Bernard Sévigny acccueilli à Drummondville par des syndiqués

Bernard Sévigny acccueilli à Drummondville par des syndiqués
Plusieurs autopatrouilles de la SQ étaient stationnées en face

La visite officielle à Drummondville de Bernard Sévigny, président de l’UMQ, a coïncidé avec celle, plus impromptue, d’une soixantaine de syndiqués du SCFP qui sont entrés dans l’hôtel de ville et y ont laissé quelques autocollants en signe de contestation du projet de loi 110, maintenant adopté par Québec.

Débarqués d’un autobus en provenance de la région de Québec, vers 16 h 15, les manifestants, pancartes en mains et équipés de flutes stridentes, créant un bruit infernal, sont entrés, sans demander la permission évidemment, à l’intérieur de l’hôtel de ville, favorisant un climat de panique. Les visiteurs inattendus sont toutefois demeurés au rez-de-chaussée où d’innombrables autocollants ont été apposés et sur les murs et sur les portes des bureaux municipaux.

Au bout d’une demi-heure environ, les policiers, peut-être une dizaine, ont invité les syndiqués à sortir, ce que ceux-ci ont accepté de faire calmement, sans agressivité aucune.

Les syndiqués dénoncent depuis longtemps que le projet de loi 110 donnera le pouvoir aux municipalités de décréter des conditions de travail des employés cols bleus et cols blancs dans les futures négociations.

Patrick Gloutney, président du Conseil provincial secteur municipal du SCFP, a expliqué que c’est la visite de Bernard Sévigny, président de l’UMQ (et maire de Sherbrooke) qui a motivé leur déplacement. «Le projet de loi 110 a été sanctionné et nous sommes venus saluer M. Sévigny pour lui dire qu’on ne l’oubliera pas. Surtout pour lui dire que le projet de loi 110  est inutile et que ça va faire en sorte que les relations de travail vont se détériorer au Québec. Nous sommes venus ici en février et M. Cusson (maire de Drummondville) nous avait dit que les négociations à Drummondville se passent généralement bien. Est-ce que tous les maires vont utiliser cette force de loi? Non, mais certains maires vont l’utiliser, nous en sommes persuadés. Mais je tiens à dire qu’on n’est pas ici pour M. Cusson mais pour M. Sévigny. Notre intention est de se faire entendre, on ne veut pas faire de la casse, je tiens à rassurer tout le monde. Cependant, on va laisser nos cartes de visite avant de partir», a déclaré le porte-parole du SCFP (Syndicat canadien de la fonction publique).

Au deuxième étage…

Au deuxième étage, dans le bureau du maire, MM. Sévigny et Cusson, qui ont accueilli le journaliste de L’Express au moment où les manifestants regagnaient leur autobus, ont déploré avec fermeté ces gestes d’intimidation. «Ce n’est pas très étonnant. La loi est passée et pourtant ça témoigne encore d’une vieille culture syndicale axée sur l’intimidation, c’est regrettable», a déclaré le maire de Sherbrooke, qui a souligné que lors de son passage à Shawinigan récemment, dans le cadre de cette tournée de l’UMQ intitulée «voir grand», il ne s’est rien passé, ni même à Sherbrooke. Ce qui a fait dire au maire Cusson que «c’est parce que c’est trop loin». C’était le 11e arrêt de M. Sévigny dans cette tournée des régions.

Le maire drummondvillois qui, comme la dernière fois, trouvera son véhicule tel un babillard, plein d’autocollants, a précisé qu’il a fait une plainte à la police. «Nous leur avons envoyé la facture la dernière fois et je sais qu’ils ne la paieront pas. Ce n’est pas aux contribuables de payer ça. Mais quand je vois ça, ça me confirme qu’ils n’ont pas de respect pour le bien public».

Quant au projet de loi 110 (devenu la loi 24), Bernard Sévigny a réaffirmé que l’UMQ la demandée. «La capacité de payer des citoyens n’est pas un puits sans fond. Il fallait réagir. On s’attend à ce que ça se retrouve devant les tribunaux. Mais on ne peut pas supporter un écart salarial de 40 % entre les fonctionnaires municipaux et les provinciaux pour un travail comparable. Après 30 ou 40 ans d’inégalité, il faut redresser la barre».

À la suite de ce branle-bas, les activités prévues dans le cadre de cette visite se sont déroulées normalement, nous a assurés le maire Cusson en début de soirée.

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