Le Centre Normand-Léveillé devra prendre un pas de recul pour revenir en force

Le Centre Normand-Léveillé devra prendre un pas de recul pour revenir en force
(Photo : Photo d'archive)

DRUMMONDVILLE. Dû à une année difficile en recrutement de main-d’œuvre, la direction du Centre Normand-Léveillé s’est vu dans l’obligation d’annoncer à 30 familles que leur enfant ne pourra pas participer au camp de vacances de l’établissement, mais entend rapidement trouver des solutions.

Le Centre Normand-Léveillé est un endroit spécialisé qui reçoit et s’occupe de jeunes handicapés, afin de donner un temps de répit aux familles. Durant la période estivale, le centre offre un service de camp de vacances allant de sept à onze jours d’activités pour ces enfants handicapés provenant d’un peu partout dans la province.

L’administration s’est aperçue au mois de mai qu’elle avait un besoin criant de personnel. Elle a visité plusieurs écoles, fait plusieurs conférences et rencontré plusieurs personnes, mais la problématique de main-d’œuvre n’a pas pu être résolue avant le début du camp de vacances. C’est cette situation qui a causé la coupure de ces 30 places.

L’établissement est passé de 45 à 20 animateurs, ce qui témoigne que le manque de main-d’œuvre est marquant. Les ratios animateur-enfant sont plus restreints lorsqu’il est question de personnes handicapées. Au Centre Normand-Léveillé, tout dépendant de la situation, il faut respecter un ratio d’un animateur pour un enfant, un pour deux ou, au maximum, un pour quatre. C’est pour cette raison que seulement une soixantaine d’enfants seront accueillis au Centre Normand-Léveillé cet été comparativement à 90 l’année dernière.

«Nous voulions continuer d’offrir ce service tout en nous assurant de conserver le plaisir et surtout la sécurité de la clientèle. En ce sens, nous avons donc dû couper ces 30 places», précise la directrice générale du Centre Normand-Léveillé, Jocelyne Bérubé.

Mme Bérubé, ainsi que les conseils d’administration de la fondation et du Centre Normand-Léveillé, ont voulu prendre en main la situation et en sont venus à la conclusion qu’il fallait bonifier l’offre aux animateurs afin de mieux les recruter et mieux les retenir.

«Nous avons justement fait hier une rencontre avec tous les animateurs dans le but de comprendre ce qu’il serait à améliorer. Sans eux, il n’y aurait pas de service alors il faut prendre soin de nos animateurs afin qu’ils prennent à leur tour bien soin des jeunes qui fréquentent le centre», explique-t-elle.

Selon la directrice générale, le fait que le salaire des animateurs soit moins élevé qu’ailleurs ne favorise pas la situation et est ressorti souvent lors de cette rencontre. Cependant, les membres de l’équipe d’animation ont précisé qu’ils gravitaient dans un environnement agréable et qu’ils acquièrent beaucoup d’expérience.

Plusieurs commanditaires, membres des deux conseils d’administration et des gens d’affaires de la région travaillent très fort dans les coulisses afin de trouver des solutions rapidement à cette pénurie de main-d’œuvre, pour ne pas affecter davantage les services offerts au Centre Normand-Léveillé.

Des solutions sont à l’étude par les membres des CA et de la direction, dont la hausse du salaire des animateurs, une offre d’accompagnement afin de les aider dans leur animation, une amélioration de l’expérience de vie de ceux-ci et bien d’autres idées.

«Du lot de solutions que nous évaluons, aucune n’a été choisie par les CA. D’ailleurs, nous nous rencontrons le 26 juin pour en discuter», spécifie la directrice générale.

Pas d’impact sur les autres services

Le centre offre un service de répit toutes les fins de semaine du mois d’août à plusieurs familles ayant un enfant handicapé. Ce service occasionne une seconde vague de recrutement afin de trouver des animateurs pour cette période. Jocelyne Bérubé et le CA du Centre Normand-Léveillé n’ont cependant pas de craintes relativement à cette nouvelle recherche de main-d’œuvre.

«Nous ne sommes pas seuls à travailler sur la situation, il y aura des actions qui seront mises en place prochainement. Le Centre Normand-Léveillé est en pleine expansion, mais devra prendre un pas de recul pour revenir en force», raconte Mme Bérubé.

Une situation similaire à travers la province

Selon l’Association des camps du Québec (ACQ), entre 75 000 et 80 000 jeunes fréquenteront un camp de vacances durant la période estivale. Il faut ajouter que le manque de main-d’œuvre criant frappe des établissements dans toutes les régions du Québec.

«Le défi du recrutement touche encore plus les camps s’occupant d’une clientèle handicapée ou plus spécialisée. C’est le ratio d’animateur-campeur qui cause des maux de tête aux organisations. Le ratio dépend de l’âge des enfants, normalement il est variable en un animateur pour cinq personnes allant jusqu’à un pour quinze», rappelle le directeur général de l’Association des camps du Québec, Éric Beauchemin.

Beauchemin et l’ACQ prévoient une campagne nationale pour soutenir les camps de vacances dans la recherche de main-d’œuvre. «Le salaire des animateurs est l’une des variables que nous voulons retravailler. Nous voulons aussi changer la vision qu’ils ont des camps de vacances et améliorer leur expérience», conclut-il.

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