Pourquoi retourner «dans le placard» à 75 ans? (Tribune libre)

Pourquoi retourner «dans le placard» à 75 ans? (Tribune libre)
Tribune libre. (Photo : Photo Deposit)

TRIBUNE LIBRE. Les actes homosexuels entre adultes consentants ont été décriminalisés au Canada en 1969 et l’homosexualité a été retirée de la liste des maladies mentales de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en 1992. C’est seulement en 2018, toutefois, que l’OMS a retiré la transidentité de sa liste des maladies mentales. La Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie (17 mai) a été créée pour porter un regard sur la violence et la discrimination subies par les lesbiennes, les gais, les bisexuels, les transgenres, les intersexués et toutes les autres personnes ayant des orientations sexuelles, des identités ou des expressions de genre différentes. Cette journée est aujourd’hui célébrée dans plus de 60 pays à travers le monde.

L’homophobie ou la transphobie existe également dans les résidences privées pour aînés (RPA). Des expériences d’homophobie et de transphobie sont vécues par des personnes aînées lesbiennes, gaies, bisexuelles et trans (LGBT+) dans des RPA. Ces personnes sont davantage exposées à des formes ou des types de maltraitance, y compris de la discrimination, de l’abus et de l’exclusion. Il est extrêmement difficile pour les dirigeants de RPA d’adopter des mesures adéquates pour cette population qui, par peur de représailles, ne s’identifie pas ouvertement. Or en l’absence de pratiques inclusives, des personnes aînées LGBT+ décident de véritablement retourner « dans le placard ». Il s’agit là d’un cercle vicieux qui mène inévitablement au repli de ces personnes aînées.

Considérant que peu de recherches au Québec et au Canada permettent actuellement de documenter ces situations et les interventions qui en découlent, il est primordial de développer des outils pour les personnes qui évoluent dans les RPA, tant québécoises qu’internationales, pour davantage les sensibiliser à la maltraitance envers les personnes aînées LGBT+, à ses conséquences et aux moyens de la prévenir et de la contrer. Il faut plus que jamais favoriser les sentiments de sécurité et de bien-être chez les résidents issus de la diversité sexuelle et de genre, et leur inclusion sociale et ainsi à rendre les RPA plus saines, sécuritaires, accueillantes et inclusives pour les personnes aînées LGBT+.

* Si vous êtes une personne aînée LGBT + vivant en RPA au Québec et que vous souhaitez contribuer à la recherche, laissez-nous un message au 819 478 4671 poste 4111. Le tout est entièrement confidentiel.

Nathalie Mercier, directrice du Centre collégial d’expertise en gérontologie du Cégep de Drummondville

Marie-Ève Bédard, Ph. D., chercheure au Centre collégial d’expertise en gérontologie du Cégep de Drummondville

 

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