Francine Leroux, la passion d’aider

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Par Louis-Philippe Samson
Francine Leroux, la passion d’aider
Francine Leroux (deuxième à partir de la gauche et vêtue d’un chandail bleu) trouve son bonheur dans l’entraide, notamment grâce à la cuisine collective de la Maison qui porte son nom, à Saint-Lucien. (Photo : Ghyslain Bergeron)

(NDLR). À la suite d’un appel à la communauté lancé à la fois dans le journal et sur internet, L’Express Magazine a reçu d’innombrables suggestions de femmes exceptionnelles, qui méritent d’être exposées au grand public, dans le cadre de la journée internationale des femmes, le 8 mars. Ces femmes sont pour la plupart peu ou pas connues du public. Pourquoi les avons-nous choisies? Simplement parce qu’elles sont exceptionnelles. Elles sont six. Elles sont les femmes « rayons de soleil » 2024 de L’Express Magazine.

MAGAZINE. Créative, persévérante, curieuse, musicienne et passionnée ne sont que quelques mots qui décrivent Francine Leroux. La femme derrière la maison qui porte son nom à Saint-Lucien a trimé dur pour arriver là où elle est aujourd’hui.

Francine Leroux a toujours eu en elle le désir d’aider. Elle grandit dans le quartier Saint-Henri à Montréal. À 17 ans, elle attrape la piqûre du bénévolat lorsqu’elle organise les premières activités dédiées aux filles du centre de loisirs local. Une implication qu’elle a poursuivie durant de nombreuses années.

«J’ai ça en moi. C’est ma mission. Depuis que je suis toute petite, je m’occupe de mes frères parce que notre mère était souvent malade et que notre père travaillait sur les trains. Pour moi, ce qui mérite d’être fait doit être bien fait. Je crois qu’on peut toujours aspirer à mieux», raconte-t-elle.

Francine Leroux devant la Maison Francine Leroux qui a ouvert ses portes en 2021. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Dans sa vie d’adulte, elle se fait un devoir d’apporter son soutien aux gens qu’elle connaît. Que ce soit pour cuisiner ou faire le ménage, elle répond toujours présente. Devenue travailleuse autonome à titre de professeure de musique à l’aube de la quarantaine, elle pouvait gérer son horaire comme elle l’entendait pour assister ceux dans le besoin.

Coup de foudre luciennois

Au milieu des années 1970, Francine Leroux débarque pour la première fois à Saint-Lucien. Le coup de foudre a été immédiat. Elle y revient fréquemment puis en 2008, elle y achète une maison.

Maintenant installée, Mme Leroux devait s’impliquer dans sa nouvelle communauté. Elle rejoint donc le cercle des fermières en 2012 et en est élue présidente l’année suivante. Malheureusement, ses ambitions pour le club sont freinées par les locaux étroits, mal éclairés et situés au sous-sol du centre communautaire.

Durant cette période, Mme Leroux agissait comme proche aidante d’une ancienne collègue et amie malade. À son décès, cette amie lui a légué toutes ses possessions. S’étant toujours contentée d’un mode de vie simple, elle a utilisé ce cadeau pour mettre sur pied la Maison Francine Leroux.

Près de trois ans après son ouverture, la Maison ne cesse de se faire connaître auprès de la population environnante. Pour la fondatrice de l’endroit, sa plus grande fierté est d’offrir un endroit qui aide et permet aux gens de sortir de leur solitude.

«La maison offre des paniers de Noël. Il y a des gens qui en ont reçus et qui viennent maintenant aider en cuisine comme bénévoles. Pour moi, c’est une victoire et une fierté. On sort ces gens de chez eux. Ils viennent socialiser et aider à leur tour. Eux aussi en sont fiers», témoigne Francine Leroux, qu’on peut apercevoir sur place chaque jour. Ou presque.

Tandis que l’impact réel de la maison sur la communauté commence à peine à se faire sentir, la septuagénaire entretient le souhait que les gens de Saint-Lucien s’approprient la Maison Francine Leroux. Elle veut que le lieu et sa mission perdurent.

De surcroît, Francine Leroux veut transmettre un message de persévérance. Selon elle, les femmes ne doivent pas craindre de prendre leur place et de réaliser leurs idées. «Si c’est quelque chose qui nous tient à cœur, il faut aller au bout», a-t-elle conclu.

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