Pas de grands projets pour la prochaine année

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Par Cynthia Martel
Pas de grands projets pour la prochaine année
Hôtel de ville de Drummondville. (Photo : Ghyslain Bergeron)

BUDGET. Il ne faut pas s’attendre à de grands projets en 2023 à Drummondville. Les élus ont plutôt misé sur la prudence et la continuité pour le prochain budget d’investissement.

Adopté lundi soir en séance extraordinaire, ce budget tiré du programme triennal d’immobilisation (PTI) 2023-2024-2025 prévoit des investissements de l’ordre de 92,9 M$, soit 4,7 M$ de plus qu’en 2022. De cette somme, 36,2 M$ seront assumés par les citoyens via le compte de taxes.

«C’est donc dire que la population drummondvilloise assumera moins de 40 % de l’ensemble des investissements, et ce, grâce à l’apport de subventions et d’autres contributions», se réjouit la mairesse de Drummondville, Stéphanie Lacoste.

Avec une inflation galopante, l’administration et les élus ont choisi d’adopter un budget plutôt «responsable» et «prudent» qui s’inscrit dans la continuité .

«Les projets dans ce budget sont pour la plupart déjà connus, ils ne sortent pas de nulle part. Cette année, on réalise nos projets de façon responsable en fonction de la capacité financière de nos citoyens», indique Francis Adam, directeur général de la Ville de Drummondville.

Ainsi, une bonne part de ce présent budget est attribuée à des projets majeurs déjà en cours, comme la construction de la nouvelle usine de traitement de l’eau potable (36 M$), le développement de deux nouveaux parcs industriels (12,5 M$) et l’aménagement de l’écoquartier Fortissimo (7 M$).

Francis Adam et Stéphanie Lacoste. (Photo Ghyslain Bergeron)

«Les investissements liés à la Fortissimo ont été annoncés l’an dernier mais reportés en 2023 en raison de l’attente de notre certification d’autorisation du ministère de l’Environnement. À terme, ça inclura la construction de rues, le développement du plan de promotion et de vente des terrains et l’ouverture d’une maison de projet», détaille Mme Lacoste.

Toujours dans la continuité, la Ville poursuivra ses efforts dans le dossier du logement social et communautaire en finançant des projets via son Plan de développement du logement social et communautaire 2022-2030 annoncé au printemps dernier.

Encore cette année, une grosse portion du budget est consacrée au réseau routier, soit à hauteur de 17,7 M$. En guise de comparaison, une somme de 12,3 M$ avait été consentie l’an dernier.

Parmi les projets significatifs, notons ceux déjà annoncés, à savoir la phase 3 de la rue Lindsay (5,6 M$) et la réfection des rues Brouillette (2 M$) et Ringuet (1,2 M$) deux projets s’inscrivant dans un principe de rue complète. D’autres chantiers de plus petite envergure seront annoncés ultérieurement.

Qui plus est, pour 2023, la Ville prévoit une somme de 1,8 M$ pour lancer l’importante réfection du stade Jacques-Desautels. Annoncé il y a quelques semaines, ce projet tant attendu par la communauté sportive est de l’ordre de 3 M$.

Sports et parcs

Parmi les nouveaux projets retenus par le conseil municipal, notons la réfection de la piscine du Centre aménagée à l’intérieur de la Maison des arts. Un montant de 100 000 $ sera dédié à l’élaboration des plans et devis.

Parallèlement, la Ville se tient prête à enclencher les travaux liés à la modernisation du centre Marcel-Dionne, un projet prioritaire pour le conseil municipal, soutient la mairesse.

«Nous attendons toujours le programme de Québec promis à l’occasion de la dernière élection provinciale. Une fois les sous reçus, nous pourrons réviser les plans et devis et partir en appels d’offres.»

La Ville réserve également une enveloppe de 1,3 M$ pour la réfection de parc existants, dont 850 000 $ au parc Rosaire-Smith, dans le secteur Saint-Charles, et 450 000 $ pour l’aménagement de nouveaux parcs.

Qui plus est, les amateurs de plein air pourront bientôt profiter de la commodité d’installations sanitaires quatre saisons à la promenade Rivia et au Boisé-de-la-Marconi.

