Top 12 : une odeur de cannabis incommode tout un quartier

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Par Lise Tremblay
Top 12 : une odeur de cannabis incommode tout un quartier
L’entreprise Canna-Culture est située en bordure de l’autoroute 55. (Photo : archives Ghyslain Bergeron)

RÉTROSPECTIVE. Parmi les nouvelles qui ont retenu l’attention au cours de l’année, il y a certainement cette odeur de cannabis qui a flotté dans l’air du quartier de la rue de la Commune une bonne partie de l’été et de l’automne.

Étonnamment, de nombreux citoyens ont eu l’impression qu’une famille de mouffettes vivait près de chez eux alors que l’odeur provenait de l’autre côté de l’autoroute 55, précisément de l’usine Canna-Culture. On apprenait alors que durant leur croissance, certaines variétés de plants de cannabis libèrent des molécules à l’origine des odeurs et que celles-ci peuvent être comparées à celles de la mouffette.

C’est la directrice de l’école Aux Quatre vents, Nathalie Melançon, qui a été la première à lever le drapeau jaune.

En entrevue avec L’Express peu après la rentrée des classes à l’automne 2023, la directrice racontait qu’il lui était difficile de ventiler l’école, une exigence du ministère de l’Éducation, en raison des effluves de l’extérieur.

Elle soutenait aussi s’inquiéter pour sa santé et celles des écoliers.

«Aussitôt qu’on ouvre une porte, cette odeur entre. J’ai personnellement commencé à avoir des maux de tête et des enseignants m’en parlent aussi. L’autre jour, j’ai même eu un vertige. Je pensais que je commençais une labyrinthite», disait la directrice se préoccupant de sa santé.

Pendant ce temps, des citoyens habitant dans le quartier ont indiqué qu’ils craignaient une baisse de valeur de leur propriété, tellement l’odeur était désagréable.

Le véhicule du laboratoire mobile du ministère de l’Environnement à son passage dans le quartier de la rue de la Commune.

L’entreprise Canna-Culture a quant à elle assuré qu’elle détenait tous les permis permettant l’exploitation de cannabis sur ces terres. La cofondatrice de l’entreprise, Julie Faucher, a aussi fait savoir qu’en quatre ans, elle n’a jamais reçu d’appel signifiant une problématique d’odeur.

Qu’à cela ne tienne, au cours de l’automne, les citoyens ont été nombreux à demander que cessent les odeurs dans le quartier. La Ville de Drummondville de même que le ministère de l’Environnement ont reçu des plaintes et une pétition citoyenne a circulé dans le secteur de la rue de la Commune. Un millier de personnes l’a signée.

Le dossier a convaincu le ministère de l’Environnement du Québec de faire des analyses sur le terrain. Ainsi, le 13 octobre dernier, le Centre d’expertise en analyse environnementale du Québec a été dépêché à Drummondville pour la prise d’échantillons. Au moment de son passage, les plants avaient cependant été récoltés, étant devenus à maturité.

Le 1er décembre dernier, le Ministère a néanmoins fait savoir qu’il avait remis un avis de non-conformité à l’entreprise Canna-Culture, et ce, pour des manquements à la Loi sur la qualité de l’environnement et à l’article 133 du Règlement sur l’encadrement d’activités en fonction de leur impact sur l’environnement pour la culture de cannabis dans un bâtiment sans détenir l’autorisation du Ministère. Un manquement a aussi été relevé du côté du système de traitement de l’air.

Durant la période du 3 octobre au 13 novembre, le Ministère a reçu 13 signalements pour des odeurs de cannabis dans ce quartier.

(Note de la rédaction) Parce que nous aimons faire les choses différemment, nous vous présentons notre traditionnel Revue de l’année, version renouvelée. L’Express a identifié douze événements marquants de l’année 2023. Certains ont fait couler beaucoup d’encre; d’autres moins, mais dans tous les cas, il s’agit de nouvelles qui ont marqué la vie citoyenne et qui auront certainement une suite en 2024. Nous avons aussi préparé une rétrospective de la Ville de Drummondville et des 17 municipalités composant la MRC de Drummond. Il s’agit d’un dernier coup d’oeil dans le rétroviseur avant d’amorcer la nouvelle année. Bonne lecture!

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