Mille visages de l’Halloween

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Par Ghyslain Bergeron
Mille visages de l’Halloween
Le lépreux zombi en a débouté plus d’un. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé la fête de l’Halloween. J’ai la dent sucrée, mais c’est surtout l’occasion de me déguiser qui me plaît. Si j’ai joué à l’indien, au joueur de football et au vendeur de «char» un peu macho, mes meilleures années m’ont permis de remporter régulièrement des montants d’argent dans les soirées costumées organisées par les bars de la région.

Ma passion pour les costumes plus sanglants a débuté quand j’étais au secondaire. Je me plaisais à revêtir des vêtements déchirés et je m’enduisais le visage de tout ce que je pouvais trouver : latex, gruau, vermicelles de chocolat, papier mouchoir.

Quand j’ai atteint l’âge de la majorité, j’ai commencé à participer aux concours que les bars et discothèques organisaient. Mais, avant de me présenter aux portes des bars du centre-ville, je devais confectionner mon costume.

À l’époque, je me procurais des accessoires chez Fête-et-vous sur la rue Lindsay. Le Web n’existait pas, alors j’imaginais mon personnage à partir des films que j’avais vus ou je puisais mes idées tout simplement dans ma tête.

Mon premier costume gagnant était un homme qui avait perdu toute sa peau. Un corps ensanglanté, pas de cheveux. J’avais acheté une combinaison de sport que j’avais enduite de silicone de la tête aux pieds.

L’homme sans peau a été couronné à deux reprises lors de divers concours.

Pour la tête, j’avais acheté une cagoule de motoneige et un masque blanc que j’avais aussi recouvert de silicone. Après avoir bien fait sécher le tout, j’ai peint en rouge tout mon personnage. J’ai remporté le premier prix le vendredi, alors que le lendemain j’ai mis la main sur la deuxième position à Victoriaville. Une fin de semaine de 900 $ en gains.

J’ai appelé mon autre costume gagnant «La créature des marais». Un monstre vert avec des lames à la place des doigts. Inspiré par le dos des dinosaures, j’avais collé des rangées de boîtes d’œufs pour me faire une série de pics dorsaux. La tête laissait tomber des cheveux crasseux et des pores de peau extrêmement dilatés… Mais le clou du costume était les lentilles cornéennes avec un design d’œil de reptile. Les gens me regardaient toujours deux fois pour être certains de ce qu’ils avaient vu!

J’ai raflé les honneurs à deux reprises cette année-là. Un autre beau week-end payant.

Les années ont passé et j’ai moins le temps de me créer des costumes. Il faut dire que les déguisements que je confectionnais m’occupaient au moins une trentaine d’heures afin de bien préparer le produit final. Aujourd’hui, j’aime bien les masques, les accessoires et les prothèses qui, ma foi, sont plus que réalistes.

Les tendances 2019

L’Halloween demeure une fête accessible à tous. Les enfants sont toujours fébriles à l’approche du 31 octobre. Si les déguisements de policiers, pompiers et joueurs de hockey sont populaires, il reste que certains aiment créer leurs costumes.

«Il y a les classiques comme les clowns maléfiques et les costumes drôles qui ne se démodent jamais, mais ce que je constate, c’est que les gens font de plus en plus de jumelage.

Charles Barrière, propriétaire de La Ballounerie.

Par exemple, un costume de prisonnier peut devenir un évadé zombi. Je vois des trucs fabuleux, car avec la venue des vidéos de maquillage et de confection de costumes sur le Web, les gens arrivent avec une idée bien précise. On doit avoir près de 1000 costumes ici. Il y en a pour tous les goûts», a mentionné Charles Barrière, propriétaire de La Ballounerie depuis sept ans.

Les lentilles cornéennes, qui peuvent changer complètement l’allure d’un personnage, sont très populaires auprès des passionnés de l’Halloween.

«Pour bébé, il y a de plus en plus de trucs qui sont magnifiques. Pour les petits, comme ils ne peuvent pas porter de masque à l’école, ils optent souvent pour un maquillage, une perruque. Ils aiment bien les déguisements rigolos, a ajouté M. Barrière. Harry Potter et les trucs soufflés restent des valeurs sûres. Avec le film de superhéros qui est sorti en salle l’été dernier, ça risque d’être un bon vendeur cette année. Les prothèses 3D ont beaucoup évolué aussi.»

Donc, le 31 octobre, à la fin des classes, les rues de Drummondville seront envahies par des centaines d’enfants qui ne désirent qu’une chose, amasser des bonbons. Qui sait, peut-être je serai parmi eux afin de me sucrer le bec aussi, car j’ai conservé mon cœur d’enfant!

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