Le Centre-du-Québec mérite une reconnaissance totale de son autonomie (Tribune libre)

Le Centre-du-Québec mérite une reconnaissance totale de son autonomie (Tribune libre)
(Photo : L'Express)

TRIBUNE LIBRE. Un article publié dans La Presse du 22 avril dernier et intitulé «COVID-19 : Faut-il déconfiner en région?», a attiré mon attention, en particulier, l’extrait suivant : «Il faut dire qu’au prorata de sa population, la région de la Mauricie et du Centre-du-Québec est au quatrième rang des plus touchées de la province après Laval, Montréal et Lanaudière».

Depuis un certain temps, plusieurs médias nationaux répètent cette fausseté : la Mauricie et le Centre-du-Québec ne seraient qu’une seule et même région. Le Centre-du-Québec est pourtant l’une des 17 régions administratives composant le territoire du Québec. Lors de la réforme de la santé de l’ex-ministre Gaétan Barrette, pour une raison strictement de petite politique, la seule région qui n’a pas obtenu un CIUSSS fut le Centre-du-Québec qui fut rattaché à la Mauricie comme zone sociosanitaire intégrée. Une véritable injustice et une anomalie dont la région Centre-du-Québec en paie le prix depuis, par une centralisation excessive et absurde à Trois-Rivières.

À l’époque de la mise en place de cette réforme, à titre de président de la Chambre de commerce et d’industrie de Drummond, j’avais été l’un des premiers à décrier la situation en disant, entre autre, qu’un fleuve sépare, au sens propre comme au figuré, les 2 régions administratives que sont la Mauricie et le Centre-du-Québec. J’avais ajouté que la Mauricie avait davantage besoin de marchettes alors que le Centre-du-Québec avait davantage besoin de poussettes, afin d’exposer de manière imagée la différence entre les deux régions. Certains élus municipaux ont, par la suite, décidé (certains mollement) de revendiquer un statut autonome pour le Centre-du-Québec au niveau de la santé. Avec des résultats mitigés pour ne pas dire décevants. La Mauricie compte une population de 269 332 personnes et le Centre-du-Québec 247 333 personnes. Le total des 2 régions représente donc 516 665 personnes.

En date du 22 avril, selon les données disponibles, on comptait 1 046 cas en Mauricie-Centre-du-Québec ce qui représente 202,5 cas par tranche de 100 000 personnes classant ainsi ce territoire au 4e rang des endroits les plus touchés au Québec.

Maintenant, si on considère les véritables territoires administratifs que sont la Mauricie et le Centre-du-Québec de manière séparée, le tableau change du tout au tout. En effet, la Mauricie se retrouverait au 3e rang avec un taux de 318,6 cas par tranche de 100 000 personnes (il y a 858 cas en Mauricie) alors que le Centre-du-Québec se retrouverait au 15e rang avec un taux de 76,0 cas par tranche de 100 000 personnes (il y a 188 cas).

Dans un contexte de discussion sur l’opportunité d’un déconfinement par région, cela change complètement la donne, car le Centre-du-Québec pourrait être parmi les premières régions à pouvoir débuter le processus de déconfinement alors que la Mauricie serait parmi les dernières régions à pouvoir le débuter. L’idée, ici, n’est pas de débattre de l’opportunité de déconfiner ou pas. Je laisse cela aux spécialistes. Il s’agit plutôt, encore une fois, de rappeler aux médias nationaux et aux décideurs mal informés de faire preuve d’un peu plus de rigueur dans la transmission des informations en tenant compte des données selon les véritables régions administratives du Québec.

Et bien entendu, d’en finir avec le dossier d’une reconnaissance totale de l’autonomie de la région du Centre-du-Québec en le faisant pour le secteur de la santé.  Ce n’est pas une question de prioriser la structure au détriment des ressources comme le prétend ceux qui ne recherchent que le statu quo ou à mettre le couvercle sur la marmite. C’est une question de principe et de respect. Ceci en tout respect pour les gens de la Mauricie.

Me André Y. Komlosy, ex-président de la Chambre de commerce et d’industrie de Drummond

 

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