TRIBUNE LIBRE. Le 8 janvier dernier, L’Express annonçait que la Ville procédera à une étude de faisabilité de la phase 3 de Rivia. Il s’agirait de prolonger la promenade près de la rivière en longeant le boulevard Sainte-Anne. Compte tenu des sommes considérables que représente un tel projet et de son intérêt douteux pour les piétons et cyclistes, une analyse d’opportunité s’impose d’abord.
Les phases 1 et 2 de Rivia ont coûté plusieurs millions de dollars. Une phase 3, longue de 9 kilomètres et traversant des terrains privés, coûterait évidemment beaucoup plus cher. Il y a donc lieu de s’interroger sur l’intérêt qu’elle représente pour la population, essentiellement piétons et cyclistes.
Côté piétonnier, outre les 4,5 kilomètres des phases 1 et 2 de Rivia, notons d’abord que les endroits ne manquent pas pour marcher. Pensons aux sentiers du parc du Sanctuaire ou à ceux de la Forêt Drummond, autant du côté de Saint-Majorique que de Saint-Joachim. Par ailleurs, on voit mal qui voudrait se taper à pied l’aller-retour de 18 kilomètres entre le parc des Voltigeurs et Saint-Joachim.
Pour les cyclistes, l’intérêt d’une phase 3 n’est pas plus évident. D’abord, la piste longerait en majeure partie le boulevard Sainte-Anne. Le répertoire des plus belles pistes cyclables au Québec révèle qu’elles sont toutes éloignées de la circulation automobile. Rouler jusqu’à Saint-Joachim au son et à l’odeur de voitures, camions et motocyclettes n’a rien de prometteur.
Ensuite et surtout, il faut souligner qu’une alternative beaucoup plus agréable et moins coûteuse existe déjà pour pédaler jusqu’à Saint-Joachim. Il s’agit du troisième rang de Wendover Nord qui part du boulevard Terra Jet. Son emprise appartient à la Ville. Après avoir traversé champs et boisés, il rejoint, peu avant Saint-Joachim, un autre chemin fermé à la circulation automobile dont l’emprise appartient au ministère des Transports jusque dans le village. Ces chemins, qui donnent accès à la boucle des Érables argentés, sont fréquentés par de nombreux cyclistes. Un investissement relativement minime permettrait d’en parfaire la surface de roulement. L’aménagement d’une piste d’à peine 2 kilomètres longeant le boulevard Terra Jet depuis le Parc jusqu’à l’intersection du troisième rang donnerait à vélo un accès rapide et sécuritaire à ce parcours déjà populaire.
Dans ces conditions, «jamais de phase 2 sans phase 3» ne va pas de soi! Une analyse d’opportunité doit précéder une analyse de faisabilité.
Pierre Chabot, Drummondville
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