HOCKEY. Plus jeune joueur à fouler les patinoires de la LHJMQ cette saison, Émile Ricard joue déjà avec l’assurance d’un vétéran. Du haut de ses 15 ans, l’attaquant originaire de Saint-Cyrille-de-Wendover impressionne tout le monde, y compris son entraîneur Louis Robitaille.
Faisant remarquer que le choix de première ronde des Eagles du Cap-Breton au dernier repêchage ne célébrera son 16e anniversaire que le 18 novembre, Louis Robitaille ne cache pas son enthousiasme devant la vitesse à laquelle le fils de Dominic Ricard grandit et assimile l’information qui lui est transmise au quotidien.
«Ce qui me surprend, c’est qu’il s’améliore à tous les jours. On est à la fin d’une séquence difficile de 15 matchs en 32 jours, incluant deux voyages au Québec. C’est extrêmement difficile, tant sur le côté physique que mental, mais à chaque match, Émile fait partie de nos meilleurs attaquants. Pour moi, ce sont des signes qui ne mentent pas et qui me disent qu’il est vraiment à la bonne place», a affirmé le pilote des Eagles dans une entrevue accordée à L’Express.
D’abord employé au sein du quatrième trio, Émile Ricard a rapidement été promu au sein du top neuf des Eagles. Le produit des Sénateurs du Collège Saint-Bernard et des Cantonniers de Magog déploie un style à la fois énergique et intelligent.
«Avec sa hargne et sa combativité, il est très solide en échec avant. Présentement, je trouve qu’on le voit beaucoup plus en possession de la rondelle. Il fait des jeux en zone offensive. C’est un gars qui n’a pas de craintes dans son jeu. Il va au front. C’est le genre de joueur qui joue sur 200 pieds, qui va être bon sans la rondelle, qui va mettre beaucoup de pression sur l’adversaire, mais qui a aussi du talent offensif. Il a plusieurs atouts dans son jeu», a souligné Louis Robitaille.
Auteur de quatre points à ses 13 premières parties, Émile Ricard a notamment réussi son premier but en carrière dans une victoire contre l’Armada. «Il a produit où il est passé, mais comme tout jeune joueur qui affronte des gars plus vieux, il doit continuer à bâtir sa confiance offensive. Dans le junior majeur, il y a beaucoup moins de temps et d’espace, mais ça ne veut pas dire de précipiter ses jeux non plus. Il doit aussi continuer à travailler sur son développement physique. Il va avoir besoin de force musculaire», a indiqué Louis Robitaille au sujet de l’ailier de 5 pieds, 11 pouces et 164 livres.
Une histoire de famille
À l’époque où Louis Robitaille secondait Mario Duhamel, puis Martin Raymond derrière le banc des Voltigeurs, le jeune Ricard était encore un enfant d’âge préscolaire. Son père Dominic agissait alors comme directeur général de l’équipe.
«Ça fait longtemps que je le vois sur la glace! Je me souviens que mon fils Kayden jouait avec Émile et le fils de Mario Duhamel, Thomas, dans les mini-Voltigeurs gris. Je l’ai perdu de vue pendant quelques années, mais la saison dernière, quand j’étais dg avec les Olympiques, c’est un joueur qu’on aimait beaucoup. J’étais bien fier de lui quand il a été repêché par les Eagles. Je suis encore plus fier de pouvoir le coacher aujourd’hui», a raconté Louis Robitaille, qui croit que la pomme ne tombe jamais loin de l’arbre.
«Émile a grandi dans une famille sportive et très compétitive. Sa sœur Florence est d’ailleurs une athlète en natation. Ses parents, Dominic et Isabelle, c’est du monde fier et très respectueux. Émile a toujours baigné dans l’univers du hockey. Ça l’aide beaucoup dans sa transition dans le junior majeur.»
Arrivés à Drummondville depuis mardi, les Eagles amorceront une séquence de trois matchs en autant de jours en affrontant les Voltigeurs, jeudi soir. Pour Émile Ricard, il s’agira d’un baptême de feu sur la glace du centre Marcel-Dionne.
«Jouer dans sa ville natale, devant ses parents et ses amis, c’est spécial pour n’importe quel joueur. Connaissant le compétiteur en lui, Émile va avoir des papillons, mais il va être prêt. C’est un gars de challenge! Ce sera un beau moment pour lui et pour toute sa famille», a lancé Louis Robitaille au sujet de celui qui a été repêché au 12e rang au total l’été dernier.
Une nouvelle identité
Collectivement, les Eagles montrent une fiche de sept victoires et six défaites jusqu’ici cette saison. Après une première fin de semaine à oublier, l’équipe joue de l’excellent hockey par les temps qui courent.
«On est en train de mettre en place une nouvelle culture, une nouvelle identité, a affirmé Louis Robitaille. Pour les joueurs, c’est un système complètement différent de celui de l’an passé. Ils commencent à le comprendre et à l’assimiler. Peu à peu, les choses tombent en place. Notre plus gros défi, c’est qu’on a très peu d’entraînements. C’est dur d’avancer aussi vite qu’on voudrait, mais notre groupe de jeunes leaders est affamé. C’est un groupe avec lequel c’est très plaisant de travailler.»
Au-delà du talent, l’ex-pilote des Olympiques et des Tigres veut bâtir une équipe hargneuse dans tous les aspects du jeu. «On veut être combatifs en échec avant, mais en même temps, on veut être responsables sur 200 pieds. On veut s’assurer de bien gérer la rondelle, mais on veut surtout que les gars reconnaissent quand c’est le moment d’attaquer et quand c’est le moment de se défendre. Il y a des matchs où on joue bien et d’autres moins bien. On manque encore un peu de constance, mais ça fait partie du processus de développement.»
Chez les Eagles, Louis Robitaille dirige notamment le défenseur Conor Shortall. Le vétéran de 20 ans a évolué avec les Voltigeurs lors de la saison 2020-2021. «Conor est un gars extrêmement physique. Il est dur à jouer contre. Sur la glace, il fait peur à l’adversaire, mais quand tu le côtoies au quotidien, c’est tellement une bonne personne. C’est un grand frère dans la chambre. Il aide nos jeunes, mais aussi nos vétérans. Il est extrêmement fier de jouer pour les Eagles», a souligné l’ex-hockeyeur professionnel.
Débarquée au Cap-Breton cet été, la famille de Louis Robitaille s’est vite adaptée au rythme de vie des Maritimes. «On est tellement bien traités, a relaté le père de deux jeunes filles et un garçon, en soulignant l’accueil des propriétaires des Eagles et du dg Sylvain Couturier. Le Cap-Breton, c’est un endroit paradisiaque. C’est une nouvelle vie qu’on commence, mais on adore ça!»
«Ces dernières années, ma famille a beaucoup souffert, a ajouté l’homme de hockey de 41 ans. En ayant les deux jobs à Gatineau, je n’étais pas souvent à la maison. En ayant seulement le rôle de coach, je passe maintenant plus de temps en famille. On est loin de nos proches, mais ça fait partie du monde du hockey.»
Simple et toujours gratuit
Meta (Facebook et Instagram) bloque désormais vos nouvelles de L’Express en réponse à la loi C-18.
Pour rester connecté à la source, L’Express vous invite à télécharger son application. Vous pourrez ainsi continuer de lire vos nouvelles gratuitement, et ce, en temps réel. N’oubliez pas d’activer les notifications!
Apple : https://apps.apple.com/ca/app/lexpress-de-drummondville/id1575799821?l=fr-CA
Androïd : https://play.google.com/store/apps/details?id=ca.journalexpress.app&hl=fr