Des attentes plus élevées chez les Voltigeurs

Des attentes plus élevées chez les Voltigeurs
Après l’élimination hâtive du printemps dernier, les attentes sont définitivement plus élevées à Drummondville cette saison. (Photo : Ghyslain Bergeron)

HOCKEY. Le spécialiste de la Ligue canadienne de hockey Geoffrey Brandow maîtrise l’art de dénicher des statistiques intéressantes qu’il partage aux amateurs par l’entremise de son compte Twitter. Le reporter ontarien a récemment fait remarquer que les Voltigeurs ont affiché l’un des meilleurs taux de victoires (0,614) à travers la LHJMQ au cours des quatre dernières années.

À première vue, ce chiffre a de quoi surprendre. Il est vrai qu’après avoir connu l’une des meilleures saisons de son histoire en 2018-2019, la formation drummondvilloise a obtenu des résultats prometteurs lors des trois campagnes suivantes. En perpétuelle reconstruction, la troupe de Steve Hartley a continué de surprendre les experts malgré la perte des vétérans Dawson Mercer, Xavier Simoneau, William Dufour et Francesco Lapenna.

Chaque fois, le parcours des Rouges s’est toutefois terminé en queue de poisson. Freinée dans son élan par la pandémie en 2020, l’équipe s’est écroulée dès la première ronde des séries éliminatoires en 2021, contre les Remparts. Le scénario s’est répété le printemps dernier face à l’Armada.

Au lendemain de cet échec, le directeur général Philippe Boucher a été sans équivoque en dressant son bilan. «À partir de la saison prochaine, je ne veux plus entendre dire qu’on est jeunes», a-t-il laissé tomber. L’homme de hockey s’attend à ce que son équipe se hisse dans le haut de classement dès cette saison, puis poursuive son ascension parmi les clubs aspirants aux grands honneurs lors des campagnes suivantes.

Limités à deux victoires en sept matchs préparatoires, les Voltigeurs ouvriront leur saison vendredi soir, au centre Marcel-Dionne. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Si les attentes sont définitivement plus élevées à Drummondville cette saison, elles le sont encore davantage dans certains marchés de la LHJMQ. Des équipes bourrées de talent telles que les Remparts, les Olympiques et le Phoenix ont aussi de grandes ambitions. L’Armada et les Mooseheads ne seront pas en reste.

Le noyau des Voltigeurs, au sein duquel on retrouve pas moins de 17 joueurs repêchés dans les deux premières rondes ces dernières années, saura-t-il livrer la marchandise à compter de 2022-2023? Chose certaine, plus que jamais, les Rouges seront jugés sur leurs performances en séries éliminatoires.

À l’approche du match inaugural contre les Tigres, qui aura lieu vendredi soir, au centre Marcel-Dionne, voici quelques éléments à surveiller cette saison chez les Voltigeurs.

Les blessés à long terme

Justin Côté et Maveric Lamoureux ont traîné une blessure à l’épaule pendant une bonne partie de la dernière campagne. Opérés pendant la saison morte, le dynamique attaquant et le défenseur format géant de 18 ans seront sur la touche possiblement jusqu’au mois de décembre. L’un de ces deux rouages de premier plan sera-t-il en mesure de devancer son retour? Par ailleurs, cette longue absence laissera-t-elle des traces de rouille? Ou, au contraire, ce repos leur permettra-t-il d’attaquer la portion la plus importante de la saison avec une énergie accrue?

En leur absence, ce sera aux Luke Woodworth, Sam Oliver, Mikael Diotte, Lane Hinkley et compagnie de prendre les choses en main. Si la profondeur des Voltigeurs risque d’être mise à rude épreuve durant les premiers mois de la saison, l’équipe aura ensuite le luxe de miser sur deux acquisitions de taille sans même devoir bouger sur le marché des transactions aux Fêtes.

Les yeux sur Tyler Peddle
Tyler Peddle. (Photo : Ghyslain Bergeron)

C’est une saison déterminante qui s’amorce pour l’attaquant Tyler Peddle. Après un départ canon dans la LHJMQ, la jeune sensation néo-écossaise a passablement ralenti, connaissant des hauts et des bas lors de sa saison recrue. Si son talent brut ne fait aucun doute, ses carences en défensive ont donné des ulcères à ses entraîneurs.

