Une année culturelle en deux temps

Photo de Lise Tremblay
Par Lise Tremblay
Une année culturelle en deux temps
La puissance du numéro d'ouverture a donné le ton pour le reste du spectacle du Festival artscène au Cégep de Drummondville. (Photo : Frédéric Côté)

REVUE DE L’ANNÉE. Bien que la scène culturelle s’est avérée beaucoup plus riche qu’en 2020, l’année qui s’achève s’est tout de même vécue en deux temps : un début d’année difficile marquée par une turbulence nommée «COVID-19» et une reprise graduelle des activités qui ont permis au public de renouer avec ses artistes préférés. Coup d’oeil dans le rétroviseur artistique 2021.

Les premiers mois de l’année 2021 se sont avérés anémiques au point de vue de la culture. On se rappellera que dès le début du mois de janvier, tout le Québec était plongé dans un silence historique. Un couvre-feu a été imposé à 20h, ne facilitant pas la vie aux créateurs.

William Cloutier

William Cloutier lorsqu’il a été couronné grand gagnant de la sixième saison de Star Académie. C’était le 2 mai 2021. (Photo: gracieuseté)

En mai dernier, les Drummondvillois vivent de belles émotions devant leur téléviseur avec la victoire du chanteur William Cloutier à l’émission Star Académie. Ce dernier rivalisait avec Lunou Zucchini, une candidate appréciée du public. William Cloutier a remporté une bourse de 125 000 $ pour son interprétation de la pièce Et je t’aime encore de Céline Dion. Soulignons qu’au début de l’année 2022, le Drummondvillois prendra part à une tournée, qui se tiendra aux quatre coins du Québec. Il marquera notamment un arrêt à la Maison des arts de Drummondville, le 24 mars prochain, où il sera certainement chaudement applaudi.

Des conteneurs culturels au parc Woodyatt

En nouveauté, le Service des arts, de la culture et de la bibliothèque de la Ville de Drummondville innove en installant des stations culturelles – aussi appelées conteneurs culturels – dans le parc Woodyatt. Avec ceux-ci, le public accède à des expositions, notamment un collectif de 11 artistes en arts visuels de la région. Dans le deuxième conteneur, les citoyens participent à des ateliers, comme de la sismographie, de la linogravure, de la teinture écologique et de l’origami.

Expositions extérieures

Juillet 2021. Les Drummondvillois ont la tête aux vacances et pour bien amorcer cette période tout en légèreté, deux expositions étonnantes sont organisées, du côté de la promenade Rivia puis du parc nautique Sainte-Thérèse. Pour l’occasion, la Ville de Drummondville acquiert des panneaux d’exposition, une façon de démocratiser l’art.

Les Drummondvillois fréquentant la promenade Rivia ont découvert pour la première fois l’œuvre de Joyce Panadis. (Photo: Ghyslain Bergeron)

À la Rivia, les piétons ont le bonheur de découvrir les œuvres de Joyce Panadis, une artiste professionnelle d’Odanak. Chaque œuvre, réalisée au crayon graphite et inspirée par la culture autochtone, a commandé des heures de travail. Plus d’un citoyen a été soufflé par son talent.

À quelques kilomètres vers le sud, le parc Sainte-Thérèse accueille une exposition tout aussi étonnante : Côté jardin de Jennifer Hélie, qui évolue dans un style «impressionniste contemporain». Une dizaine d’œuvres, très colorées, sont en montre, ajoutant de la noblesse à cet espace vert.

Plein de murales

Toujours en juillet, un artiste, Charlem Lepeintre, peint des murales colorées et dynamiques devant les écoles primaires l’Aquarelle, Saint-Simon, Christ-Roi et Duvernay. Jaune, mauve, vert, bleu et rouge : des couleurs éclatantes sont choisies pour égayer les institutions scolaires. «C’est de l’art abstrait, mais il y a des éléments géométriques et organiques», précise l’artiste, fier de son travail.

Festival artscène

Début d’août : le premier Festival artscène prend son envol au Cégep de Drummondville. Visant à créer des ponts entre la relève drummondvilloise et les artistes professionnels, l’événement s’avère un succès. Pas moins de 70 danseurs y participent. Ceux-ci ont la chance d’assister à des classes de maîtres, offertes par Janie Richard et Marcio Vinicius Paulino Silveira, les grands gagnants de la deuxième édition de Révolution. L’an prochain, les organisateurs, soit les Productions artscène, espèrent tenir l’événement en présentiel.

