La majorité des candidats défendent la gestion de l’offre

La majorité des candidats défendent la gestion de l’offre
Le débat avait lieu à la chapelle du Collège Saint-Bernard. (Photo : (Photo Frédéric Marcoux))

DÉBAT. Tous les candidats, à une exception près, ont profité de la tribune offerte, lors débat électoral organisé par la Chambre de commerce et d’industrie, pour rappeler leur volonté de défendre la gestion de l’offre, dans le cadre de la renégociation de l’ALENA.

«Nous ne baisserons pas les bras et nous ne laisserons passer aucune diminution au niveau de la gestion de l’offre, d’insister le candidat du Parti libéral du Québec (PLQ) dans Johnson, François Vaes. […] Nous ne les abandonnerons pas dans ce dossier-là.»

La candidate de Québec solidaire dans Johnson, Sarah Saint-Cyr Lanoie, a expliqué sa volonté de défendre la gestion de l’offre, pour des motifs de qualité des produits laitiers, en raison de l’absence d’hormone de production dans le lait canadien. Sans la nommer, la candidate a fait référence à la somatotropine bovine, une hormone de production pouvant améliorer la production des vaches de plus de 20% est légale aux États-Unis, mais illégale au Canada.

«La gestion de l’offre est très importante pour l’économie du Centre-du-Québec, a soutenu Sébastien Schneeberger, candidat de la Coalition avenir Québec (CAQ) dans Drummond Bois-Francs. Ce sont des milliers d’emplois directs et indirects à travers le Québec. Ce serait une ruine dans plusieurs villages (en l’absence de gestion de l’offre).

De son côté, le candidat du Parti québécois dans Johnson, Jacques Tétreault, a signifié que la perte de la gestion de l’offre au Canada profiterait uniquement aux autres États.

Opposition à la gestion de l’offre

Aux yeux du candidat du Parti conservateur du Québec, François Picard, la question de la gestion de l’offre n’avait aucune raison d’être soulevée, lundi soir, puisque le dossier est négocié par le gouvernement fédéral de Justin Trudeau. Il a tout de même été catégorique sur son opposition à ce système, en raison de ses «valeurs»

«La journée où la gestion de l’offre tombe. On va être là pour aider les producteurs à devenir compétitifs et on va les aider financièrement. […] On ne défendra pas la gestion de l’offre. Les États-Unis et l’Europe, on ne se le cachera pas, ils subventionnent leur agriculture. On va se mettre au même niveau qu’eux».

Vérification faite, l’Europe et les États-Unis subventionnent leur agriculture. Toutefois, le secteur laitier américain n’est pas subventionné directement, avait tenu à préciser Daniel-Mercier Gouin, professeur au département d’économie agroalimentaire et des sciences de la consommation de l’Université Laval, à l’auteur de ces lignes, il y a quelques mois, après une publication du journal La Terre de chez nous.

La gestion de l’offre assure une stabilité des prix aux producteurs de volailles d’œufs et de lait au Canada, ainsi qu’aux consommateurs canadiens. Le système en place depuis les années 1970 limite toutefois les importations. Un producteur laitier canadien sous gestion de l’offre reçoit 0,66$ par litre de lait produit. Lors de la même période, un producteur laitier de la Pennsylvanie qui réclame un système du genre aux États-Unis a reçu près de 0,38$ par litre de lait.

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