Environnement

Du point de vue environnemental, la mise en œuvre des différentes actions prévues au Plan de conservation des milieux naturels 2021-2031 commandera des investissements de l’ordre de 243 000 $ pour la prochaine année. Il s’agit, entre autres, de poursuivre le programme de substitution du couvert végétal dans les espaces publics, de créer un fonds d’acquisition des milieux naturels, d’entamer les travaux de corridors de biodiversité et d’aménager la première phase d’un sentier au cœur de la nature dans le secteur de la rue Laval.

Sécurité et mobilité durable

Par ailleurs, plusieurs passerelles piétonnes seront rénovées en cours d’années au montant de 855 000 $ tandis que de nouveaux aménagements piétonniers seront réalisés moyennant l’injection d’une somme de 545 000 $.

Des mesures d’apaisement de la circulation sont aussi prévues aux quatre coins de la ville au coût de 130 000 $.

En outre, une somme de 1,2 M$ sera consacrée aux feux de circulation, ce qui comprend l’installation de feux piétons sonores.

Culture

Les autorités municipales continueront d’intégrer l’art public au territoire en réservant une somme de 78 000 $. L’Espace «ados» de la bibliothèque publique sera réaménagé au goût des jeunes usagers via un investissement de 25 000 $.

«Il s’agit d’un projet soumis par le conseil jeunesse. J’en suis très fière», exprime la mairesse, indiquant que les détails seront bientôt divulgués.

Une remise en question

Pour cet exercice, l’appareil municipal a dû faire face à des «choix déchirants» afin d’atténuer le plus possible l’impact sur le compte de taxes des citoyens.

«On a eu des choix déchirants à faire, mais les projets qui font du sens ne sont pas oubliés, ils sont seulement répartis dans le temps», affirme Mme Lacoste, sans fournir d’exemples.

«Le conseil souhaitait être prudent pour minimiser l’impact de l’inflation sur le compte de taxes. Donc en fonction de ça, on a dû arbitrer certains projets et dossiers, mais on ne croit pas qu’il y aura un impact majeur sur les services aux citoyens», assure le directeur général.

L’ombre de l’inflation ne pèse pas uniquement sur le portefeuille des citoyens mais aussi sur celui de la Ville.

«Nous aussi ça nous touche l’inflation. On a refusé des projets parce qu’entre ce que nos services avaient analysé et ce qui est sorti comme prix au bout de la ligne, ça n’avait pas de sens. Nous aussi on perd la capacité de pouvoir payer, construire, faire des projets», laisse tomber Mme Lacoste, tout en rappelant que les élus se font un devoir de respecter les paramètres du rigoureux cadre financier.

Pour parvenir à présenter un budget cohérent, efficace et permettant une bonne administration publique, pour reprendre les termes de la mairesse, les élus ont entamé une profonde remise en question des façons de faire au cours des derniers mois. Cette initiative a d’ailleurs permis, à titre d’exemple, de réorganiser certaines équipes du service des loisirs et de la vie communautaire, dégageant des économies et une amélioration des conditions de travail.

«Il s’agit d’un premier pas. Ce qu’on veut faire l’an prochain, c’est donner un mandat à l’externe pour procéder à une révision en profondeur de notre portefeuille d’offres de services. Comme on est toujours dans nos projets, parfois on manque de recul, donc de cette façon, on va se faire accompagner pour s’assurer de faire un deuxième tour de roue. Ça permettra d’analyser la manière dont les services sont rendus et leur pertinence, dans le but de s’assurer que chacune de ces dépenses soit justifiée», précise la première magistrate.

 

En bref

  • Infrastructures (réfections des rues, ponts, ponceaux et passerelles et feux de circulation : 21,6 M$
  • Aménagement de l’écoquartier de la Fortissimo (7 M$)
  • Parcs industriels Saint-Charles (8,1 M$) et Saint-Nicéphore (1,8 M$)
  • Phase 1 du stade Jacques-Desautels (1,8 M$)
  • Phase 1 de la réfection de la piscine du centre (100 000 $)
  • Parcs (2,3 M$)
  • Mise en action du Plan de conservation des milieux naturels 2021-2031 (243 000 $)
  • Rénovation de bâtiments patrimoniaux dont celui abritant le Service d’intervention d’urgence civil du Québec (SIUCQ) (3,3 M$)
  • Réparation de passerelles piétonnes (855 000 $)
  • Ajout d’installations sanitaires au Boisé-de-la-Marconi et réfection d’installations sanitaires à la promenade Rivia (250 000 $)

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