Éric Bélanger veut façonner les Voltigeurs à son image

Éric Bélanger veut façonner les Voltigeurs à son image
Flanqué de Philippe Boucher, Éric Bélanger a été présenté aux médias, jeudi, au centre Marcel-Dionne. (Photo : Ghyslain Bergeron)

HOCKEY. À l’époque où il évoluait sur les patinoires de la LNH, Éric Bélanger se démarquait comme un joueur de caractère doté d’un esprit de compétition sans pareil. Le nouvel entraîneur-chef des Voltigeurs veut façonner le club drummondvillois à son image.

Les événements se sont succédé à un rythme fou dans la vie d’Éric Bélanger cette semaine. Au lendemain de sa démission chez les Lions de Trois-Rivières, son embauche a été officialisée par les Voltigeurs mercredi. L’homme de hockey de 44 ans a paraphé un contrat de trois saisons avec l’organisation.

L’entrée en scène d’Éric Bélanger chez les Voltigeurs a attiré de nombreux médias au centre Marcel-Dionne, jeudi. Après tout, ce n’est pas tous les jours qu’un entraîneur quitte une équipe professionnelle pour se joindre à un club junior majeur.

De nombreux journalistes sont venus à la rencontre d’Éric Bélanger. (Photo : Ghyslain Bergeron)

«Quand j’ai commencé dans le coaching, j’étais au bas de l’échelle. Je n’ai jamais caché que je visais le junior majeur, a raconté celui qui a fait ses classes avec le Typhon du Séminaire Saint-François et les Chevaliers de Lévis. J’ai eu des pourparlers avec certaines équipes, sans que ça aboutisse. Quand les Lions sont arrivés, j’ai levé la main, car j’avais besoin d’un nouveau défi. Ça m’a donné beaucoup d’expérience. J’ai beaucoup appris dans la ECHL, mais ce n’est pas une ligue facile.»

Malgré les heures de voyagement et l’instabilité propre à ce circuit mineur, Éric Bélanger ne retire que du positif de son expérience chez les Lions. «L’an passé, on a eu 86 joueurs qui sont passés dans l’alignement. Parfois, c’était difficile, mais aujourd’hui, je peux m’adapter à n’importe quoi. Il n’y a plus grand-chose qui me fait peur. Ce bagage-là va m’aider. Je suis devenu un meilleur entraîneur», a dit celui qui a dû combattre la COVID-19 et une pneumonie au cours des dernières semaines.

Éric Bélanger. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Lorsque Steve Hartley a été congédié par les Voltigeurs, Éric Bélanger a rapidement contacté le directeur général Philippe Boucher afin de lui proposer sa candidature. Assurant qu’il s’agit d’une décision mûrie et qu’il n’a rien contre l’organisation des Lions, l’ex-attaquant s’est dit excité et prêt à relever ce nouveau défi.

«Je trouve que la LHJMQ est un bon tremplin. J’adore travailler avec les jeunes, parce que leur réceptivité est excellente. J’ai déjà été dans leurs souliers. Sans rien enlever à la ECHL, les joueurs de la LHJMQ rêvent encore d’atteindre la LNH. Je vais pouvoir leur redonner mon savoir», a formulé celui qui a disputé 820 matchs avec sept équipes dans le circuit Bettman.

Une amitié de longue date

La relation entre Boucher et Bélanger remonte au début des années 2000, à l’époque où ils étaient coéquipiers chez les Kings de Los Angeles. Demeurant tous deux dans la région de Québec, ils ont alors pris l’habitude de s’entraîner ensemble durant la saison estivale.

«Quand je suis arrivé à Los Angeles, j’étais jeune, a relaté Éric Bélanger. Il y avait beaucoup de Québécois dans l’équipe. Des vétérans comme Stéphane Fiset, Ian Laperrière, Luc Robitaille et Philippe Boucher m’ont pris sous leur aile. Phil et moi, on est toujours restés proches. On a passé à travers des moments difficiles. On a aussi vécu des moments extraordinaires. Aujourd’hui, c’est la continuité de notre amitié.»

