Une collection musicale intemporelle

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Par Ghyslain Bergeron
Une collection musicale intemporelle
Serge Paquin a une collection de plus de 11 000 disques vinyles. (Photo : Ghyslain Bergeron)

MAGAZINE. Comme dirait le druide Panoramix, il est tombé dedans quand il était petit! Serge Paquin est un mélomane, mais pas n’importe lequel. Il possède une impressionnante collection d’environ 11 000 disques en vinyle 33 et 45 tours en plus de 1 000 albums 78 tours. Sa passion l’a amené à vivre au rythme des années rétro de 1950, bien au chaud dans sa demeure du quartier Saint-Jean-Baptiste, à Drummondville.

Le personnage est plus vrai que vrai. La coupe de cheveux avec le coq qui rappelle les années 1950, le jukebox chargé de 45 tours et la vieille machine distributrice de Coke plongent les invités dans une toute autre époque.

«Ma passion pour la musique en général vient de mon père qui était musicien, mais j’habitais avec ma mère. Je fouillais dans la boîte à vinyles et je faisais jouer les 45 tours de ma sœur, en cachette, pendant qu’elle était à l’école. Je devais avoir 6 ans. J’écoutais, entre autres, Les Classels et des succès québécois des années 1960», explique M. Paquin.

Sa maison regorge d’articles des années 1950.

Son réel déclic musical est survenu lorsqu’il a assisté à un spectacle de la Fête nationale dans son quartier puis durant une «partie de sucre» durant laquelle il a découvert Les Bessette.

«Ça m’a intrigué. Leurs costumes, leurs chansons. Ça me rappelait des chansons que j’écoutais. Je me souviens d’avoir parlé avec eux et j’avais été impressionné», exprime l’homme de 54 ans.

Les années ont passé et Serge Paquin a découvert lentement plusieurs groupes musicaux, dont quelques-uns sur un 33 tours qui contient 24 chansons des groupes, tels que Les Sultans, César et les Romains et Les Jérolas.

«Je faisais du porte à porte avec mon ami Luc Dubois, qui collectionne les 78 tours et les gramophones, et on demandait aux gens de nous donner leurs vieux vinyles. On s’est monté une belle collection! Mais je me souviens de mon premier achat, un 78 tours, The Great Pretenders acquis chez Fernand Fleurant sur Jean-De Brébeuf», se remémore-t-il.

Après avoir déniché un boulot dans l’ancien terminus sur la rue Heriot, le mélomane visite régulièrement le disquaire Jean Verville à sa sortie de l’école. De plus, il enrichit sa collection avec l’aide des Amusements Baril, qui lui offrent son inventaire de disques usagés qui ont servis maintes fois dans les jukebox.

«J’ai toujours privilégié la qualité de mes achats au lieu de la quantité… même si j’en ai un et puis un autre», précise-t-il.

Ses amis d’Offenbach

Même si Serge Paquin aime la musique variée et qu’il apprécie plusieurs groupes musicaux, c’est Offenbach, avec à sa tête Gerry Boulet, qui lui a apporté les plus beaux souvenirs de jeunesse.

«J’ai vu tellement de leurs shows, que je suis devenu un ami du groupe. Ils étaient toujours impressionnés de voir que je pouvais leur faire autographier. Il arrivait parfois qu’ils n’avaient jamais vu celui que j’apportais. Ma plus belle pièce de ce groupe, c’est un acétate (matrice) de l’album Never to tender de 1976, sans compter des disques signés et des collections dédicacées», raconte-t-il avec fierté. Le Drummondvillois apparaît d’ailleurs sur plusieurs photos en compagnie des membres d’Offenbach.

Reconnu comme un passionné qui détient des pièces de collection rares, Serge Paquin a été surpris par un appel téléphonique inattendu en août 1999.

La guitare de Serge Paquin a été autographiée par Jérôme Lemay des Jérolas à la suite d’une prestation privée dans son salon.

«C’était Jérôme Lemay des Jérolas! Il voulait avoir un disque rare que j’avais en ma possession. Je lui ai alors donné rendez-vous à la maison. Il m’a remercié en me donnant des disques, mais la vraie récompense a été son autographe sur ma guitare avec laquelle il a joué dans mon salon», lance le mélomane en exhibant la guitare.

La pièce de son père

M. Paquin est très fier de sa collection. S’il s’est toujours contenté de ses trouvailles sans jamais chercher la pièce la plus rare, il n’hésite pas à dire que sa préférée en est une de son père.

«Il avait enregistré la chanson N’oublie jamais sur un 78 tours. Ma mère a attendu que je sois assez vieux (12 ans) pour que je ne le brise pas. C’est un beau souvenir. Maintenant, je n’attends plus rien. Je prends ce qui passe, mais mon plus grand souhait serait de trouver quelqu’un qui pourrait réparer mon jukebox! Ça me ferait tellement plaisir, car je pense que je viens de cette époque dans une autre vie et que je suis ici pour revivre tout ça», conclut-il.

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