Pauvreté et désespoir : l’autoroute de la prostitution

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Par Frederic Marcoux
Pauvreté et désespoir : l’autoroute de la prostitution
(Photo : Depositphoto)

DOSSIER. La travailleuse de rue de La Piaule, Marie-Noël Lalancette, a vu quelques cas comme Catherine (nom fictif) à Drummondville. Selon elle, c’est la pauvreté qui ouvre la porte à l’autoroute de la prostitution.

«C’est un manque de choix pour les femmes. Si elles avaient le choix, la prostitution ne serait pas la première option de ces femmes-là. Ça naît d’un manque de revenu. Quand elles ont faim et que ça prend de l’argent, les femmes entrent dans un cercle vicieux. Il y a les problèmes de consommations et, pour d’autres, c’est le goût du luxe», juge Marie-Noël Lalancette.

Cette dernière avoue que chaque intervention est unique. Dans certains cas, à défaut de sortir la femme de l’industrie du sexe, elle lui offre des préservatifs et des seringues pour favoriser une certaine sécurité. Une femme doit éviter d’être laissée à elle-même dans une période difficile, selon l’intervenante.

«Dans des cas comme Catherine, c’est certain que si ses problèmes de santé mentale avaient été soignés dès le départ, probablement que la consommation de drogues n’aurait pas commencé et qu’il n’y aurait pas eu de prostitution […]. Pour consommer, ça prend du fric. Tu es tellement désorganisée. Il n’y a pas de prostitution qui peut se faire sans consommation», explique-t-elle.

Marie-Noël Lalancette avance que plusieurs femmes constatent tôt dans leur vie qu’elles peuvent monnayer leur corps.

À cet effet, Catherine, l’ex-prostituée, estime que de la sensibilisation devrait être faite rapidement auprès des jeunes filles.

«C’est important que les filles aient une estime personnelle de leurs corps, souligne l’ex-prostituée. Si une fille a une bonne estime d’elle, elle ne tombera pas dans la consommation excessive et dans la prostitution. Il faut apprendre à nos enfants que c’est important de se respecter dans la vie.

(NOTE DE LA RÉDACTION) L’Express présente aujourd’hui un dossier sur l’industrie du sexe, un univers bien présent à Drummondville, mais qui nous apparaît fort discret voire invisible. Des gens de la région qui travaillent ou – qui ont travaillé – dans ce secteur méconnu de la communauté ont accepté de briser le silence.

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