Philippe Boucher et Éric Bélanger. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Avant toute chose, les deux hommes parlent le même langage sur le plan du hockey. «J’aime où Phil s’en va avec l’équipe. Je pense que j’arrive dans une très bonne situation pour amener les Voltigeurs aux grands honneurs.»

Ayant été dirigé par Bob Hartley chez les Trashers d’Atlanta, Éric Bélanger est également demeuré proche du père de Steve Hartley au fil des ans. Pas plus tard que l’été dernier, les trois hommes ont d’ailleurs dirigé une école de hockey pour les jeunes à Drummondville. «J’ai parlé à Bob durant le processus. Je voulais qu’il soit au courant que les choses ont été faites dans le bon ordre et de la bonne façon. Il était bien correct avec ça. Je sais que je peux appeler Bob n’importe quand pour lui demander conseil.»

Un coach passionné

À l’instar de son mentor, Éric Bélanger se décrit avant tout comme un coach passionné. «Je suis un gars émotif, mais j’ai appris à me contrôler cette année. Je suis plus calme derrière le banc, mais le feu et la passion seront toujours là. Je ne serai jamais beige en arrière du banc. Ce n’est pas ma personnalité. Je pense que ça va se ressentir chez les joueurs», a exprimé celui qui est natif de Sherbrooke.

En après-midi, le nouveau pilote des Rouges a sauté sur la patinoire afin de diriger une première séance d’entraînement. «En touchant la glace, les gars vont sentir quelle intensité je peux avoir. Je ne vais pas changer le système de jeu aujourd’hui. Il y a eu beaucoup de distractions dans la dernière semaine. Quand tu es un joueur de hockey, toucher la glace, ça te permet de te vider la tête et d’avoir du plaisir.»

Par ailleurs, l’ex-vedette des Harfangs de Beauport et de l’Océanic de Rimouski n’a rien manqué de la victoire par blanchissage des Voltigeurs sur l’Armada, mercredi soir. «J’ai aimé beaucoup de choses que j’ai vues. Le message que je vais livrer aux joueurs, c’est qu’ils m’ont démontré un standard que je vais demander. Ce sera important de bâtir une identité claire et d’avoir de bonnes habitudes de travail. Je vais amener mon essence, mais je ne vais pas tout changer en arrivant. Une chose est sûre, mon équipe sera structurée, préparée et va jouer avec beaucoup de hargne, comme le joueur que j’étais.»

S’attendant à une progression constante de son équipe, Éric Bélanger dirigera son premier match derrière le banc des Voltigeurs dès vendredi soir. Le Phoenix de Sherbrooke sera alors de passage au centre Marcel-Dionne. «Rien de mieux que de partir contre une des meilleures équipes de la ligue. Je pense que ça peut être une motivation pour nos joueurs. Je peux vous garantir qu’on va être prêts», a conclu celui dont le numéro a récemment été retiré par les Cantonniers de Magog.

Ce qu’ils ont dit…

– Philippe Boucher : «On voulait se laisser surprendre par le processus. On a parlé à beaucoup de monde. C’est une job intéressante, une ville intéressante et une concession extraordinaire qui s’en va dans la bonne direction. Éric a été un des premiers à lever la main. Je pense que c’est un match parfait. C’est un gars d’expérience qui a fait ses classes comme entraîneur. Son expérience d’ancien joueur va nous aider.»

Éric Bélanger a dirigé une première séance d’entraînement. (Photo : Ghyslain Bergeron)

– Maveric Lamoureux : «Avec un tel bagage d’expérience, je pense qu’il va amener seulement du positif. Il va amener de la confiance et il va se faire respecter derrière le banc. Pour tout le monde dans l’équipe, c’est un nouveau départ. C’est une nouvelle saison qui commence. On peut juste en ressortir grandis.»,

– Justin Côté : «Nos standards sont beaucoup plus hauts que ce qu’on fait en ce moment. On a un club pour bien faire. Il n’y a pas d’autre option. C’est un nouveau départ et il va falloir être sur la même page tout le monde ensemble. Dans les prochains jours, il va apprendre à nous connaître et nous aussi. Chaque jour, on va essayer de faire ressortir le plus de positif possible.»

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