ÉDUCATION. Le Cégep de Drummondville a décerné un diplôme honorifique au philosophe Pierre-Alexandre Fradet, ancien étudiant de l’institution collégiale au parcours fulgurant dans le domaine.
C’est une étoile qui brille fort. Il possède un postdoctorat en philosophie, est chercheur, enseignant auteur et éditeur. Le 16 novembre dernier, le Cégep de Drummondville a eu l’honneur d’accueillir Pierre-Alexandre Fradet à l’occasion de la Journée mondiale de la philosophie de l’UNESCO. Initiée par le département de philosophie, cette activité a permis à la communauté collégiale d’avoir un accès privilégié au philosophe originaire de Drummondville et ancien étudiant du Cégep. M. Fradet a su partager son savoir et sa passion pour la philosophie avec les étudiants, les enseignants et les membres du personnel présents.
Le collège a profité du passage de cet ancien étudiant au parcours exceptionnel dans le domaine de la philosophie pour lui remettre l’une des plus hautes distinctions possibles, soit un diplôme honorifique. «Nous sommes fiers d’avoir reçu Pierre-Alexandre Fradet, un philosophe qui fait honneur à notre collège par son parcours remarquable. Sa conférence a été une source d’inspiration pour nous, notamment par la profondeur de son analyse sur la philosophie et le cinéma», déclare Pierre Leblanc, directeur général du Cégep de Drummondville.
Dominic Fontaine-Lasnier a compté M. Fradet parmi ses étudiants. Déjà, à l’époque, il pouvait constater qu’il s’agissait d’un élève exceptionnel. «Je le surprenais dans les corridors en train de lire des livres de philosophie très avancés. Il était très poli, mais il nous challengeait. Il était tellement brillant qu’on voulait lui en donner pour son argent. Comme jeune professeur, ça m’avait poussé à donner le meilleur de moi-même», dit-il. M. Fontaine-Lasnier apprécie aussi la qualité de l’homme et son humilité. «Ce n’est vraiment pas une personne imbue d’elle-même, et Dieu sait qu’il a le CV pour l’être. J’ai une affection particulière pour lui. C’est le cas typique de l’élève qui a dépassé le maître».
Célébrer la culture générale
Le prix a d’abord été une immense surprise pour Pierre-Alexandre Fradet. «Immédiatement, j’ai pensé à l’importance du rayonnement de la philosophie. Personnellement, je reçois ça avec modestie, je n’ai que 36 ans, mais ça me rappelle de beaux souvenirs du Cégep de Drummondville où je me suis toujours senti chez moi», a-t-il raconté.
Pour lui, ce prix révèle l’importance de la philosophie. «La formation générale, dit-il, permet de prendre du recul face au présent et nous rappelle l’importance de la culture générale. Aujourd’hui, on est dans une culture très spécialisée, alors que finalement l’arbre cache la forêt. C’est bien de se détacher un peu du champ de spécialisation pour faire des liens entre les domaines. C’est ce que permet de faire la philosophie: faire des liens entre domaines, entre époques, entre cultures». M. Fradet se réjouit que l’on célèbre la culture générale et la pensée dans ce qu’elle peut avoir de subversif et de rassembleur.
Le Cégep, qui marque une étape importante dans la quête identitaire de cet âge, a été un lieu de souvenirs marquants pour le philosophe. «C’est la première fois dans ma vie que j’ai fait l’expérience de la liberté de pensée, au Cégep. Au Cégep, on devait prendre position avec une certaine rigueur. Il y avait une plus grande place à la créativité. C’est ce vent de fraicheur que j’ai découvert. Je m’étais impliqué dans l’association étudiante, j’y ai noué des amitiés durables. C’est aussi là que j’ai rencontré ma conjointe. Je garde de ce passage les souvenirs parmi les plus beaux de ma vie», termine-t-il.
Rappelons que le Cégep de Drummondville accueille chaque année plus de 3200 étudiants répartis dans sept programmes préuniversitaires, seize programmes techniques et une quinzaine de programmes menant à une attestation d’études collégiales à la formation continue.
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