Des expositions extérieures pour faire briller les artistes d’ici

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Par Emmanuelle LeBlond
Des expositions extérieures pour faire briller les artistes d’ici
L’artiste Joyce Panadis a réalisé l’exposition Alsig8ntegw, une présence millénaire. (Photo : Ghyslain Bergeron)

CULTURE. Des panneaux d’exposition ont été installés dans le stationnement de la promenade Rivia et au parc nautique Sainte-Thérèse à Drummondville, dévoilant le travail de Joyce Panadis et Jennifer Hélie, deux artistes bien établies dans le milieu artistique de la région.

La Ville de Drummondville est derrière l’initiative, dans le but de présenter des projets en arts visuels qui sont accessibles à la population. Les marcheurs de la promenade Rivia découvriront les œuvres de Joyce Panadis, une artiste professionnelle qui réside à Odanak. L’exposition Alsig8ntegw, une présence millénaire est une porte d’entrée au cœur de la culture autochtone.

Les panneaux sont situés à la promenade Rivia. (Photo: Ghyslain Bergeron)

Les œuvres de Joyce Panadis sont faites au crayon graphite, avec un réalisme à couper le souffle. «J’ai commencé à suivre des cours de dessin en 2012, pendant deux ans à Drummondville. Mon premier dessin est celui de mon arrière-grand-père. Il m’a pris 100 heures à réaliser. C’est grâce à ce dessin que je suis partie à mon compte. C’est comme s’il me disait de suivre ma lignée. Je suis descendante d’une famille d’artistes. Le message était fort», témoigne-t-elle.

Le rapport à la terre, au territoire, à la vie collective, aux traditions artistiques et à la spiritualité sont des thèmes abordés par l’artiste. La famille a également une place importante dans son travail, comme en témoigne le portrait de son grand-oncle, intitulé Fier Abénakis. Adrien Panadis était un peintre et un sculpteur réputé, en plus de travailler comme guide de chasse et pêche. À sa façon, Joyce Panadis désirait lui rendre hommage par le dessin, en s’inspirant d’une photo d’archives.

L’œuvre Théophile qui représente l’arrière-grand-père de l’artiste, réalisé au crayon graphite. Photo: Ghyslain Bergeron

L’artiste se base souvent sur une photographie pour créer ses œuvres. «Je vais rencontrer les personnes et je leur demande s’ils veulent me servir de modèle. J’ai un contact avec la personne. Quand je dessine, on dirait que ça prend vie», exprime-t-elle.

En contemplant le résultat final de l’exposition, Joyce Panadis est assailli par l’émotion. «En tant qu’Abénakise, je veux que les gens apprennent plus sur notre culture. Les œuvres sont aussi pour les générations qui suivent pour qu’elles soient fières de leurs racines. Je veux laisser une empreinte. Je suis fière de faire partie des Premières Nations.»

Cette dernière se réjouit que l’exposition soit située en bordure de la rivière Saint-François. «Ça ne peut pas me rejoindre plus que ça. Je suis une fille de nature. C’est mon oasis de paix. C’est là que je tire mon inspiration. J’aime m’asseoir sur le bord de la rivière Saint-François à Odanak. C’est mon endroit préféré», mentionne-t-elle.

La Ville de Drummondville a découvert le talent de Joyce Panadis, grâce à la collaboration du Musée des Abénakis.

Côté jardin

Au parc nautique Sainte-Thérèse, les visiteurs entrent en contact avec un univers différent avec l’exposition Côté jardin de Jennifer Hélie. «On voulait complètement aller ailleurs, exprime Hélène Vallières, cheffe de division arts culture à la Ville de Drummondville. C’est un choix qui repose sur son style. Elle se caractérise comme une impressionniste contemporaine. À ma connaissance, je ne peux pas dire qu’il y a beaucoup d’artistes comme elle qui œuvre dans ce créneau-là. On voulait lui permettre d’être exposée.»

L’exposition Côté jardin se trouve au parc nautique Sainte-Thérèse. (Photo: Ghyslain Bergeron)

L’artiste se sent «honorée» d’avoir cette vitrine, d’autant plus qu’un lien fort la lie au parc Sainte-Thérèse. «À l’été 2013, j’étais au parc Sainte-Thérèse dans le cadre de la fête de la diversité culturelle. Il y a une œuvre que j’ai peinte, qui se trouve dans l’exposition, qui provient de là. À l’été 2016, l’inauguration de mon bateau atelier s’est faite au même endroit», raconte-t-elle, avec enthousiasme.

La majorité des tableaux de l’exposition ont été peints en 2013. «C’est une série d’œuvres qui ont été peintes chez un médecin bien connu de la région, qui est l’un de mes collectionneurs. J’ai peint chez lui les œuvres. Ces œuvres-là ont été peintes sur le bord de la rivière. Pour moi, ça a tellement été une période charnière. Ça a confirmé que je voulais faire que ça. Créer sur le motif d’après la nature.»

Jennifer Hélie est une artiste drummondvilloise. (Photo: gracieuseté)

Les couleurs éclatantes représentent la signature de l’artiste. «Mes couleurs sont très particulières, car elles sont propres. Ce sont souvent des couleurs vives, avec beaucoup de relief. Mes contrastes aussi se démarquent. La juxtaposition, la superposition, les couleurs qui sont complémentaires, ça me parle», affirme-t-elle.

Grâce à l’acquisition des panneaux d’exposition, la Ville compte reproduire l’initiative pour les prochaines années. «Tout est possible pour l’avenir. Chose certaine, c’est sûr qu’ils vont se promener. On veut intégrer les arts dans nos espaces publics où est-ce qu’il n’y en a pas», conclut Hélène Vallières.

 

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