Devenir acteur porno, une décision qui a changé sa vie

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Par Frederic Marcoux
Devenir acteur porno, une décision qui a changé sa vie
Yanick Houle espère continuer à travailler dans ce domaine qui le passionne. (Photo : Photo : Ghyslain Bergeron)

DOSSIER. Nouveau sur Facebook en 2010, curieux, Yanick Houle contacte l’actrice Vandal Vyxen pour tenter sa chance dans la pornographie. Dix minutes plus tard, elle lui répond; il fige. Le Drummondvillois s’apprête à prendre une décision qui changera sa vie.

«Je me suis dit qu’elle recevait sans doute 10 000 messages de même par semaine et qu’elle n’allait pas me répondre. J’avais déjà fait des vidéos amateurs et voulais essayer quelque chose de plus professionnel. Quand elle m’a répondu, je suis resté bête. Je l’ai appelée seulement cinq jours plus tard», raconte Yanick Houle avant d’éclater de rire.

Celui qui réside désormais à Saint-Lucien n’a jamais regretté sa décision. Depuis huit ans, il travaille dans le domaine de la pornographie à temps partiel. Yanick Houle a cependant perdu son travail principal à deux occasions depuis. Ses deux employeurs n’aimaient pas sa double vie. À sa connaissance, seulement trois personnes vivent exclusivement de la pornographie au Québec. Un acteur se doit donc d’avoir un autre travail.

«Pour les gars qui sont juste hétérosexuels comme moi, ce n’est pas payant et tu ne peux pas vivre de ça, soutient-il. Je ne fais pas ça pour l’argent, même si ça me donne 300$ par scène. C’est demandant physiquement. C’est difficile de faire plusieurs scènes par semaine pour un gars.»

Ses proches acceptent sa décision

Âgé de 40 ans, Yanick Houle n’a pas l’intention d’arrêter la pornographie. Il a vu des acteurs âgés de 60 ans réaliser quelques scènes. Les jeunes hommes âgés de 18 ans sont moins présents dans le domaine que les hommes de 30 ou 40 ans, puisqu’une certaine maturité est nécessaire pour être dans le domaine. Un secteur qu’il qualifie de «grande famille au Québec». Pour ce qui est de sa véritable famille, il n’a jamais caché cette facette de sa vie à ses enfants âgés de la vingtaine. Sa fille n’est pas intéressée par le domaine, tandis que son garçon a également choisi de se lancer dans l’industrie en tant qu’acteur. La conjointe de Yanick Houle accepte son mode de vie.

«Ma blonde n’aime pas bien ça. Elle a vécu avec ma décision, lance le principal intéressé. J’ai diminué un peu le nombre de scènes pour elle. Elle ne veut pas trop en entendre parler.»

Yanick Houle espère continuer à tourner quelques scènes dans ce domaine qui le passionne. Tant et aussi longtemps que la santé le lui permettra, il n’a pas l’intention de mettre un terme à sa carrière.

(NOTE DE LA RÉDACTION) L’Express présente aujourd’hui un dossier sur l’industrie du sexe, un univers bien présent à Drummondville, mais qui nous apparaît fort discret voire invisible. Des gens de la région qui travaillent ou – qui ont travaillé – dans ce secteur méconnu de la communauté ont accepté de briser le silence.

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