Julien Proulx, la musique en partage

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Par Emmanuelle LeBlond
Julien Proulx, la musique en partage
Julien Proulx célèbre sa dixième saison à la barre de l’Orchestre symphonique de Drummondville. (Photo : Ghyslain Bergeron)

MAGAZINE. La musique peut unir. La musique peut divertir et faire réfléchir. La musique peut être vivante. C’est ce qu’a démontré Julien Proulx au fil des dix dernières années, en étant à la barre de l’Orchestre symphonique de Drummondville.

Vingt ans se sont écoulés depuis que Julien Proulx a terminé ses études en direction d’orchestre. Dès sa sortie de l’école, des opportunités se sont présentées à lui. Des projets se sont concrétisés. Les années ont passé. Encore aujourd’hui, il est tout aussi passionné par son métier.

La musique a toujours fait partie de sa vie. «Je ne viens pas d’une famille de musiciens. C’est ma mère qui voulait que je fasse une activité. Je n’étais pas très sportif. Il y avait un professeur de violoncelle près de chez moi. Elle m’a inscrit à des cours. C’est parti comme ça.»

Selon le chef, le niveau technique de l’orchestre a progressé depuis les dernières années. (Photo: Jonathan Bouchard)

Julien Proulx a poursuivi son cheminement académique au sein des Petits Chanteurs du Mont-Royal. «C’était une école. À l’époque, on faisait les quatrième, cinquième et sixième années du primaire. On apprenait les rudiments de la musique. Il y avait beaucoup de répétition et de concerts. C’est là que j’ai fait mon éducation musicale, jusqu’à la fin de mon secondaire.»

Motivé plus que jamais à faire sa place dans le milieu, l’étudiant a complété un diplôme d’études collégiales en musique. Ce dernier avait déjà un intérêt pour la direction d’orchestre, c’est pourquoi il s’est dirigé vers les études supérieures. Afin de garnir sa feuille de route, il a réalisé quelques stages durant son parcours scolaire.

«J’avais 18 ans la première fois que j’ai fait un stage en direction d’orchestre, raconte Julien Proulx. Je faisais une tournée avec l’Orchestre symphonique des jeunes de Montréal en Europe. J’avais un collègue qui était intéressé par la direction. Il allait faire un stage en République tchèque. Il savait que j’étais intéressé. Il m’a demandé si je voulais y aller avec lui. On est allé tous les deux comme étudiants libres.»

Il a rapidement plongé dans le vif de l’action. «On avait vingt minutes devant l’orchestre où on était filmé. Le chef nous laissait diriger. Après ça, on regardait les vidéos. C’est là que j’ai eu la piqûre. C’était la première fois que je montais sur un podium pour diriger un orchestre symphonique complet. C’était vraiment intense comme moment», se remémore-t-il, les yeux brillants.

Une fois sa maîtrise obtenue, Julien Proulx a été sur le marché du travail. «J’ai commencé à enseigner. J’ai dirigé l’orchestre de l’Université Laval pendant près de quatre ans, tout de suite après mes études. J’ai travaillé avec les étudiants qui sont au baccalauréat comme chargé de cours. J’enseignais les rudiments de la direction d’orchestre pour les futurs professeurs de musique.»

Ensuite, il a eu l’opportunité d’être le chef assistant de l’Orchestre de chambre I Musici de Montréal. Un nouveau monde s’est ouvert à lui, celui des orchestres professionnels. Les répétitions étaient plus fréquentes. Le niveau technique était plus élevé. Les responsabilités étaient différentes.

Vingt ans se sont écoulés depuis que Julien Proulx a terminé ses études en direction d’orchestre. (Photo: Ghyslain Bergeron)

Une corde s’est ajoutée à son arc. «En étant chef assistant, j’ai vu l’aspect administratif d’un orchestre. J’assistais aux réunions du conseil d’administration. J’avais des rencontres avec la direction générale. Je participais aux événements-bénéfice. C’était très formateur», mentionne-t-il.

