Émile Ricard ou la sagesse d’une recrue

Émile Ricard ou la sagesse d’une recrue
Émile Ricard tentera d’aider les Eagles à causer la surprise face au Drakkar. (Photo : archives, Ghyslain Bergeron)

HOCKEY. Rares sont les joueurs de 16 ans impliqués dans le carré d’as de la Ligue de hockey junior des Maritimes et du Québec (LHJMQ). Émile Ricard tentera d’aider les Eagles du Cap-Breton à causer la surprise face au Drakkar de Baie-Comeau.

Choix de première ronde (12e rang au total) des Eagles au dernier repêchage, Émile Ricard est le plus jeune joueur à fouler les patinoires de la LHJMQ cette saison. Le jeune homme originaire de Saint-Cyrille-de-Wendover vivra une expérience unique en prenant part à la demi-finale.

«C’est un feeling assez incroyable que je suis en train de vivre, a lancé Émile Ricard dans un entretien avec L’Express. C’était notre but depuis le début de l’année, mais de voir qu’on est rendu là en tant qu’équipe, ça démontre qu’on a eu une bonne progression tout au long de la saison. Au début, on a traversé des moments plus difficiles. On a accueilli de nouveaux joueurs, mais on forme vraiment un beau groupe maintenant. La chimie d’équipe s’est vraiment renforcée en deuxième moitié de saison.»

Émile Ricard dans la série contre l’Océanic. (Photo : Iften Redtjah)

Avec une fiche de 39-26-1-2, les Eagles ont terminé en septième position au classement général dans la LHJMQ. Après avoir renversé l’Océanic de Rimouski en cinq parties en première ronde des séries, la troupe de l’entraîneur-chef Louis Robitaille a balayé les Saguenéens de Chicoutimi au second tour. La formation néo-écossaise a maintenant remporté 17 de ses 18 derniers matchs.

«C’est une combinaison de plusieurs facteurs qui nous permet de connaître du succès, a affirmé Émile Ricard. D’abord, on est tous vraiment proches les uns des autres. On a vraiment tissé des liens forts ensemble. Aussi, on est pesants. On a de bons gabarits, on travaille fort et on joue intelligemment. On joue avec beaucoup d’intensité. Notre offensive produit et notre gardien fait des arrêts clés depuis le début des séries. Quand tu joues devant un gardien comme ça, ça te donne encore plus confiance.»

Auteur de 5 buts et 11 passes en 67 parties en saison régulière, Émile Ricard a récemment vécu un moment qui restera gravé dans sa mémoire en marquant son premier filet à vie en séries. L’attaquant de 5 pieds, 11 pouces et 164 livres a touché la cible dans le troisième match de la série contre les Saguenéens.

«Ça faisait un bout que je n’avais pas marqué. Mes parents étaient là en plus. J’entendais ma mère crier dans les estrades! Elle était aussi contente que moi. Depuis que je suis jeune, je suis les séries de la LHJMQ. De pouvoir marquer un but important comme celui-là, c’est un feeling exceptionnel.»

Capable d’évoluer tant au centre qu’à l’aile, le produit des Sénateurs du Collège Saint-Bernard et des Cantonniers de Magog a surtout été employé au sein du quatrième trio au cours des dernières semaines. «J’essaie toujours d’apporter mon intelligence au jeu, a exprimé celui qui s’inspire du style d’Ondrej Palat. Je ne suis pas le plus gros, mais j’essaie de m’impliquer physiquement. Je me sacrifie quand j’ai un tir à bloquer. Surtout, je suis capable d’être fiable quand j’embarque sur la patinoire avec mon trio.»

Une saison d’apprentissage

Âgé d’à peine 15 ans à ses débuts dans le circuit, Émile Ricard a vécu une saison d’apprentissage sur les côtes de l’océan Atlantique.

«J’avais déjà vécu en pension à Magog l’an passé, mais être à 14 heures de la maison au lieu d’une heure, c’est un peu différent.

C’est beaucoup d’adaptation, mais avec le groupe qu’on a chez les Eagles, c’est plus facile. Tant à l’aréna qu’à école, je me suis fait des amis qui sont devenus super proches. On a la chance d’avoir un prof qui est toujours souriant. Tout ça permet d’oublier que tu es loin de chez toi.»

Émile Ricard. (Photo d’archives, Ghyslain Bergeron)

Au fil des mois, le fils de l’homme de hockey Dominic Ricard a appris à vitesse grand V aux côtés des vétérans du club. La recrue a eu tôt fait de gagner en sagesse.

«À 15 ans, je me suis retrouvé avec des gars de 20 ans. Certains viennent même d’avoir 21 ans. Il n’y a pas trop de niaiseries ici! J’ai pris beaucoup de maturité. Je suis plus calme, mais surtout, je me suis fait des amis pour la vie. Ils m’ont aidé à prendre le rythme de la LHJMQ.»

En demi-finale, Émile Ricard et les Eagles feront face à un défi de taille contre le Drakkar. Championne de la saison régulière, la formation de la Côte-Nord est favorite pour remporter cette série.

«C’est l’une des meilleures équipes au Canada, mais on va être prêts, a assuré Émile Ricard. L’important, ce sera de prendre ça un match à la fois, une présence à la fois. Ce sera une longue série. On ne se fera pas de cachettes : ça ne finira pas en quatre matchs! On veut les user avec notre implication physique et notre talent. Je suis confiant qu’on a l’équipe pour gagner cette série-là et aller en finale.»

Et la beauté de la chose, c’est que les Eagles misent sur une équipe relativement jeune. «On a beaucoup de joueurs qui reviennent la saison prochaine, a fait remarquer Émile Ricard. Cette année et l’an prochain, ce sont deux grosses saisons pour nous au Cap-Breton.»

Cette série s’amorcera dès jeudi soir, au centre Henry-Léonard. Dans l’autre demi-finale, qui opposera les Voltigeurs aux Tigres de Victoriaville, Ethan Gauthier et Louis-Félix Charrois représenteront le hockey mineur drummondvillois.

Une version précédente de cet article mentionnait que seulement deux joueurs de 16 ans participeront aux demi-finales de la LHJMQ. Or, en plus d’Émile Ricard chez les Eagles et du Terre-Neuvien Jabez Seymour chez le Drakkar, les Québécois Alexis Mathieu et Lucas Beckman sont également âgés de 16 ans. Tous deux portent les couleurs du Drakkar.

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