Musicien, inventeur et passionné

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Par Ghyslain Bergeron
Musicien, inventeur et passionné
Paul Hubert joue aussi du violon. (Photo : Ghyslain Bergeron)

MAGAZINE. Ce n’est pas parce qu’il a récemment soufflé 75 bougies que Paul Hubert va poser ses pieds sur le pouf. Il a plutôt décidé d’ouvrir un atelier de lutherie, sur la rue Notre-Dame à Drummondville, sa passion des 35 dernières années.

Quand on rencontre le Madelinot de souche Paul Hubert, on peut facilement remarquer l’étincelle dans ses yeux. La lutherie, c’est sa passion.

«Je me vois bien mal arrêter de travailler! J’ai ce besoin d’apprendre, et ce, même si je fais ça depuis plusieurs années», a lancé le septuagénaire.

Les violons sont réparés dans son atelier de la rue Notre-Dame. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Déjà, dans sa jeunesse, il a baigné dans l’univers de la musique au sein de sa famille. Il a joué de la guitare, mais a senti un jour que le violon l’appelait.

«Ça m’intriguait de savoir comment c’était fait. Je voulais comprendre l’instrument avant d’en jouer, alors je l’ai tout défait! C’est de cette façon que j’ai pu apprendre à réparer des violons. Je me suis monté une petite clientèle et je travaillais de la maison. Aujourd’hui, en ayant un commerce avec pignon sur rue, je peux me vider la tête quand je rentre à la maison», a expliqué M. Hubert qui a passé sa vie dans le domaine de la vente.

Le Drummondvillois d’adoption a pratiquement tout appris par lui-même. Comme il se plaît à dire, il «mange» des livres et a visité un havre de lutherie pour en apprendre davantage.

«J’ai passé quelque temps en formation à Maricourt, en France, qui est le berceau de la lutherie. Il y a une quarantaine d’ateliers dans ce village qui ne compte moins de 5000 âmes! Le secret de ce métier, c’est la pratique», a expliqué l’homme qui affirme réparer des instruments qui peuvent provenir d’aussi loin que le Maine, aux États-Unis.

Les inventions

Paul Hubert a souvent été confronté à des situations qu’il ne pouvait pas contrôler en réparant des violons. C’est alors qu’il a commencé à inventer des pièces et outils pour faciliter le travail dans son atelier.

Un support antivol a été créé par Paul Hubert. (Photo : Ghyslain Bergeron)

«Tout vient de mes observations. Comme je n’ai pas de manuel de référence, je m’arrange pour contourner les difficultés! Mes inventions sont faites à partir de quincaillerie et de pièces provenant de l’une de mes stations d’impression 3D», a précisé le luthier.

Ainsi, avec le temps, une cinquantaine d’inventions ont été créées, dont 30 sont déjà sur le marché.

«Il y a des outils de précision qui servent à percer, des serres plus ergonomiques, des stations qui simplifient le travail et des petits bacs pour éviter de perdre les pièces. Tout ça, c’est pour aussi protéger les instruments des clients», a-t-il expliqué en précisant que certains violons peuvent valoir des milliers de dollars.

Le Madelinot a aussi pensé aux exposants et vendeurs. Il a imaginé un support plus facilitant pour mettre en vedette les violons.

«Ce sont des crochets antivols qui ne brisent pas les instruments. Il y a les fixes, mais aussi des pivotants qui permettent d’observer les violons sous tous ses angles. Je planche en ce moment sur un support qui éclairera les violons. Ça va faciliter le transport et l’installation pour les exposants.»

Les créations du luthier ont été publiées dans The Strad magazine, une revue londonienne reconnue mondialement, spécialisée, entre autres, dans les violons. Récemment, ses inventions ont traversé l’Atlantique vers la Bulgarie. Des clients de la Floride se manifestent et même qu’un distributeur se trouve aux États-Unis.

L’atelier de la rue Notre-Dame a ouvert ses portes au début du mois de septembre et offre la réparation de violons pour les adultes, la vente d’instruments neufs et usagés et la consigne de violons.

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