Coup de foudre

Le Montréalais a débarqué à la Maison des arts en 2007, à titre de chef invité, à l’occasion d’un concert de l’Orchestre symphonique de Drummondville. «J’ai beaucoup aimé mon expérience. Quand tu arrives comme chef invité, c’est comme un blind date. Parfois, ça se passe super bien. D’autres fois, ça se passe moins bien. Il y a quelque chose de spécial qui s’est passé. Il y avait une affinité et un désir commun avec les musiciens», commente-t-il.

Quelques années plus tard, l’Orchestre symphonique de Drummondville était à la recherche d’un chef désigné. Julien Proulx a tout de suite été interpellé par ce nouveau défi. Il a décidé de foncer, en proposant sa candidature.

La direction artistique l’intéressait tout particulièrement. «Réfléchir au développement de l’ensemble, faire les programmations, construire une vision, mettre sur pied de nouveaux concepts et de nouvelles idées, c’est quelque chose que j’adore.»

Après avoir suivi le processus de sélection, Julien Proulx a accueilli avec un grand plaisir sa nomination. C’était le début d’un nouveau chapitre.

Vision

Le chef avait une vision. Et il l’a rapidement mise en œuvre.

«Même si les orchestres de région n’ont pas beaucoup de concerts, c’est souvent les mêmes musiciens qui jouent ensemble. Ils se voient souvent. Ils ont une façon de faire. Ici, c’est différent. Les musiciens viennent de Drummondville, Montréal, Québec, Trois-Rivières et Sherbrooke. On ne joue pas souvent ensemble. Il faut créer cet espace commun. C’est vraiment la première chose que j’avais envie de faire.»

Une saison grandiose s’annonce pour l’Orchestre symphonique de Drummondville. (Photo: Jonathan Bouchard)

Sa première programmation a été pensée en conséquence. Entre autres, il a puisé dans le répertoire du compositeur Johannes Brahms. «C’est une musique que j’adore. J’avais envie de partager ma passion. C’est un répertoire rassembleur. Tout le monde doit jouer pour que ça marche», exprime-t-il.

De plus, Julien Proulx avait soif de découvertes. À sa façon, il désirait sortir des sentiers battus. «En concert, on a souvent tendance à faire les mêmes œuvres. J’avais envie d’explorer et de voir s’il y avait d’autres choses intéressantes. J’avais envie de faire un répertoire qui est beau, qui est le fun, qui est varié et qui va transporter le public dans un voyage musical et émotif.»

Dix ans se sont écoulés depuis. Les saisons se sont enchaînées. Des concerts de toutes sortes ont été présentés au public. L’orchestre a même remporté des prix à l’échelle de la province. «La qualité technique, le jeu d’ensemble, la cohésion et la force expressive : l’orchestre a progressé de façon hallucinante», soutient-il.

Sa plus grande fierté? Avoir amené l’ensemble à maturité.

Regard vers l’avenir

La crise sanitaire a été l’occasion pour Julien Proulx de mettre sur pied de nouvelles initiatives, que ce soit la création de contes musicaux contemporains sous forme de balado ou l’apparition des causeries musicales en abordant toutes sortes d’enjeux sociaux.

Le chef souhaite poursuivre sur cette lancée en pérennisant ces projets, tout en allant à la rencontre du public. «Notre mission première est de faire les grands concerts symphoniques. J’ai envie de continuer à les faire. Parallèlement, je veux continuer à stimuler les musiciens et le public en offrant des séries différentes qui vont aborder la musique d’autres façons.»

Rappelons qu’une saison grandiose s’annonce pour l’Orchestre symphonique de Drummondville. Julien Proulx a concocté une programmation de haut niveau. Entre autres, les musiciens s’attaqueront aux œuvres majeures du répertoire symphonique.

La saison s’ouvrira le 28 septembre

28 septembre : Délires amoureux, un concert de musique française. Le Duo Fortin-Poirier présentera le Concerto pour deux pianos de Poulenc

16 novembre : Jeu d’ombres est un concert alliant musique et mouvement en collaboration avec le département de danse du Cégep de Drummondville

15 février : Carte blanche – les choix du chef avec Michèle Losier, mezzo-soprano Chœur d’hommes

18 avril : Triomphe de l’alto avec Wilhelm Magner, alto

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