîneur capable de guider les Voltigeurs vers les grands honneurs. «On veut faire de grandes choses à Drummondville dans les prochaines années. J’aimerais avoir quelqu’un d’expérience, qui peut connecter avec nos joueurs. On pourrait être surpris par qui va lever la main. Je ne suis pas inquiet, parce que je pense que c’est une bonne situation pour un entraîneur qui veut se donner une chance.»

En ce qui concerne les attentes plus élevées envers l’organisation cette saison, tant du côté de l’état-major que des partisans du club, Philippe Boucher s’est dit d’avis que cette pression demeure nécessaire.

«On était un peu tanné d’entendre que ce n’était pas notre année à Drummondville. On ne voulait pas d’excuses. Je l’ai dit aux joueurs dans la chambre aujourd’hui. Les standards sont plus hauts. On veut voir les vraies couleurs de nos joueurs. On veut être très compétitifs après Noël. Ça, ça ne change pas. Il faut vivre avec ces standards-là. Ce sont des cycles dans le junior et on est rendu là», a conclu le grand patron des Voltigeurs.

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