Des couleurs vibrantes à la patinoire

La patinoire réfrigérée Victor-Pépin se transforme en une immense murale, durant l’été 2021. (Photo: Ghyslain Bergeron)

La patinoire réfrigérée Victor-Pépin se métamorphose. Tout l’été, elle arbore des couleurs vibrantes et des motifs festifs, qui appellent au bonheur. De l’initiative du Service des arts, de la culture et de la bibliothèque de la Ville de Drummondville, une gigantesque oeuvre est peinte sur la surface de béton par l’équipe du festival MURAL, qui excelle dans l’art urbain. La population est impliquée dans la réalisation du projet, en participant à l’embellissement de l’espace. Des citoyens peignent notamment du mobilier urbain. Tout au long de l’été, plusieurs activités s’y tiennent, comme des cours de danse et… plusieurs séances de photos personnelles.

Le retour du Festival de la poutine

Le Festival de la poutine a eu lieu au début du mois de septembre. Sur cette photo, Marie-Mai. (Photo Frédéric Côté)

Septembre. Après une année d’absence, le Festival de la poutine est de retour au centre-ville de Drummondville. Un tour de force considérant que bien des événements à grand déploiement aient plutôt décidé de sauter une année de plus. Bien que le nombre de festivaliers ait été revu à la baisse en raison des restrictions sanitaires, l’événement s’avère un succès. Plusieurs artistes se succèdent sur la scène, dont Fouki, Marjo, Bleu Jeans Bleu, Marie-Mai et Sara Dufour.

La Maison des arts reprend vie

Aussi en septembre, la Maison des arts Desjardins de Drummondville lance sa programmation après 18 mois vécus en montagnes russes. La région ayant quitté la zone rouge depuis plusieurs semaines déjà, ce lieu culturel par excellence a beaucoup à proposer au public drummondvillois : des spectacles musicaux, d’humour, mais aussi du théâtre et de la danse. Pas moins de 75 spectacles sont mis en vente. L’entrée en vigueur du passeport vaccinal vient rassurer le public drummondvillois, qui est au rendez-vous.

Maison de la culture de L’Avenir

La Maison de la culture de L’Avenir est située sur la rue Principale, au cœur de la municipalité. (Photo Emmanuelle LeBlond)

Un peu plus loin dans la MRC de Drummond, la Municipalité de L’Avenir renoue avec sa vie culturelle. La Maison de la culture rouvre ses portes, aussi après 18 mois de noirceur. De nombreux spectacles sont inscrits à la programmation : Cathy Gauthier, Les 2Frères, Kim Richardson, Roxane Bruneau et Jean-Thomas Jobin. Même si la salle est ouverte à la moitié de sa capacité (80 spectateurs plutôt que 160), les notes de musiques recommencent à faire vibrer le bâtiment jaune de L’Avenir.

Une œuvre au parc Bellevue

S’il y a un secteur qui fourmille d’activités cette année, c’est bien celui des arts visuels. En guise d’exemple, une œuvre baptisée Crescendo est installée au parc Bellevue de Drummondville. Avec ses sept bornes de couleurs, ce xylophone géant vertical permet aux jeunes Drummondvillois d’explorer l’univers des sons de belle façon. Étant considérée comme un mobilier urbain ludique, l’œuvre devrait rester en place au fil des saisons. Ce projet est financé par l’entente de développement culturel qui repose sur un partenariat entre le ministère de la Culture et des Communications du Québec et les milieux municipaux régionaux.

Basilique Saint-Frédéric

À la fin de l’année, une initiative culturelle vient éblouir petits et grands : des projections architecturales sur la façade de la majestueuse basilique Saint-Frédéric. Celles-ci ont été présentées jusqu’au 19 décembre dernier avec l’aide de l’équipe du festival MURAL, qui organise le plus grand rassemblement d’art urbain à ciel ouvert en Amérique du Nord. L’objectif : «donner un peu de vie à cet endroit du centre-ville», selon les organisateurs.

Francis Lacharité, directeur général de La Piaule et de l’Espace Mandeville, et la directrice générale de la Maison des arts Marie-Pierre Simoneau. (Photo: Emmanuelle LeBlond)

La scène émergente en vedette

Pour finir 2021 en beauté, la Maison des arts et l’Espace Mandeville ont uni leurs forces pour créer un nouveau laboratoire culturel du nom de KOLAB. Des artistes de la scène émergente, comme Le P’tit Béliveau, Qualité Motel, Marilyne Leonard et Fredz ainsi que Naya Ali, sont au cœur des spectacles offerts au centre-ville. Cette initiative a pour but de toucher un public différent, tout en élargissant l’offre culturelle à Drummondville.

 

Les lecteurs sont priés de noter que cet article a été rédigé à la fin du mois de novembre, soit avant la flambée des cas de la COVID-19 enregistrée après le 15 décembre 2021.

Partager cet article