Drummondville en quête d’un hôpital universitaire régional

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Par Cynthia Martel
Drummondville en quête d’un hôpital universitaire régional
Les premières esquisses du futur hôpital. (Photo : Gracieuseté CIUSSS MCQ)

SANTÉ. Pierre Levasseur, ex-directeur général de l’hôpital Sainte-Croix, rêve d’un centre hospitalier affilié universitaire régional à Drummondville. Celui-ci invite le CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec à pousser sa réflexion et définir davantage sa vision du projet.

En s’appuyant sur les projections démographiques et le contexte actuel de soins et services, Pierre Levasseur est catégorique : Drummondville aurait tout avantage à avoir un hôpital régional lié à une université.

D’abord, considérant qu’une personne sur trois aura plus de 65 ans en 2050 dans la MRC de Drummond, l’exigence des services hospitaliers en sera d’autant plus grande.

«L’utilisation des services hospitaliers va s’accroître de façon exponentielle dans les prochaines années, il faut donc se donner la marge de manœuvre nécessaire pour le faire et s’y préparer. On n’est même pas rendu là et on peine à rendre les services. Imaginez dans quelques années», soutient-il.

De plus, la population centricoise poursuivra sa croissance rapide pour atteindre les 300 000 personnes vers 2050, indique M. Levasseur en se basant sur les projections de l’Institut de la statistique du Québec. Ces personnes exigeront beaucoup de soins généraux, spécialisés et ultraspécialisés.

«Avec un hôpital régional universitaire, la population aura accès à des services surspécialisés, par exemple, en cardiologie et au niveau des problèmes respiratoires. On pourrait même développer des services en cancérologie. Bref, on aurait accès aux soins que nous devons actuellement recevoir à Sherbrooke. Du même coup, ça permettrait de dégager le Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke qui doit composer avec de très longues listes d’attente», explique le Drummondvillois.

M. Levasseur presse les décideurs à assurer le «leadership nécessaire» afin qu’aucun citoyen ne soit obligé d’aller se faire traiter ailleurs.

«On n’a même pas de services d’urologie, imaginez, ce sont des services de base au même titre que la génécologie», se désole-t-il.

Qui plus est, par sa situation géographique, Drummondville est tout à fait apte à posséder un hôpital universitaire sur son territoire, est-il d’avis.

«Ça aiderait l’ensemble du Québec ultimement.»

Une vision régionale

Pour Pierre Levasseur, le CIUSSS MCQ doit miser sur une vision régionale.

«Les deux hôpitaux sont souvent à pleine capacité. Toutefois, il est particulier de constater que les gens de la Mauricie bénéficient d’un lit pour 368 personnes et que le Centre-du-Québec offre un lit pour 600 personnes. Belle occasion pour le CIUSSS MCQ de corriger cette iniquité où la Mauricie possède le double de lits du Centre-du-Québec pour une population semblable en nombre. Il serait ainsi pertinent de voir le futur hôpital de Drummondville comme un partenaire éventuel de celui de Trois-Rivières et non comme un compétiteur potentiel. Une vision régionale serait appropriée dans ce cas en collaboration avec les universités de Montréal et de Sherbrooke, l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska, et les centres de Nicolet et Fortierville», affirme-t-il.

L’implantation majeure de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) à Drummondville constitue l’exemple parfait des succès que peut apporter la coopération pour l’amélioration des services à la population et surtout pour sa qualité de vie.

«C’est un plus pour les municipalités avoisinantes. Quand je pense au projet de l’UQTR, au départ, Arthabaska a tout fait pour qu’on ne l’obtienne pas, mais maintenant, ils en profitent. On voit d’ailleurs le taux de diplomation augmenter chaque année.»

«Bref, pour le CIUSSS, ce serait drôlement intéressant d’avoir dans son coffre à outils deux centres hospitaliers universitaires régionaux», avance M. Levasseur en guise de conclusion.

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