Tribune libre : Bris de conditions et conduites dangereuses

Tribune libre : Bris de conditions et conduites dangereuses
Lettre ouverte (Photo : Photo Deposit)

Le sujet fait tache de mouche au quotidien dans mon milieu et dans nos médias, depuis le triste accident ayant gaspillée la vie de Jeannot Beaupré le 19 juillet dernier. Paix à son âme, et sincères sympathies à la famille éprouvée. Aussi puis-je adresser mes sympathies à tous ceux et celles qui gardent de bons souvenirs de lui, voire au citoyen anonyme affligé de quelque façon que ce soit, par ce triste événement.

Comme afro-québécois, senior, arrivé ici aussi jeune que …, je me sens interpellé par de tristes convulsions à l’intégration de quelques jeunes immigrants dans notre belle région. Soulignons «quelques». Et rappelons que de partout l’humain sera sensiblement choqué par une saleté tombée de nulle part dans son assiette, beaucoup plus qu’il ne s’émerveillera de la beauté des jardins environnants diversement fleuris.

Le cas évoqué ici est celui d’un jeune adolescent qui saute au volant, aveuglement si ce n’est stupidement. Il s’appelle Niyonkuru. Un nom fort de signification qui traduit «Dieu est suprême». On aura retenu par des reportages le fait d’une conduite dangereuse ayant causé la mort. À cela il conviendra d’ajouter le bris des conditions, et surtout, dois-je souligner, une livre de confusion contextuelle. Explicitons cette assertion :

Niyonkuru sort d’une Afrique meurtrie par des années de guerres et où le rêve de tenir un volant renvoi aux jouets d’enfants. Dans cette Afrique, la police est synonyme de porte de l’enfer. Par un miracle, divin croient plusieurs, le jeune Niyonkuru atterrit ici. Il peut conduire une voiture, voire la posséder. Dieu est grand! Connaît-il les conditions d’un tel avantage, est-il connecté à la culture d’accueil, au savoir-vivre collectif qui fait qu’on puisse vivre ici autrement qu’en Afrique? Très tôt Niyonkuru prend son premier ticket de conducteur non autorisé. Il semble ne rien comprendre et récidive, jouant avec la police au chat et la souris. Ce n’est malheureusement pas un cas rare. Comme les chances d’un aveugle tricheur sont comptées, il se retrouvera un mauvais jour face à un agent de la paix de Trois-Rivières. D’instinct purement stupide, il tentera de le sommer. Le pire arriva. Face à la Justice, il affiche un esprit perché sur un nuage. À sa sortie du palais, un journaliste le montre en rires! Une mort, ça ne semble pas freiner sa respiration. J’ai un bref message pour ceux et celles qui sont, comme moi, choqués. Ne lui en voulons pas. Comprenons que des morts, il en a probablement vu trop d’images en bas âge, ou trop entendu parler jusqu’ici.

J’ai un autre message réservé aux jeunes et adultes en quête d’enracinement au Québec, au Canada ce grand pays de la «Suprématie de Dieu et la Primauté du Droit». Ici, la justice est un département divin, les juges en sont des ministres et les policiers des anges. Tous sont au service de l’harmonisation des rapports humains et des libres usages du bien commun. De grâce, respectons-les et collaborons avec eux religieusement. Entendu que des organismes comme le RID sont à notre portée pour nous assister dignement et efficacement.

Francois Munyabagisha

 

 

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