Terminé, les emballages ornés de personnages dessinés ?

Terminé, les emballages ornés de personnages dessinés ?
Une corrélation est possible entre les emballages avec des personnages dessinés et le taux d'obésité en hausse chez les enfants

ALIMENTATION. Les Nemo et les Tony le tigre de ce monde pourraient bientôt disparaître des emballages de produits destinés aux enfants dans les supermarchés : un projet de loi applaudi par les nutritionnistes a effectivement été déposé au Sénat canadien.

Bien qu’une loi interdisant la publicité destinée aux enfants de moins de 13 ans existe au Québec depuis 1978, les compagnies d’alimentation ont réussi à exploiter une zone grise à leur avantage d’après la nutritionniste Maude Fournier. «Techniquement, ce n’est pas de la publicité, c’est le visuel d’un aliment. On ne vante pas un produit, on l’enrobe d’une image», décrit-elle. Les règles régissant les emballages et le marketing découlant du fédéral, la loi québécoise est actuellement impuissante en ce sens. 

Selon la nutritionniste exerçant à Drummondville, ce changement ne pourra qu’être bénéfique pour les jeunes. «Souvent, les parents vont laisser les enfants choisir ce qu’ils veulent manger à l’épicerie. Naturellement, ils sont attirés vers les emballages colorés avec des bonshommes dessinés dessus, sauf que ce ne sont pas toujours des produits bons pour la santé», croit Maude Fournier.

Elle ajoute d’ailleurs que les produits caractérisés par des dessins animés, comme les vitamines à l’effigie des personnages des Pierrafeux, vont marquer l’imaginaire des enfants et leur laisser un souvenir positif qui, parfois, pourra entraîner de mauvaises habitudes alimentaires dans le futur.«2/3 des produits destinés aux jeunes vont aussi être consommés par les adultes. C’est certain qu’il va y avoir un impact à plus long terme et qu’on va y gagner», estime-t-elle.

Si la proposition est adoptée telle quelle, le Tony des céréales «Frosted flakes», les oursons du beurre d’arachides de marque Kraft et les jouets dans les repas pour enfants de McDonald’s, notamment, devront tirer leur révérence. En effet, «toute contrepartie directe ou indirecte destinée principalement aux enfants» en échange de l’achat d’un aliment et «l’étiquetage ou l’emballage d’un aliment s’adressant principalement aux enfants, y compris la manière dont l’étiquetage ou l’emballage est présenté,» seraient interdits, peut-on lire dans le projet de loi S-228.

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