À 17 ans, le deuxième choix au total en 2021 devient déjà admissible au prochain repêchage de la Ligue nationale. Les comparaisons avec l’attaquant drummondvillois Ethan Gauthier, repêché tout juste devant lui lors de l’encan de la LHJMQ, continueront de nourrir les discussions dans les corridors d’arénas.

L’impact du duo européen

À leurs premiers coups de patin en Amérique du Nord, le défenseur bulgare de 18 ans Nino Tomov et l’attaquant tchèque de 17 ans Tomas Holecek doivent déjà composer avec de grandes attentes. Insatisfait du rendement des patineurs européens Julien Rod et Luka Gomboc l’hiver dernier, Philippe Boucher a dit s’attendre à de meilleures performances de ce nouveau duo. «Ils auront un impact immédiat», a affirmé le dg des Voltigeurs. Pendant le camp d’entraînement, les partisans ont déjà pu constater le jeu fiable et intelligent de Tomov. Plus discret, Holecek a néanmoins démontré quelques bons flashs en attaque.

Le leadership des nouveaux venus

Pendant la saison estivale, Philippe Boucher a également mis la main sur deux solides vétérans de 19 ans en Drew Elliott et Oscar Plandowski. Après avoir aidé les Islanders à atteindre la coupe du Président, le combatif attaquant et l’efficace défenseur ne devraient pas tarder à faire sentir leur présence chez les Voltigeurs, tant dans le vestiaire que sur la patinoire. Véritable bougie d’allumage dans les parties hors-concours, Elliott reviendra sans doute gonflé à bloc de sa participation au camp des Coyotes. Plandowski fera également le plein de confiance et d’expérience au camp principal des Red Wings.

Un troisième joueur de 20 ans?

Pour le moment, Jérémy Lapointe et Charles-Antoine Dumont sont les deux seuls vétérans de 20 ans chez les Voltigeurs. Le premier jouera un rôle important en offensive tandis que le second demeure l’un des principaux leaders du club tant dans le vestiaire que sur la glace. Philippe Boucher s’est dit à l’aise de commencer la saison avec seulement deux joueurs de 20 ans, mais il serait surprenant que cette situation persiste jusqu’à la fin de la campagne. Rappelons que les transactions impliquant des joueurs de 20 ans sont permises en tout temps dans la LHJMQ.

La rivalité devant le filet
Jacob Goobie et Riley Mercer. (Photo d’archives, Ghyslain Bergeron)

Jacob Goobie s’est imposé comme le gardien numéro un des Voltigeurs lors des dernières séries. Le vétéran de 19 ans part avec une certaine longueur d’avance sur son partenaire de 18 ans Riley Mercer, mais il sera intéressant de surveiller la lutte qui se dessine entre les deux hommes masqués.

L’expérience de Mercer dans l’entourage des Canadiens, où il a d’ailleurs obtenu une invitation au camp principal, pourrait lui donner l’élan de confiance nécessaire pour lui permettre de débloquer dans la LHJMQ. Si la rivalité Goobie-Mercer pousse les deux cerbères à se dépasser, c’est toute l’organisation des Voltigeurs qui en ressortira gagnante.

La chimie derrière le banc

À la suite du départ des adjoints Mathieu Turcotte et Alexandre Guérard, les Voltigeurs se sont tournés vers Mathieu Gravel et Julien Desrosiers pour entourer l’entraîneur-chef Steve Hartley. Le premier est de retour derrière le banc du club après avoir aidé les Patriotes de l’UQTR à gagner le championnat universitaire canadien. Le second est également en territoire familier à Drummondville, où il a évolué au début des années 2000 avant de faire le saut en France d’abord comme joueur, puis en tant qu’entraîneur. Notons enfin qu’à l’aube de sa cinquième saison comme instructeur-chef, Steve Hartley n’est plus qu’à 11 victoires de rejoindre Mario Duhamel dans le grand livre d’histoire des Voltigeurs.

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