Dominic Ricard mérite tout notre respect

Dominic Ricard mérite tout notre respect
Dominic Ricard (Photo TC Media – archives

COMMENTAIRE. J’ai eu la chance de côtoyer Dominic Ricard durant toute la durée de son règne d’une douzaine d’années à la tête des Voltigeurs. Je peux vous assurer que l’homme de hockey, mais l’homme avant tout, s’est donné corps et âme pour l’organisation drummondvilloise.

Depuis l’annonce de son congédiement, ça me dégoûte et ça m’attriste profondément de lire les propos méprisants et sarcastiques de certains partisans à son endroit. On peut bien reprocher à Ricard les insuccès des Voltigeurs ces deux dernières saisons, mais on semble oublier dans quel état l’équipe se trouvait à son arrivée, en 2003. À cette époque, la concession était littéralement à l’agonie, ignorée par les Drummondvillois et sur le point d’être vendue.

Aujourd’hui, les Voltigeurs sont devenus une organisation de premier plan où les joueurs sont traités comme des professionnels. La crédibilité et la réputation du club sont solidement établies à travers la LHJMQ. Et une bannière de championnat flotte dans les hauteurs du Centre Marcel-Dionne. Plus important, les Drummondvillois ont retrouvé la fierté d’encourager leur équipe.

Sous la gouverne de Ricard, les Voltigeurs ont terminé dans le premier tiers du classement à cinq reprises. Le printemps venu, le club a gagné neuf séries en 17 tentatives. On a souvent tendance à penser que le gazon est plus vert ailleurs, mais peu d’équipes peuvent se vanter d’avoir connu autant de succès au fil des ans.

Certains partisans se plaisent d’ailleurs à comparer les Voltigeurs aux Cataractes, dont la reconstruction aurait été plus rapide. Vraiment? Vérification faite, les deux organisations ont prétendu aux grands honneurs à trois reprises depuis qu’elles se sont rencontrées en finale en 2009.

Curieusement, un autre consensus semble émaner chez les détracteurs de Ricard. À leurs yeux, le dg aurait hypothéqué l’avenir de l’équipe en payant le gros prix pour obtenir des vétérans de premier plan en 2014. Ce printemps-là, les Voltigeurs ont pourtant fait fi des blessures pour rivaliser fortement avec les Foreurs, éventuels champions des séries. Si le dg n’avait pas tenté sa chance cette année-là, les partisans lui auraient-ils reproché d’avoir regardé le train passer?

En fait, ces critiques ne datent pas d’hier. Dès ses premiers pas comme dg, alors qu’il cumulait encore les fonctions d’entraîneur-chef, presque chacune de ses actions était tournée au ridicule. Ces mesquineries se sont calmées après 2009, mais elles ont repris ces dernières années.

Au fond, je crois que Dominic Ricard aura été victime de son succès et de sa longévité. Loin de moi l’idée d’affirmer que son parcours est parfait. J’ai moi-même été en désaccord avec certains de ses gestes. Comme tout homme de hockey, il a commis des erreurs. Alors que tout semblait lui sourire pendant une longue période, il n’a pas souvent eu la main heureuse au cours des dernières années. Mais au final, force est de constater que sa moyenne au bâton est très respectable si on la compare à ses pairs.

Pour ma part, je considère Dominic Ricard comme l’un des plus grands bâtisseurs, sinon le plus grand, dans les 34 années d’histoire des Voltigeurs. Le grand passionné de Shawinigan laisse un héritage imposant à Drummondville, un legs qui va même au-delà du hockey.

J’ai quatre enfants et les principales valeurs que je veux leur inculquer sont l’authenticité, le respect d’autrui, le travail acharné, la détermination et l’humilité. En ce sens, je crois que Dominic Ricard est un excellent modèle pour eux. Mais ce que je répète le plus souvent à mes enfants, c’est de traiter les autres comme ils voudraient eux-mêmes être traités. C’est pour toutes ces raisons que Dominic Ricard mérite notre respect, peu importe ce qu’on pense du travail qu’il a accompli. Certes, il n’a pas toujours été parfait, mais il aura mis tout son cœur et donné le meilleur de lui-même pour la cause des Voltigeurs.

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